Le nom de la Rose
44/53
6ème jour – Prime
Lu par François Berland
Où Nicolas raconte maintes choses, tandis que nous visitons la crypte du trésor.
Nicolas de Morimonde, en sa nouvelle qualité de cellérier, était en train de donner ses dispositions aux cuisiniers, et ceux-ci lui donnaient des informations sur les usages des cuisines. Guillaume voulait lui parler, et il nous demanda d’attendre quelques minutes. Ensuite, dit-il, il devrait descendre dans la crypte du trésor pour veiller au travail de nettoyage des châsses, qui lui revenait encore, et là il aurait davantage le temps de converser. Peu après en effet, il nous invita à le suivre, entra dans l’église, passa derrière le maître-autel (alors que les moines disposaient un catafalque dans la nef, pour veiller la dépouille mortelle de Malachie), et nous fit descendre un escalier étroit, au pied duquel nous nous trouvâmes dans une salle aux voûtes très basses soutenues par de gros piliers en pierre de taille.
Nous étions dans la crypte où l’on gardait les richesses de l’abbaye, lieu dont l’Abbé se montrait fort jaloux et qu’il n’ouvrait qu’en des circonstances exceptionnelles et pour des hôtes de marque. Nous étions entourés de reliquaires et de châsses de grandeur variée, à l’intérieur desquels la lumière des torches (tenues par deux aides de confiance de Nicolas) faisait resplendir des objets d’une merveilleuse beauté. Des parements tissés de fils d’or, des couronnes d’or constellées de gemmes, des coffrets de différents métaux historiés avec des figures, des nielles, des ivoires. Nicolas nous détailla, extasié, un évangéliaire dont la reliure sautait aux yeux avec ses admirables plaques d’émail qui composaient une unité bariolée de compartiments ordonnés, cloisonnés par des filigranes d’or et fixés, en guise de clous, par des pierres précieuses. Il nous montra un délicat édicule avec deux colonnes de lapis-lazuli et d’or qui encadraient une descente au sépulcre représentée en un fin bas-relief d’argent, surmontée par une croix d’or criblée de treize diamants sur un fond d’onyx bigarré, tandis qu’un petit fronton était cintré d’agate et de rubis. Puis je vis un diptyque chryséléphantin, divisé en cinq parties, avec cinq scènes de la vie de Christ, et au centre un agneau mystique composé d’alvéoles d’argent doré et de pâte de verre, unique image polychrome sur un fond de cireuse blancheur. Le visage, les gestes de Nicolas, alors qu’il nous indiquait ces objets, étaient illuminés d’orgueil. Guillaume loua les choses qu’il avait vues, puis il demanda à Nicolas quel genre d’homme pouvait bien être Malachie.
« Curieuse question, dit Nicolas, tu le connaissais toi aussi.
— Oui, mais pas suffisamment. Je n’ai jamais compris quelles pensées il cachait… et… (il hésita à se prononcer sur quelqu’un qui venait de disparaître)… et s’il en avait ».
Nicolas s’humidifia un doigt, le passa sur une surface de cristal pas tout à fait impeccable, et répondit avec un demi-sourire, sans regarder Guillaume au visage :
« Tu vois que tu n’as pas besoin de poser de questions… C’est vrai, au dire de beaucoup Malachie avait l’air fort pensif, mais c’était en revanche un homme très simple. Selon Alinardo, c’était un idiot.
— Alinardo garde rancoeur contre quelqu’un pour un fait lointain, quand lui fut refusée la dignité de bibliothécaire.
— J’en ai entendu parler moi aussi, mais il s’agit d’une vieille histoire, elle remonte au moins à cinquante ans. Quand moi j’arrivai ici, le bibliothécaire était Robert de Bobbio, et les vieux allaient murmurant d’une injustice commise aux dépens d’Alinardo. A l’époque, je ne voulus pas approfondir, parce que ce me semblait un manque de respect envers les plus âgés, et je ne voulais pas me prêter à des médisances. Robert avait un aide, qui mourut, et à sa place fut nommé Malachie, encore très jeune. Beaucoup dirent qu’il n’avait aucun mérite, qu’il soutenait savoir le grec et l’arabe et ce n’était pas vrai, qu’il était seulement un singe doué qui copiait en belle calligraphie les manuscrits de ces langues-là, mais sans comprendre ce qu’il copiait. On disait qu’un bibliothécaire se doit d’être bien plus docte que cela. Alinardo, qui alors était encore un homme plein de force, émit des jugements très amers sur cette nomination. Et il insinua que Malachie avait été installé à cette place pour faire le jeu de son ennemi, mais je ne compris pas de qui il parlait. Voilà tout. On a toujours murmuré que Malachie défendait la bibliothèque comme un chien de garde, mais sans bien comprendre ce qu’elle renfermait. D’autre part, des bruits circulèrent aussi contre Bérenger, lorsque Malachie le choisit comme aide. On disait que lui-même n’était pas plus apte que son maître, que c’était un intrigant. On raconta également… Mais d’ailleurs de ton côté tu as dû entendre ces on-dit… qu’il y avait un étrange rapport entre Malachie et lui… Vieilles lunes, et puis tu sais que des rumeurs ont circulé sur Bérenger et Adelme, et les jeunes copistes disaient que Malachie souffrait en silence d’une atroce jalousie… Et encore, on murmurait sur les rapports entre Malachie et Jorge, non, pas dans le sens que tu peux croire… personne n’a jamais médit de la vertu de Jorge ! Mais Malachie, comme bibliothécaire, par tradition, avait dû élire l’Abbé pour confesseur, tandis que tous les autres se confessaient à Jorge (ou à Alinardo, mais le vieillard est maintenant à peu près dément)… Eh bien, on disait que malgré cela Malachie s’entretenait trop souvent avec Jorge, comme si l’Abbé dirigeait son âme, tandis que Jorge réglait son corps, ses gestes, son travail. D’autre part, tu le sais, tu l’as vu, probablement : si quelqu’un voulait un renseignement sur un livre ancien et oublié, il ne le demandait pas à Malachie, mais à Jorge. Malachie veillait sur le catalogue et montait à la bibliothèque, mais Jorge savait ce que signifiait chaque titre…
— Pourquoi Jorge savait-il tant de choses sur la bibliothèque ?
— C’était le plus ancien, après Alinardo, il est ici depuis sa jeunesse. Jorge doit avoir plus de quatre-vingts ans, on dit qu’il est aveugle depuis au moins quarante ans et peut-être davantage…
— Comment a-t-il fait pour devenir aussi savant avant d’être frappé de cécité ?
— Oh, il y a des légendes sur lui. Il paraît qu’enfant déjà il était touché par la grâce divine, et là-bas en Castille, encore impubère, il lisait les livres des Arabes et des docteurs grecs. Et puis même après être devenu aveugle, même à présent, il reste assis de longues heures dans la bibliothèque, on lui récite le catalogue, on lui apporte des livres et un novice lui fait la lecture à haute voix pendant des heures et des heures. Il se souvient de tout, il n’est pas sans mémoire comme Alinardo. Mais pourquoi m’interroger sur ces choses-là ?
— Maintenant que Malachie et Bérenger sont morts, qui possède encore les secrets de la bibliothèque ?
— L’Abbé, et l’Abbé devra maintenant les transmettre à Bence… s’il le veut bien…
— Pourquoi s’il le veut bien ?
— Parce que Bence est jeune, il a été nommé aide quand Malachie était encore en vie, et ce n’est pas pareil d’être aidebibliothécaire et bibliothécaire. Par tradition, le bibliothécaire devient ensuite Abbé…
— Ah, c’est ainsi… C’est pourquoi la place de bibliothécaire est si convoitée. Mais alors Abbon a été bibliothécaire ?
— Non, Abbon non. Sa nomination eut lieu avant que je n’arrive ici, il doit bien y avoir trente ans maintenant. Avant c’est Paul de Rimini qui était abbé, un homme curieux sur lequel on raconte d’étranges histoires : il paraît que c’était un grand dévoreur de livres, il connaissait de mémoire tous les ouvrages de la bibliothèque, mais il avait une bizarre infirmité, il ne parvenait pas à écrire, on l’appelait Abbas agraphicus… Il devint abbé très jeune, on disait qu’il avait l’appui d’Algirdas de Cluny, le Doctor Quadratus… Mais ce sont là vieux bavardages de moines. Bref, Paul devint abbé, Robert de Bobbio prit sa place dans la bibliothèque, mais il était miné par un mal qui le consumait, on savait qu’il ne pourrait présider aux destinées de l’abbaye, et quand Paul de Rimini disparut…
— Il mourut ?
— Non, il disparut, je ne sais comme, un jour il partit pour un voyage et il ne revint plus, peut-être fut-il tué par des voleurs de grand chemin au cours de son voyage… Bref, quand Paul disparut, Robert ne pouvait prendre sa place, et il y eut des trames obscures. Abbon – dit-on – était fils naturel du seigneur de cette contrée, il avait grandi dans l’abbaye de Fossanova, on racontait que garçonnet il avait assisté saint Thomas lorsqu’il mourut là-bas et avait veillé au transport de ce grand corps descendu par les escaliers d’une tour, dont l’étroitesse ne permettait pas au cadavre de passer… c’était là toute sa gloire, murmuraient ici les mauvaises langues… Le fait est qu’il fut élu abbé, même sans avoir été bibliothécaire, et il fut instruit par quelqu’un, Robert je crois, des mystères de la bibliothèque.
— Et Robert, pourquoi fut-il élu ?
— Je l’ignore. J’ai toujours essayé de ne point trop mettre mon nez dans ces choses : nos abbayes sont des lieux saints, mais autour de la dignité abbatiale sont parfois tissées d’horribles trames. Pour ma part, je m’intéressais à mes verres et à mes reliquaires, je ne voulais pas être mêlé à ces histoires. Mais à présent, tu comprends pourquoi je ne sais si l’Abbé veut instruire Bence, ce serait comme désigner en lui son successeur, un garçon irréfléchi, un grammairien presque barbare, de l’extrême nord, qu’en saurait-il de ce pays, de l’abbaye et de ses rapports avec les seigneurs du lieu…
— Mais Malachie non plus n’était pas italien, ni Bérenger, ils ont pourtant été mis à la tête de la bibliothèque.
— Voilà un fait obscur. Les moines murmurent que depuis un demi-siècle l’abbaye a abandonné ses traditions… Raison pour quoi, il y a plus de cinquante ans, et bien avant peut-être, Alinardo aspirait à la dignité de bibliothécaire. Le bibliothécaire avait toujours été italien, les grands esprits ne manquent pas dans cette terre. Et puis tu vois… (et là Nicolas marqua une hésitation comme s’il ne voulait pas dire ce qu’il était sur le point de dire)… tu vois, Malachie et Bérenger sont morts, peut-être pour qu’ils ne deviennent pas abbés. »
Il se secoua, agita la main devant son visage comme pour chasser des idées peu honnêtes, puis il fit le signe de la croix.
« Qu’est-ce que je suis en train de raconter ? Tu vois, depuis bien des années il se passe des choses honteuses dans ce pays, même dans les monastères, à la cour papale, dans les églises… Luttes pour conquérir le pouvoir, accusations d’hérésie pour soustraire une prébende à quelqu’un… Quelle vilaine époque, je suis en train de perdre confiance dans le genre humain, je vois partout complots et conspirations de palais. C’est à cela que devait se réduire aussi cette abbaye, un nid de vipères surgi par magie occulte dans ce qui était une châsse de membres saints. Regarde, le passé de ce monastère ! »
Il nous indiquait du doigt les trésors épandus tout autour, et omettant croix et autres objets sacrés, il nous dirigea vers les reliquaires qui constituaient la gloire de ce lieu. « Regardez, disait-il, c’est la pointe de la lance qui perça le côté du Sauveur ! »
Il s’agissait d’une botte d’or, au couvercle de cristal, où sur un coussinet de pourpre reposait un morceau de fer triangulaire, déjà rongé par la rouille mais ramené maintenant à une vive splendeur par les huiles et les cires longuement travaillées. Mais ceci n’était rien encore. Car dans une autre botte d’argent constellée d’améthystes, et dont le couvercle était transparent, je vis un morceau de bois vénérable de la sainte croix, ramené dans cette abbaye par la reine Hélène elle-même, mère de l’empereur Constantin, après qu’elle s’était rendue en pèlerinage sur les lieux saints, et avait exhumé la colline du Golgotha et le saint sépulcre avant d’y faire construire une cathédrale. Ensuite Nicolas nous fit admirer d’autres choses, et je ne saurais rendre compte de toutes, vu leur quantité et leur rareté. Il y avait, dans un reliquaire tout d’aigue-marine, un clou de la croix. Il y avait, dans une ampoule, posée sur un lit de petites roses fanées, une partie de la couronne d’épines, et dans une autre boîte, toujours sur un tapis de fleurs fanées, un lambeau jauni de la nappe de la dernière Cène. Et puis il y avait la bourse de saint Matthieu, en mailles d’argent, et dans un cylindre, noué par un ruban violet élimé par le temps et scellé d’or, un os du bras de sainte Anne. Je vis merveille des merveilles, surmonté d’une cloche de verre et placé sur un coussin rouge festonné de perles, un fragment de la mangeoire de Bethléem, et un empan de la tunique purpurine de saint Jean l’Evangéliste, deux des chaînes qui serrèrent les chevilles de l’apôtre Pierre à Rome, le crâne de saint Adalbert, l’épée de saint Etienne, un tibia de sainte Marguerite, un doigt de saint Vital, une côte de sainte Sophie, le menton de saint Eoban, la partie supérieure de l’omoplate de saint Jean Chrysostome, la bague de fiançailles de saint Joseph, une dent de saint Jean-Baptiste, la verge de Moïse, un point de dentelle déchiré et minuscule de l’habit nuptial de la Vierge Marie. Et puis d’autres choses qui n’étaient pas des reliques mais n’en représentaient pas moins des témoignages de prodiges et d’êtres prodigieux de terres lointaines, ramenés à l’abbaye par des moines qui avaient voyagé jusqu’aux extrêmes confins du monde : un basilic et une hydre empaillés, une corne d’unicorne, un oeuf qu’un ermite avait trouvé à l’intérieur d’un autre oeuf, un flocon de la manne qui nourrit les Hébreux dans le désert, une dent de baleine, une noix de coco, l’humérus d’une bête antédiluvienne, le croc d’ivoire d’un éléphant, la côte d’un dauphin. Et puis encore d’autres reliques que je ne reconnus pas, dont les reliquaires qui les contenaient étaient peut-être plus précieux, et certaines (à en juger d’après la facture de leurs contenants, d’argent noirci) très anciennes, une série infinie de fragments d’os, d’étoffe, de bois, de métal, de verre. Et des flacons avec des poudres foncées, dont je sus que l’un d’eux renfermait des débris calcinés de la ville de Sodome, et un autre de la chaux des murailles de Jéricho. Toutes choses, fût-ce les plus modestes, pour lesquelles un empereur aurait donné plus d’un fief, et qui constituaient une réserve non seulement d’immense prestige, mais aussi d’authentique richesse matérielle pour l’abbaye qui nous donnait l’hospitalité. Abasourdi, je continuais cette exploration, tandis que Nicolas avait désormais cessé de nous illustrer les objets, qui d’ailleurs étaient décrits chacun par un cartouche, libre maintenant de musarder presque au hasard à travers cette réserve de merveilles inestimables, tantôt admirant ces choses en pleine lumière, tantôt les entrevoyant dans la demi-obscurité, quand les acolytes de Nicolas se déplaçaient vers un autre point de la crypte avec leurs torches. J’étais fasciné par ces cartilages jaunis, mystiques et répugnants à la fois, transparents et mystérieux, par ces lambeaux de vêtements d’époque immémoriale, décolorés, effilochés, parfois enroulés dans une fiole comme un manuscrit défraîchi, par ces matières en miettes se confondant avec l’étoffe qui leur servait de couche, saints détritus d’une vie jadis animale (et rationnelle) et maintenant, prisonniers des édifices de cristal ou de métal qui mimaient dans leur minuscule dimension la hardiesse des cathédrales de pierre avec leurs tours et leurs flèches, semblant transformés eux aussi en substance minérale. C’est donc ainsi que le corps des saints attend enseveli la résurrection de la chair ? C’est à partir de ces échardes, de ces esquilles que se recomposeraient les organismes qui dans la splendeur de la vision divine, recouvrant toute leur sensibilité naturelle, ressentiraient, comme écrivait Piperno, jusqu’aux minimas dif erentias odorum ? De ces méditations me tira soudain Guillaume, qui me touchait à l’épaule :
« Moi je remonte, dit-il. Je grimpe au scriptorium, j’ai encore quelque chose à consulter…
— Mais il sera impossible d’avoir des livres, dis-je, Bence a reçu l’ordre.
— Il me faut seulement examiner encore les livres que je lisais l’autre jour, et ils sont encore tous sur la table de Venantius. Toi, si tu veux, reste ici. Cette crypte est un bel épitomé des débats sur la pauvreté auxquels tu as assisté ces jours-ci. Et maintenant tu sais pour quoi les frères de ton ordre s’écharpent, lorsqu’ils aspirent à la dignité abbatiale.
— Mais vous croyez à ce que vous a suggéré Nicolas ? Les crimes concernent alors une lutte pour l’investiture ?
— Je t’ai déjà dit que pour l’heure je ne veux pas hasarder d’hypothèses à voix haute. Nicolas a dit beaucoup de choses. Et certaines m’ont intéressé. Mais à présent je vais suivre une autre piste encore. Ou peut-être la même, mais par un autre bout. Et toi, ne t’extasie pas trop sur ces châsses. Des fragments de la croix, j’en ai vu quantité d’autres, dans d’autres églises. S’ils étaient tous authentiques, Notre Seigneur n’eût pas été supplicié sur deux planches croisées, mais sur une forêt entière.
— Maître ! dis-je scandalisé.
— Il en va ainsi, Adso. Et il y a des trésors encore plus riches. Jadis, dans la cathédrale de Cologne je vis le crâne de Jean-Baptiste à l’âge de douze ans.
— Vraiment ? » m’exclamai-je tout admiratif.
Puis, un doute me saisit :
« Mais Jean-Baptiste fut tué à un âge plus avancé !
— L’autre crâne doit se trouver dans un autre trésor », dit Guillaume le plus sérieusement du monde.
Je ne comprenais jamais quand il se mettait à plaisanter. Dans mes contrées, lorsqu’on plaisante, on dit une chose et puis on rit très bruyamment, de façon que tous les présents participent à la plaisanterie. Guillaume, au contraire, riait seulement quand il disait des choses sérieuses, et il gardait tout son sérieux quand censément il plaisantait.
Demain Le nom de la Rose – 45 - 6ème jour Tierce
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire