mercredi 18 novembre 2015

Ca peut pas faire de mal - Aragon - Ferré - Léotard




Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c’est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m’éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j’ai cru trouver un pays.

Cœur léger cœur changeant cœur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes nuits
Que faut-il faire de mes jours
Je n’avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m’endormais comme le bruit.

 
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent


C’était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d’épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j’y tenais mal mon rôle
C’était de n’y comprendre rien

Dans le quartier Hohenzollern
Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un cœur d’hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m’allonger près d’elle
Dans les hoquets du pianola.

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.


Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.

Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faïence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n’en est jamais revenu.

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
 


Il est d’autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t’en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton cœur
Un dragon plongea son couteau


Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent 

 

lundi 16 novembre 2015

Le musical du lundi - la valse de Paris

Bon, d'accord, ce n'est pas Hollywood, ce n'est pas la MGM et Marcel Achard est réalisateur comme moi je suis pédicure. Mais qui pourrait résister à l'accent de Pierre Fresnay et au charme pétillant d'Yvonne Printemps?


dimanche 15 novembre 2015

Le petit plaisir du dimanche - Victor Borge

Puisque la vie continue et que la musique adoucit les mœurs, continuons à sourire en musique...
Victor Borge


mercredi 11 novembre 2015

Stars Système - Pierre Etaix



J'ai travaillé pendant des années à Paris au 11 avenue Hoche. Aucun intérêt me direz-vous et vous aurez raison. Si ce n'est qu'au 13 il y avait un petit hôtel particulier qui abritait la société de production de Claude Lelouch ''Les films 13''. Dans cet hôtel particulier il y avait tout ce qu'il fallait avoir sous la main pour faire du cinéma: bureaux administratifs, salle de projection, de montage, de post-synchronisation... Et pour nourrir tout ce petit monde il y avait un petit restaurant en sous-sol! Enfin... un restaurant... il n'y avait pas de menu affiché à l'extérieur, pas de publicité... c'était plutôt une cantine un peu améliorée réservée au maître des lieux, à ses employés et à ses amis. J'avais pu y avoir accès au culot simplement en arguant du fait que je travaillais de l'autre côté du mur mitoyen...
J'y déjeunais de temps en temps avec des clients. Mais mon vrai plaisir était d'y amener ma mère qui adorait cet endroit, son atmosphère feutrée et les gens qu'on pouvait y rencontrer. En toute discrétion bien sûr, car il aurait été malvenu de dévisager avec insistance Annie  ou Anouk,  ou demander un autographe à Jean-Louis ou Jean-Paul....
C'est dans l'escalier qui descendait vers le restaurant, que j'ai vu pour la première fois, accrochés au mur, les originaux de ces dessins, absolument incroyables, de Pierre Etaix. J'ai essayé de trouver ce livre. Epuisé, introuvable, peu de chance d'être réédité...
Mais, des années plus tard, je suis tombé dessus un samedi après-midi dans une brocante boulevard Richard-Lenoir...
 
Pierre Etaix. Clown, cinéaste, dessinateur, gagman, magicien, affichiste...
Au cinéma avec 5 films "Le soupirant", "Yo Yo", "Tant qu'on a la santé", "le grand amour" et "Le pays de cocagne", il s'inscrit dans la lignée des grands maitres du "slapstick" ( tradition burlesque du cinéma muet) tels que Buster Keaton, Harold Lloyd, Harry Langdon, Max Linder, Charlie Chaplin, Laurel et Hardy et plus tard Jacques Tati dont il sera l'assistant sur "Mon oncle"!
Grand desinateur, il a rendu un hommage incroyable aux stars du cinéma dans un livre:
 
''Stars Système''. Livre de dessins! Besoins basiques: une feuille de papier quadrillé petits carreaux et un crayon! Les règles: simples et diaboliques:
- Il faut suivre le bord des petits carreaux ou les traverser en diagonale!
- On peut mettre un point, mais seulement à l'intersection de 2 lignes!
- On peut noircir ou griser les carreaux!
C'est tout!!!
Regardez un moment une feuille blanche!! Vous allez être pris d'un léger vertige mais au bout d'un instant vous verrez peut être apparaître ça:

 J'ai essayé de reproduire aussi fidèlement que possible ces dessins sur mon ordi. Il y manque le tremblé du dessin à la main et sa poésie. Mais ça vous donnera une idée du talent de Pierre Etaix et de son incroyable amour du cinéma...


 
 

mardi 10 novembre 2015

Jeux - Puzzle

Cliquez sur l'image et c'est parti, Si l'image est déjà reconstituée cliquez, en bas à gauche, sur la roue dentée et sur recommencer.


preview48 pieceHippolite-Flandrin-Jeune-homme-au-bord-de-la-mer

lundi 9 novembre 2015

Le musical du lundi - Fred vs Gene



En souvenir de mes séances ciné du jeudi après midi et du goût immodéré des comédies musicales que j'y ai acquis.

Avec l'inégalable Cyd Charisse, vous êtes plutôt Fred Astaire (The Band Wagon)
 ou Gene Kelly (Brigadoon)

vendredi 6 novembre 2015

Bug...


A la suite de je ne sais quel problème ou mauvaise manip, toutes mes vidéos ont disparu de mon blog... Je ne sais pas trop quoi faire mais je trouverai bien... A bientôt!

Ca peut pas faire de mal - Le Cid

Les stances du Cid dit par Gérard Philipe

Percé jusques au fond du cœur
D’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,
Misérable vengeur d’une juste querelle,
Et malheureux objet d’une injuste rigueur,
Je demeure immobile, et mon âme abattue
Cède au coup qui me tue.
Si près de voir mon feu récompensé,
Ô Dieu, l’étrange peine !
En cet affront mon père est l’offensé,
Et l’offenseur le père de Chimène !

Que je sens de rudes combats !
Contre mon propre honneur mon amour s’intéresse :
Il faut venger un père, et perdre une maîtresse.
L’un m’anime le cœur, l’autre retient mon bras.
Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme,
Ou de vire en infâme,
Des deux côtés mon mal est infini.
Ô Dieu, l’étrange peine !
Faut-il laisser un affront impuni ?
Faut-il punir le père de Chimène ?

Père, maîtresse, honneur, amour,
Noble et dure contrainte, aimable tyrannie,
Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie.
L’un me rend malheureux, l’autre indigne du jour.
Cher et cruel espoir d’une âme généreuse,
Mais ensemble amoureuse,
Digne ennemi de mon plus grand bonheur.
Fer qui cause ma peine,
M’es-tu donné pour venger mon honneur ?
M’es-tu donné pour perdre ma Chimène ?

Il vaut mieux courir au trépas.
Je dois à ma maîtresse aussi bien qu’à mon père ;

J’attire en me vengeant sa haine et sa colère ;
J’attire ses mépris en ne me vengeant pas.
À mon plus doux espoir l’un me rend infidèle,
Et l’autre indigne d’elle.
Mon mal augmente à le vouloir guérir ;

Tout redouble ma peine.
Allons, mon âme ; et puisqu’il faut mourir,

Mourons du moins sans offenser Chimène.

Mourir sans tirer ma raison !
Rechercher un trépas si mortel à ma gloire

Endurer que l’Espagne impute à ma mémoire
D’avoir mal soutenu l’honneur de ma maison !
Respecter un amour dont mon âme égarée
Voit la perte assurée !
N’écoutons plus ce penser suborneur,

Qui ne sert qu’à ma peine.
Allons, mon bras, sauvons du moins l’honneur,
Puisqu’après tout il faut perdre Chimène.

Oui, mon esprit s’était déçu.
Je dois tout à mon père avant qu’à ma maîtresse
Que je meure au combat, ou meure de tristesse,
Je rendrai mon sang pur comme je l’ai reçu.
Je m’accuse déjà de trop de négligence ;
Courons à la vengeance ;
Et tout honteux d’avoir tant balancé,
Ne soyons plus en peine,
Puisqu’aujourd’hui mon père est l’offensé,
Si l’offenseur est le père de Chimène.

jeudi 5 novembre 2015

Connaissez - vous....Susana Rinaldi

En souvenir de Carlos, mon bel argentin, grâce à qui je l'ai découverte en 1978 à Paris au théâtre de la Ville. Où que tu sois je t'embrasse.



mercredi 4 novembre 2015

Charlus, vous avez dit Charlus?

 

Palamède XV de Guermantes est le frère cadet du duc de Guermantes. Il devrait porter le titre de prince des Laumes, mais, « avec une apparente simplicité où il y a beaucoup d'orgueil », il ne porte que celui de Baron de Charlus. Il est aussi duc de Brabant, damoiseau de Montargis, prince d'Oléron, de Carency, de Viareggio et des Dunes, membre de l'Ordre de Malte et du Jockey Club (dont il sera exclu à la suite d'une vie trop scandaleuse). Il est de la famille des ducs de Guermantes dont les membres parcourent à de multiples reprises les pages de La Recherche, il porte le nom de "Palamède", comme les rois de Sicile, ses ancêtres. 
 
‘’Je tournai la tête et j'aperçus un homme d'une quarantaine d'années, très grand et assez gros, avec des moustaches très noires, et qui, tout en frappant nerveusement son pantalon avec une badine, fixait sur moi des yeux dilatés par l'attention. Par moments, ils étaient percés en tous sens par des regards d'une extrême activité, comme en ont seuls devant une personne qu'ils ne connaissent pas des hommes à qui, pour un motif quelconque, elle inspire des pensées qui ne viendraient pas à tout autre - par exemple des fous ou des espions.’’
C’est ainsi qu’apparaît au Narrateur le baron de Charlus dans ‘’A l’ombre des jeunes filles en fleurs’’.
Le baron de Charlus est avec Swann et Albertine l'un des trois personnages principaux de la Recherche si l'on attribue ce statut à ceux qui entretiennent le rapport le plus étroit avec Proust lui-même.
Personnage complexe et ambigu, à la volonté virile et aux gestes efféminés, aristocrate parisien très en vue dans la haute société du Faubourg Saint Germain, M. de Charlus est un homme cultivé, aux goûts raffinés et à la piété assumée. Né dans les années 1850, il a une quarantaine d'années quand le narrateur le rencontre. Anti-dreyfusard convaincu, il ne se montre pourtant antisémite que quand cela lui permet de cacher sa vraie nature. Car M. de Charlus est un "inverti", un homosexuel attiré par les jeunes garçons et Proust en fait même l'emblème de ce "côté de Sodome''. Il emploiera les termes de ''charlisme'' ou de ''un monsieur de Charlus'' pour évoquer d'autres invertis.
D'autres personnages lui attribuent nombre de sobriquets: il est Mémé pour les intimes, Taquin le superbe pour sa belle soeur la duchesse de Guermantes, ma petite gueule pour Jupien son amant tenancier d'un bordel ou encore l'homme enchainé pour les fripouilles de ce bordel!!
Certains iconoclastes ont vu dans son nom contrepèteries et anagrammes. dans Palamède on peut voir ma pédale, pet malade, mâle et dame et avec Palamède de Charlus on n'est pas loin de pal à merde de cul sale (sic)!
Les probables modèles de M. de Charlus seraient Robert de Montesquiou (peint ici par Boldini), pour son allure générale, son orgueil, son insolence et ses dons artistiques , le baron Doäzan, poudré et bouffi, amoureux d'un violoniste polonais, le comte Aymeri de la Rochefoucauld pour sa morgue et la dureté de ses mots, le trouble Oscar Wilde et en partie Proust lui même. le baron doit aussi un peu à Lyautey, le futur maréchal, époux inoffensif d'Inès Fortoul, un temps promise à Proust! Partageant avec Charlus cette incapacité, il sera du lit oté, délicate contrepèterie vers le thé au lit de la tante du narrateur!! A propos de Lyautey: un militaire parlant de la bravoure du maréchal pendant la guerre de conquête du Maroc dit au général de Gaulle :" Il avait des couilles" ce à quoi le général aurait répondu : "Oui! Surtout derrière!!" Ah cet humour d'artilleur!! S'il est le plus dramatique des trois grands personnages proustiens dans des scènes où il peut se montrer tour à tour comique ou pathétique, il est surtout le plus tragique. Swann et Albertine ont disparu. Mais Proust va conduire Charlus jusqu'au ''Temps retrouvé'' jusqu'à sa déchéance physique et sociale. Les lieux d'où il s'exprime n'ont plus rien de commun avec l'intimité des Jeunes filles en fleurs ni la haute mondanité de Sodome et Gomorrhe. La maison de passe de Jupien, un trottoir, un porche d'hôtel le montrent entouré, non plus d'une cour de princes de sang mais d'une cour des miracles. Sa décadence mondaine et amoureuse, sa santé compromise, ses relations avec les '''apaches'' rabaissent impitoyablement et envoient celui qui avait voulu s’élever dans une sorte de béatitude inversée!

mardi 3 novembre 2015

Jeux - Puzzle

Cliquez sur l'image et c'est parti, Si l'image est déjà reconstituée, cliquez, en bas à gauche sur la roue dentée puis sur recommencer, Attention, ce ne sera pas toujours aussi facile,,, preview35 pieceHockney.pool-2-figures

lundi 2 novembre 2015

Le musical du lundi - Nicholas Brothers

 
En souvenir de mes séances ciné du jeudi après midi où j'ai acquis un goût immodéré pour les comédies musicales.
Stormy Weather – Andrew Stone (1943) avec Cab Calloway et les Nicholas Brothers...
Le meilleur numéro de tap dance selon Fred Astaire...


vendredi 30 octobre 2015

Le cinéma c'est aussi de la musique - Angélique - Michel Magne

Je défie quiconque de ne pas avoir un petit sourire mi-ironique, mi-ému en entendant cette musique et en voyant ces images... Cela fait presque partie de notre mémoire collective.
Je me souviens un soir d'été à Ca-Gallo, petit village de l'Italie profonde, nous remontions avec des amis l'unique rue du village et nous entendions cette musique sortir des fenêtres ouvertes.
La rencontre d'un personnage et d'une actrice est rarissime. Bon d'accord c'est pas Rita Hayworth et Gilda, mais c'est pas mal quand même et c'est du vrai cinoche. Et puis il y a la rencontre au sommet des poitrines de Michèle Mercier et de Giulano Gemma... On ne sait laquelle choisir... Allez ne boudons pas notre plaisir...