samedi 31 mars 2018

Ma boite à chansons - Claude Léveillée - Frederic


Mes 100 films - 100 bandes annonces - 71 - Pandora

Pandora (1951) Albert Lewin

Ava Gardner, James Mason

Voir et revoir. La légende du Hollandais volant prend dans

ce film toutes les couleurs d'un rêve magnifique. La

photographie de Jack Cardiff se noie avec une certaine

violence dans le bleu, le rouge sang, le vert, l'or, tout en

voulant magnifier des décors intemporels. Notre

imaginaire s'envole dans un environnement qui,

aujourd'hui, semble complètement désuet. Le jeu appuyé

de certains acteurs peut faire sourire. Qu'importe. Pour

donner vie à ce mythe le réalisateur offre à Ava Gardner

un écrin dans lequel chacune de ses apparitions la rend de

plus en plus éblouissante. Celle qui fut dénommée "le plus

bel animal du monde" retrouve le troublant regard de

James Mason. Un couple magnifique pour un film baroque,

intemporel et inoubliable.


Les Shadoks - S01 épisodes 49/50


vendredi 30 mars 2018

Anagrammes renversantes 4 - Le sens caché des mots

 
 Une anagramme (le mot est féminin) – du grec ανά, « en arrière », et γράμμα, « lettre », anagramma : « renversement de lettres » – est une construction fondée sur une figure de style qui inverse ou permute les lettres d'un mot ou d'un groupe de mots pour en extraire un sens ou un mot nouveau.

Par exemple anagramme peut devenir gare maman.

Anagramme ? C’est donc un jeu savant et loufoque qui consiste à mélanger les lettres d'un mot pour en former un autre qui doit faire sens et éclairer le premier. C'est ainsi que les tripes ne sont pas sans esprit, les morues sans mœurs, le pirate sans patrie, le sportif sans profits et l'étreinte sans éternité. Cette opération malicieuse peut même révéler le sens caché des noms et des expressions.

Le marquis de Sade
Voilà un homme qui sacrifia, plutôt que ses principes ou ses goûts, les plus belles années de sa vie. «  Tuez-moi ou prenez-moi comme cela car je ne changerai pas », écrivit-il à ses censeurs, enfermé dans une tour sous dix-neuf portes de fer. Ils avaient imaginé faire merveille en le réduisant à une « abstinence atroce sur le péché de la chair ». Ils s’étaient trompés: sa tête s’était échauffée et forma des fantômes qui se mirent en marche pour ne plus s’arrêter, chefs-d’œuvre de noirceur absolue. Le marquis
démasqua le désir.

Les anagrammes ne se contentent pas de substituer un mot à un autre sans lien entre les deux. Au contraire, elles prolongent le mot sur lequel elles se forgent, le bénissent, le célèbrent, l’adoubent, en déploient la portée. Ainsi 
Paul Marie Verlaine 
donne  
aviné par la lumière
La source est éclairée par la trouvaille. l’anagramme possède une nature divinatoire. 

Quand on trouve que 
L’amiral Nelson 
contient  
sillonna la mer
on ne devine rien, on confirme. on révèle un état de fait qui se trouvait serti dans le corps du nom, telle une empreinte d’ADN dans le tissu vivant.

Il en est de même quand on découvre que l'auteur du ''Voyage au bout de la nuit''  
Louis-Ferdinand Céline 
contenait 
noir dans un ciel de fiel
on peut s' extasier du caractère divinatoire de l’anagramme. 

Mes 100 films - 100 bandes annonce - 69 - Sueurs froides

Sueurs froides (1958) Alfred Hitchcock

James Stewart, Kim Novack

Vertigo contient, à l'état de condense poétique,

psychanalytique et métaphysique, tout ce que le cinéma

peut ofFrir : une histoire d'amour, un recit d'aventures,

un voyage que les personnages entreprennent au fond

d’eux-mêmes, une énigme policière dont l'auteur se plaît

à révéler la solution trente minutes avant la fin. Comme a

son habitude, Hitchcock enserre le spectateur dans

l’intrigue au point qu'elle lui devient aussi énigmatique

que la réalité elle-même.

L'histoire principale des deux heros de Vertigo tient en

ceci que, meme dans I'amour, ils ne se renc^ntreront

pas. Quand il est enfin sorti du piegedes illusions qu'il se

faisait sur elle, Ferguson tue celle qu'il aime (c'est à peu

prés le sens de la scène finale). Quand elle a à peu prés

tout fait ce qui était en son pouvoir pour rejoindre

Ferguson, Madeleine-Judy le perd. L'un et l’autre se

perdent avant meme de se trouver. La morale,

évidemment, et le crime auquel a participe Judy

resteront éternellement entre eux comme un obstacle

insurmontable.

Le roman de Boileau-Narcejac « D'entre las morts »

(1954), le quatrieme de leur abondante production, a été

écrit spécialement pour lui, après que les auteurs aient

appris que le Maître avait voulu acquérir las droits de «

Celle qui n'etait plus », devenu en 1952 au cinéma ‘’Les

diaboliques’’)



Les Shadoks - S01 épisodes 47/48


jeudi 29 mars 2018

Incipit 53 - Philipp Kerr - L'été de cristal


Et des choses plus étranges encore peuplent les songes

noirs du Grand Hypnotiseur…

Ce matin, à l’angle de Friedrichstrasse et de

Jägerstrasse, je vis deux hommes, deux SA qui

démontaient une des vitrines rouges où est affiché

chaque nouveau numéro du Stürmer. Der Stürmer est le

journal dirigé par Julius Streicher, le propagandiste

antisémite le plus virulent du Reich. Ces vitrines où

s’étalent les dessins à moitié pornographiques de jeunes

aryennes soumises à l’étreinte de satyres au nez

crochu sont destinées à attirer et à titiller les esprits

faibles. Les gens convenables n’ont rien à faire de

ça. Les deux SA déposèrent le panneau dans leur camion

déjà à demi rempli de vitrines identiques. Ils
opéraient sans ménagement, car deux ou trois vitres
étaient brisées.

Une heure plus tard, je revis les deux mêmes SA en train

d’emporter une autre vitrine installée à un

arrêt de tramway devant l’hôtel de ville. Cette fois, je

m’approchai pour leur demander ce qu’ils faisaient.

C’est pour les Olympiades, m’informa l’un d’eux. On

nous a ordonné de les faire disparaître pour ne pas

choquer les étrangers qui viendront assister aux Jeux.

À ma connaissance, c’était la première fois que les

autorités faisaient montre de tels égards.

Je rentrai chez moi dans ma vieille Hanomag noire et mis

mon dernier costume présentable en flanelle

Mes 100 films - 100 bandes annonce - 69 - Le Guépard


Le Guépard (1963) L. Visconti

Burt Lancaster, Alain Delon, Claudia Cardinale


Palme d'or au festival de Cannes 1963 pour ce chef

d'oeuvre fondamental de Luchino Visconti, d'abord pour

son extraordinaire réussite au niveau plastique ou le

cinéaste italien tenait à ce que le spectateur partage la

solitude tragique du prince Salina qui se sait au terme de

son existence! "Il gattopardo" évoque le crépuscule d'un

aristocrate qui voit le monde se reconstruire autour de

lui, et bientôt sans lui! La fabuleuse composition de Burt

Lancaster en prince Salina est inoubliable tout comme la

beautè de Claudia Cardinale, la fougue et l'opportunisme

d'Alain Delon avec son bandeau sur l'oeil! On regarde

cette fresque à la manière d'un tableau vivant tellement

l'image possède cette impressionnante capacité à saisir

le temps! La scène du fastueux bal, qui occupe un tiers du

film, est fascinante, tournée à la lumière des chandelles

et des lustres, et se montre comme le symbole de

l’éclatement d'une crise qui est à la fois celle des êtres

et celle de la société! Comme toujours chez Visconti,

chaque image est très travaillée, ainsi que tous les

détails des décors et des costumes! Une fresque superbe

où les scènes du bal, rassemblant tous les personnages

pour un prodigieux final, éblouissent plus que jamais par

leur fracassante richesse! Magnifique musique de Nino

Rota...


Les Shadoks - S01 épisodes 45/46


mercredi 28 mars 2018

Philipp Kerr le maitre du polar noir historique


Philipp Kerr, maître du polar historique, vient de mourir. 

Si vous ne le connaissez pas, précipitez-vous chez votre

libraire préféré. Plaisir de lecture garanti.
Auteur d’une trentaine de livres, il avait été rendu

célèbre dans le monde entier par le détective qu’il

inventa, Bernie Gunther, inspecteur de la « Kripo », la

police criminelle allemande, enquêtant tant bien que mal

sous le régime nazi, et auquel il consacra douze romans.

L’idée, terriblement audacieuse, portée au sommet par un

talent époustouflant, est née d’une question simple :

qu’aurait écrit Raymond Chandler si, au lieu de quitter

Londres pour Los Angeles, il s’était rendu à Berlin, et que

Philip Marlowe avait assisté à l’ascension d’Hitler ? 

  
Son premier polar historique est L’été de cristal. Nous

sommes en 1936 et le Troisième Reich file sa troisième

année d'existence. Le détective, allergique aux sbires

d'Hitler, est chargé d'enquêter sur la mystérieuse

disparition de la fille d'un riche industriel - et

parallèlement sur celle de sa compagne Inge. Ce qui le

mènera aux prises avec la Gestapo, à la rencontre du

personnage historique Reinhard Heydrich, bras droit

d'Himmler, jusqu'au camp de concentration de Dachau.

L’été de cristal sera suivi par La Pâle figure qui se

déroule deux années plus tard. Avec les accords de

Munich en toile de fond, Bernie Gunther voit son associé

se faire assassiner. Il est en même temps mandaté par

Reinhard Heydrich pour s'occuper d'un tueur en série

violeur d'adolescentes aryennes. Le détective se

retrouve ainsi à intégrer les troupes de la Sécurité de

l'État du SS-Obergruppenführer, la Kripo.

Avec Un requiem allemand, qui s'ancre après la guerre,

en 1947, Gunther sort des camps de prisonniers de

guerre et découvre un monde complexe et brouillon,

esquissant la Guerre Froide, où se mêlent Alliés,

Soviétiques et anciens nazis.





























 Ces trois romans forment La trilogie berlinoise. Mais le

personnage de Bernie Gunther continuera à hanter

Philipp Kerr puisqu’il en fera le héros de 13 livres tous

passionnants à lire, Ils donnent peut être le témoignage

le plus réaliste de la vie dans l’Allemagne nazie.

Autre personnage récurent de P. Kerr, Scott Manson,

entraîneur d’un club de football anglais et

accessoirement détective privé. P. Kerr distribue les

cartons rouge à tour de bras et après avoir lu ses

aventures vous ne regarderez plus le football avec les

mêmes yeux, Trois romans : Le mercato d’hiver, La main

de Dieu, La feinte de l’attaquant.

  


 

















 


 
 N’hésitez pas à vous plonger dans les univers de P. Kerr.

Vous avez de belles et passionnantes soirées de lectures

devant vous.

Mes 100 films - 100 bandes annonces - 68 - African Queen

African Queen (1951) John Huston

Humphrey Bogart, Katharine Hepburn

Un classique du film d'aventures, symbolisant

parfaitement l'âge d'or hollywoodien. Tout y est : le

couple mal assorti qui finit par s'aimer en dépit de tout,

l'exotisme, les nombreuses péripéties et le duo d'acteurs

mythique : Humphrey Bogart toujours aussi impeccable

dans un rôle qui lui valut son seul Oscar et Katharine

Hepburn toujours aussi parfaite. "The African Queen"

est une réussite, le genre de films que l'on ne fait plus

mais qui a fait la gloire du cinéma américain.
 

Les Shadoks - S01 épisodes 43/44


mardi 27 mars 2018

Ma boite à chansons - Susana Rinaldi - El dia que me quieras



Mes 100 films - 100 bandes annonce - 67 - La comtesse aux pieds nus

La comtesse aux pieds nus (1954) J.L. Mankiewicz
Ava Gardner, Humphrey Bogart, Rossano Brazzi


Le film le plus personnel, le plus libre, le plus complet de Mankiewicz. Il est ici non seulement réalisateur, mais scénariste et producteur. Mankiewicz dessine en même temps le portrait d'un personnage et d'une société, ou plutôt de trois petites sociétés, de trois microcosmes : le cinema hollywoodien, un groupe d'errants et d’exilés richissimes menant sur la Riviera une vie fascinante et dérisoire, enfin le palais d'une grande famille aristocratique italienne en voie d’extinction. Ces trois mondes sont placés par Mankiewicz sous le signe d'une totale décadence.
Traversant ces mondes, il y a la figure de Maria, éblouissante Ava Gardner, héroïne d'une beauté irréelle, inaccessible et faussement sereine, qui veut se prouver à elle-même qu'elle est libre. Mais cette liberté n'engendrera pour elle que frustration et tragédie. 

 

Les Shadoks - S01 épisodes 41/42


lundi 26 mars 2018

Incipit 52 - Herman Melville - Moby Dick

  Appelez-moi Ismaël. Voici quelques années – peu importe combien – le porte-monnaie vide ou presque, rien ne me retenant à terre, je songeai à naviguer un peu et à voir l’étendue liquide du globe. C’est une méthode à moi pour secouer la mélancolie et rajeunir le sang. Quand je sens s’abaisser le coin de mes lèvres, quand s’installe en mon âme le crachin d’un humide novembre, quand je me surprends à faire halte devant l’échoppe du fabricant de cercueils et à emboîter le pas à tout enterrement que je croise, et, plus particulièrement, lorsque mon hypocondrie me tient si fortement que je dois faire appel à tout mon sens moral pour me retenir de me ruer délibérément dans la rue, afin d’arracher systématiquement à tout un chacun son chapeau… alors, j’estime qu’il est grand temps pour moi de prendre la mer. Cela me tient lieu de balle et de pistolet. Caton se lance contre son épée avec un panache philosophique, moi, je m’embarque tranquillement. Il n’y a là rien de surprenant. S’ils en étaient conscients, presque tous les hommes ont, une fois ou l’autre, nourri, à leur manière, envers l’Océan, des sentiments pareils aux miens.

Mes 100 films - 100 bandes annonce - 66 - Moby Dick

Moby Dick (1956) John Huston
G. Peck, O. Welles, R. Basehart

"Moby dick" reste l'un des plus beaux et des plus troublants films d'aventures de l'histoire du cinéma. Il ne souffre pas trop d'effets spéciaux forcément d'un autre âge et impressionne toujours par son ambiance pesante à la limite du fantastique. Les thématiques abordées vont bien au delà de la lutte du bien contre le mal, et portent des réflexions sur la vengeance, la folie collective, l'emprise d'un homme sur d'autres, et surtout sur le refus de l'humain d'être dominé par la nature. 
Un divertissement épique, aux effets spéciaux remarquables. L'histoire de Moby Dick fidèle au roman de Herman Melville. Réalisée par John Huston sur un scénario de l'écrivain (de science-fiction notamment) Ray Bradbury, on y voit Gregory Peck dans le rôle de l'inquiétant capitaine Achab, et Orson Welles, inoubliable dans le second rôle de Mapple.


Les Shadoks - S01 - épisodes 39/40


dimanche 25 mars 2018

Mes 100 films - 100 bandes annonce - 65 - Angélique marquise des Anges

Angélique marquise des Anges (1964) Bernard Borderie

M. Mercier, R. Hossein, J. Rochefort


Allez ! Y a pas de mal à se faire plaisir… Ce film défie la

critique. Disons pour faire court que c’est un superbe

nanar doré sur tranche que tout le monde dénigre et que

chacun regarde en loucedé à chaque redif à la téloche...


Abécédaire - T comme travail

..... Comme travail. Le travail est-il réellement la

santé? Hummm, pas sûr, nous l'allons montrer tout
à l'heure.
Travailler est issu du latin populaire

tripaliare, littéralement « tourmenter, torturer

avec le “trepalium” », du bas latin trepalium, nom

d'un instrument de torture.




En ancien français, et toujours dans l'usage

classique, travailler signifie « faire souffrir »

physiquement ou moralement, intransitivement

« souffrir » et se travailler « se tourmenter ». Il

s'est appliqué spécialement à un condamné que l'on

torture, à une femme dans les douleurs de

l'enfantement, à une personne à l'agonie (v. 1190) .

Par ailleurs le verbe a signifié « molester (qqn) »,

puis «endommager (qqch.) » et encore « battre

qqu'un à l'époque classique, d'où travailler les

côtes à qqn qui pourrait encore se dire, et en boxe

travailler (l'adversaire) au corps .

Dans le même usage populaire, l'idée de

« dérangement cérébral » est exprimée par celle

de « travail mental » dans des expressions du type

travailler du chapeau, suivi par des équivalents

(...du canotier, du bigoudi, de la touffe).

Les mots ''travail, travaux'' présentent le même

type de développement sémantique que le verbe :

jusqu'à l'époque classique, il exprime couramment

les idées de tourment, de peine et de fatigue. Il se

dit spécialement des douleurs de l'enfantement et

aujourd'hui dans quelques expressions en médecine

comme salle de travail et femme en travail.

Le pluriel travaux s'est spécialisé pour parler

d'entreprises difficiles et périlleuses.

Ce pluriel entre dans les formules travaux forcés 

désignant en droit pénal la sanction qui succède aux

galères, et travaux publics, autrefois « peine

correctionnelle ».

En français d'Afrique, l'expression travail forcé

s'appliquait à l'époque coloniale aux travaux

imposés par l'administration coloniale, souvent non

rémunérés.

Au XIIIè siècle le mot ''travailleur'' signifie

''celui qui fait souffrir'' (mot appliqué au

bourreau) et ''celui qui veut du mal à quelqu'un''.

Quant à ''travailleuse'' qui a désigné un petit

meuble pour les travaux de dames, l'argot l'a

repris avec l'un des sens populaires pour

« prostituée ».

Ce qui donne tout son sel à l'entame des discours

d'Arlette Laguillier ''Travailleurs, travailleuses''

qui n'incite pas vraiment à l'euphorie... Là c'est moi

qui cite. Pas Robert...

Alors, le travail c'est vraiment la santé ??? A vous

de voir.



Les Shadoks - S01 - épisodes 37/38


samedi 24 mars 2018

Mes 100 films - 100 bandes annonce - 64 - Quai des Orfèvres

Quai des Orfèvres (1947) H. G. Clouzot

L. Jouvet, S. Delair, B. Blier, S. Renant

Le triomphe du film d’atmosphère. L’intrigue policière ne

sert qu’à donner du rythme au récit, à entraîner le

spectateur d'une petite maison d'édition musicale du

faubourg Saint-Martin à un atelier de photo minable, des

coulisses d'un music-hall de quartier aux couloirs de la P.

J. Dans ces différentes atmosphères, Clouzot place des

personnages hauts en relief qui collent aux lieux comme

la misére et le drame collent au monde. Pour cela, il lui

faut des monstres sacres. L'immense Louis Jouvet donne

une humanité bouleversante dans l’évocation de ses

rapports avec son gamin! Suzy Delair et son petit «

tralala » , Bernard Blier en mari trop jaloux, Simone

Renant en photographe ambiguë et le toujours gènial

Charles Dullin en amateur de photos de nus.

"Quai des Orfèvres", ce sont aussi des répliques

inoubliables comme celle de Jouvet à Simone Renant : «

Vous êtes un type dans mon genre, avec les femmes, vous

n'aurez jamais de chance » .

Peut-être le meilleur film d’un des plus grands cinéastes

français. Indémodable et inégalable.