dimanche 15 novembre 2020

Umberto Eco - Le nom de la Rose - 6/53 - Premier jour Sexte 3ème partie


Le nom de la Rose

Lu par François Berland 
6/53
Premier jour - Sexte 3ème partie 


Je pensais à ces événements en observant un personnage légendaire comme Ubertin. Mon maître m’avait présenté et le vieux m’avait caressé une joue, d’une main chaude, presque ardente. Au toucher de cette main, j’avais compris beaucoup des choses que j’avais entendues sur ce saint homme et d’autres que j’avais lues dans les pages d’Arbor vitae, je comprenais le feu mystique qui l’avait dévoré depuis sa jeunesse quand, tout en étudiant à Paris, il s’était détourné des spéculations théologiques et avait imaginé être transformé en la pénitente Madeleine ; et le lien si intense qu’il avait eu avec la sainte Angèle de Foligno par qui il avait été initié aux trésors de la vie mystique et à l’adoration de la croix ; et pourquoi un jour ses supérieurs, préoccupés par l’ardeur de sa prédication, l’avaient envoyé en retraite à la Verna. Je scrutais ce visage, aux linéaments très doux comme ceux de la sainte avec laquelle il avait été en fraternel commerce de sens au plus haut point spiritualisés. Je devinais qu’il devait avoir su prendre des traits bien plus durs quand, en 1311, le concile de Vienne, avec la décrétale Exivi de paradiso avait éliminé les supérieurs franciscains hostiles aux spirituels, mais avait imposé à ceux-ci de vivre en paix au sein de l’ordre, et que ce champion du renoncement n’avait pas accepté le prudent compromis et s’était battu pour que fût constitué un ordre indépendant, inspiré du maximum de rigueur. 

Ce grand combattant avait alors perdu sa bataille, parce qu’en ces années-là Jean XXII se faisait l’apôtre d’une croisade contre les disciples de Pierre de Jean Olivi (au nombre desquels il se trouvait) et condamnait les frères de Narbonne et de Béziers. Mais Ubertin n’avait pas hésité à défendre face au pape la mémoire de son ami, et le pape, subjugué par sa sainteté, n’avait pas osé le condamner, lui (même s’il avait ensuite condamné les autres). Mieux : en cette occasion, il lui avait offert une issue pour se sauver, d’abord en lui conseillant et puis en lui ordonnant d‘entrer dans l’ordre clunisien. Ubertin, qui devait être tout aussi habile (lui apparemment si désarmé et fragile) à se gagner protections et alliances à la cour pontificale, avait certes accepté d’entrer dans le monastère de Gemblach dans les Flandres, mais je crois qu’il n’y était jamais allé, et qu’il était resté en Avignon, sous les armes du cardinal Orsini, pour défendre la cause des franciscains. Dans les derniers temps seulement (et les bruits qui couraient manquaient de précision) sa fortune à la cour avait décliné, il avait dû s’éloigner d’Avignon tandis que le pape faisait poursuivre cet homme indomptable comme hérétique qui per mundum discurrit vagabundus . De lui, disait-on, on n’avait plus trace. Dans l’après-midi j’avais appris, en suivant le dialogue entre Guillaume et l’abbé, qu’il était maintenant caché dans cette abbaye. Et à présent, je le voyais devant moi. 

« Guillaume, disait-il, ils étaient à deux doigts de me tuer, tu sais, j’ai dû fuir à la faveur de la nuit. 

— Qui souhaitait ta mort ? Jean ? 

— Non. Jean ne m’a jamais aimé, mais il m’a toujours respecté. Au fond, c’est lui qui m’a offert un moyen d’échapper au procès, il y a dix ans, en m’imposant d’entrer chez les bénédictins, et ce faisant il a rendu cois mes ennemis. Ils ont longtemps murmuré, ils ironisaient sur le fait qu’un champion de la pauvreté entrât dans un ordre aussi riche, et vécût à la cour du cardinal Orsini… Guillaume, tu sais, toi, comme je tiens aux choses de cette terre ! Mais c’était la seule façon de rester en Avignon et de défendre mes frères. Le pape a peur de l’Orsini, il n’aurait pas touché un seul de mes cheveux. Voilà trois ans à peine qu’il m’a envoyé comme messager près le roi d’Aragon. 

— Et alors, qui te voulait du mal ? 

— Tous. La curie. Par deux fois, ils ont tenté de m’assassiner. Ils ont tenté de me réduire au silence. Tu sais ce qui s’est passé il y a cinq ans. Deux ans auparavant avait été condamné les béguins de Narbonne et Bérenger Talloni, qui était l’un des juges pourtant, avait fait appel au pape. C’étaient des moments difficiles, Jean avait déjà émis deux bulles contre les spirituels et Michel de Césène en personne avait cédé. 

— À propos, quand arrive-t-il ? 

— Il sera ici dans deux jours. 

— Michel… Je ne l’ai pas vu depuis si longtemps. Maintenant il a reconnu ses torts, il comprend ce que nous voulions, le chapitre de Pérouse nous a donné raison. Mais alors, jusqu’en 1318 il a cédé au pape et lui a livré cinq spirituels de Provence qui se cabraient à l’idée de se soumettre. Brûlés, Guillaume… Oh, c’est horrible ! » 

Il cacha sa tête dans ses mains. 

« Mais que s’est-il passé exactement après l’appel de Talloni ? Demanda Guillaume. 

— Jean devait rouvrir le débat, tu comprends ? Il le devait, car même dans la curie il y avait des hommes pris de doute, même les franciscains de la curie – pharisiens, sépulcres blanchis, prêts à se vendre pour un prébende, mais ils étaient pris de doute. C’est alors que Jean me demanda de coucher par écrit un mémoire sur la pauvreté. Ce fut une belle chose Guillaume, Dieu pardonne mon orgueil… 

— Je l’ai lu, Michel me l’a montré. 

— Il y avait les indécis, même parmi les nôtres, le provincial d’Aquitaine, le cardinal de Saint Vital, l’évêque de Caffa… 

— Un imbécile, dit Guillaume. 

— Qu’il repose en paix, voilà deux ans qu’il s’est envolé vers Dieu. 

— Dieu n’a pas été à ce point miséricordieux. Ce fut une fausse nouvelle, arrivée de Constantinople. Il est encore parmi nous, on m’a dit qu’il fera partie de la légation. Que Dieu nous garde ! 

— Mais il est favorable au chapitre de Pérouse, dit Ubertin. 

— Précisément. Il appartient à cette race d’hommes qui sont toujours les meilleurs champions de leur adversaire. — À vrai dire, dit Ubertin, naguère il ne fut pas non plus très utile à la cause. Et puis tout finit par un statu quo, mais au moins on n’établit pas que l’idée était hérétique, et cela fut important. C’est pour cette raison que les autres ne m’ont jamais pardonné. Ils ont cherché à me nuire par tous les moyens, ils ont dit que j’étais à Sachsenhausen il y a trois ans quand Louis proclama Jean hérétique. Et pourtant tout le monde savait qu’en juillet j’étais en Avignon avec l’Orsini… Ils trouvèrent que des passages de la déclaration de l’empereur reflétaient mes idées, quelle folie. — Point tant que cela dit Guillaume. Les idées, je les lui avais données moi, en les tirant de ta déclaration d’Avignon, et de certaines pages d’Olivi. 

 — Toi ? s’exclama, entre stupeur et joie, Ubertin, mais alors tu me donnes raison ! » Guillaume eut l’air embarrassé : 

« c’étaient de bonnes idées pour l’empereur, à ce moment-là », dit-il évasivement. 

 Ubertin le regarda avec méfiance. 

« Ah, mais toi tu n’y crois pas vraiment, n’est-ce pas ? 

— Raconte encore, dit Guillaume, raconte comment tu t’es sauvé de ces chiens. 

— Oh oui, des chiens, Guillaume. Des chiens enragés. Je me suis trouvé en devoir de combattre contre Bonagrazia lui-même, sais-tu ? 

— Mais Bonagrazia de Bergame est avec nous ! — Maintenant, après que je lui eus longuement parlé. Seulement après, il fut convaincu et protesta contre la Ad conditorem canonum . Et le pape l’a emprisonné pendant une année. 

— J’ai entendu dire qu’à présent il est proche d’un de mes amis qui se trouve à la curie, Guillaume d’Occam. 

— Je l’ai peu connu. Je ne l’aime pas. Un homme sans ferveur, tout en tête, rien au coeur. 

— Mais c’est une belle tête. 

— Possible, et elle le conduira en enfer. 

— Alors je le reverrai là-bas, et nous discuterons de logique. 

— Tais-toi Guillaume, dit Ubertin en souriant avec une intense affection, tu es meilleur que tes philosophes. Si seulement tu avais voulu… 

— Quoi ? 

— Quand nous nous sommes vus la dernière fois en Ombrie ? Tu te souviens ? Je venais tout juste d’être guéri de mes maux par l’intercession de cette femme merveilleuse… Claire de Montfaucon…, murmura-t-il, le visage radieux, Claire… Lorsque la nature féminine, si naturellement perverse, se sublime dans la sainteté, elle sait se faire alors le plus haut véhicule de la grâce. Tu sais combien ma vie a été inspirée par la chasteté la plus pure, Guillaume (convulsivement, il l’avait saisi par un bras), tu sais avec quelle… féroce – oui, c’est le mot exact – avec quelle féroce soif de pénitence j’ai tenté de mortifier en moi les palpitations de la chair, pour accueillir, transparent, l’amour de Jésus Crucifié… Néanmoins, trois femmes dans ma vie ont été pour moi trois messagères célestes. Angèle de Foligno, Marguerite de Città di Castello (qui prévit la fin de mon livre quand je n’en avais écrit qu’un tiers), et enfin Claire de Montfaucon. Ce fut un cadeau du ciel que moi, précisément moi, je dusse mener l’enquête sur ses miracles et en proclamer la sainteté aux foules, avant que sainte mère l’Église fît le premier pas. Et tu étais là-bas Guillaume, et tu pouvais m’aider dans cette entreprise, et tu n’as pas voulu… 

— Mais la sainte entreprise à laquelle tu m’invitais, c’était d’envoyer au bûcher Bentivenga, Jacomo et Giovannuccio, dit lentement Guillaume. 

— Ils offusquaient sa mémoire à elle, avec leurs perversions. Et toi tu étais inquisiteur ! 

— Et c’est alors précisément que j’ai demandé d’être exempté de cette charge. L’histoire ne me plaisait pas. Je serai franc : je n’ai pas aimé non plus la façon dont tu as induit Bentivenga à avouer ses erreurs. Tu as fait mine de vouloir entrer dans sa secte, si tant est qu’on puisse parler de secte, tu lui as dérobé ses secrets et tu l’as fait arrêter. 

— Mais c’est ainsi qu’on procède contre les ennemis de Christ ! C’étaient des hérétiques, c’étaient des pseudo-apôtres, ils puaient le soufre de Fra Dolcino ! 

— C’étaient les amis de Claire. 

— Non, Guillaume, n’effleure pas même d’une ombre la mémoire de Claire ! 

— Mais dans son groupe circulaient… 

— C’étaient des minorites, ils se faisaient passer pour des spirituels, et au contraire c’étaient des frères de la communauté ! Mais tu le sais qu’il fut patent, lors de l’enquête, que Bentivenga de Gubbio se proclamait apôtre, et puis avec Giovannuccio de Bevagna il séduisait les nonnes en leur disant que l’enfer n’existe pas, qu’on peut satisfaire des désirs charnels sans offenser Dieu, qu’on peut recevoir le corps de Christ (Seigneur pardonne moi !) après avoir couché avec une nonne, que le Seigneur préféra Madeleine à la vierge Agnès, que ce que le vulgaire appelle démon est Dieu en personne, parce que le démon est la sapience et que Dieu est précisément sapience ! Et ce fut la bienheureuse Claire, après avoir ouï ces propos, qui eut cette vision où Dieu même lui dit que ceux-là étaient les méchants disciples du Spiritus Libertatis

— C’étaient des minorites, l’esprit enflammé par les mêmes visions que celles de Claire, et souvent il n’y a pas qu’un pas entre vision extatique et frénésie de péché », dit Guillaume. 

Ubertin lui serra les mains et ses yeux se voilèrent encore de larmes : 

« Ne dis pas cela, Guillaume. Comment peux-tu confondre le moment de l’amour extatique, qui brûle tes entrailles avec le parfum de l’encens, et le dérèglement des sens qui sent le soufre ? Bentivenga incitait à toucher les membres nus d’un corps, affirmait qu’ainsi seulement on obtient la libération de l’empire des sens, homo nudus cum nuda iacebat… 

Et non commiscebantur ad invicem… 

— Mensonges ! Ils cherchaient le plaisir, si l’aiguillon charnel se faisait sentir, il ne considérait pas comme péché que pour l’émousser hommes et femmes couchassent ensemble, et que l’un touchât, et baisât l’autre de partout, et que celui-là unît son ventre nu au ventre nu de celle-là ! » 

J’avoue que la manière dont Ubertin stigmatisait le vice chez les autres, ne m’induisait pas à des pensers vertueux. Mon maître dut s’apercevoir de mon trouble, et il interrompit le saint homme. 

« Tu es un esprit ardent, Ubertin, dans l’amour de Dieu comme dans la haine contre le mal. Ce que je voulais dire, c’est qu’il y a peu de différence entre l’ardeur des Séraphins et l’ardeur de Lucifer, parce qu’ils naissent toujours d’un transport extrême de la volonté. 

— Oh, il y a une différence, et j’en sais quelque chose ! dit Ubertin inspiré. Tu veux dire qu’entre vouloir le bien et vouloir le mal, il n’y a qu’un pas parce qu’il s’agit toujours de diriger la même volonté. Cela est vrai. Mais la différence se trouve dans l’objet, et l’objet est nettement reconnaissable. D’un côté Dieu, d’un autre côté le diable. 

— Et moi je crains de ne plus savoir distinguer, Ubertin. N’est-ce pas ton Angèle de Foligno qui fit le récit du jour où, ravie en esprit, elle passa un certain temps dans le sépulcre de Christ ? Ne dit-elle pas comment d’abord elle lui baisa la poitrine et le vit gisant les yeux clos, qu’ensuite elle baisa sa bouche et sentit s’exhaler de ses lèvres une indicible odeur pleine de douceurs, et qu’après une courte pause, elle posa sa joue sur la joue de Christ et le Christ approcha sa main de sa joue à elle et la serra à lui et – ainsi s’exprima telle – et son bonheur fut à son comble ?… 

— Quel rapport avec le transport des sens ? Demanda Ubertin. Ce fut une expérience mystique, et le corps était celui de Notre Seigneur. 

— Sans doute me suis-je habitué à Oxford, dit Guillaume, où l’expérience mystique aussi était d’un autre genre… 

— Tout dans la tête, souris Ubertin. 

— Ou dans les yeux. Dieu senti comme lumière, dans les rayons du soleil, dans les images des miroirs, dans la distribution des couleurs sur les parties de la matière ordonnée, dans les reflets du jour sur les feuilles mouillées… N’est-il pas, cet amour, plus près de celui de François quand il loue Dieu dans ces créatures, fleurs, herbes, eau, air ? Je ne crois pas que de cette qualité d’amour puisse surgir quelque embûche. Quand je n’aime guère un amour qui transfère dans l’entretien avec le Très-Haut les frissons qu’on éprouve au contact de la chair… 

— Tu blasphèmes, Guillaume ! Ce n’est pas la même chose. Il y a un abîme entre l’extase du coeur aimant de Jésus Crucifié et l’extase corrompue des pseudo-apôtres de Montfaucon… 

— Ce n’étaient pas des pseudo-apôtres, c’étaient des frères du Libre Esprit, tu l’as dit toi-même. 

— Et quelle différence cela fait-il ? Tu n’as pas tout su de ce procès, moi-même je n’ai pas eu l’audace de mettre aux actes certains aveux, pour ne pas effleurer, ne fût-ce qu’un instant, de l’ombre du démon l’atmosphère de sainteté que Claire avait créée en ce lieu. Mais j’ai su de ces choses, de ces choses, Guillaume ! Ils se réunissaient nuitamment dans une cave, prenaient un enfant à peine né, se le lançaient de l’un à l’autre jusqu’à ce que mort s’ensuive, à force de coups… ou d’autres choses… Et qui le recevait vivant pour la dernière fois, et le voyait mourir entre ses mains, devenait le chef de la secte… Le corps de l’enfant était alors déchiré, et mélangé à de la farine, pour en faire des hosties blasphématoires ! 

— Ubertin, dit Guillaume avec fermeté, ces choses ont été dites, il y a des siècles, par les évêques arméniens, de la secte des pauliciens. Et des bogomiles. 

— Et puis après ? Le démon est obtus, il suit un rythme dans ces embûches et dans ses séductions, il répète ses propres rites à la distance de millénaires, il est toujours le même, et c’est précisément pour cela qu’on le reconnaît comme l’ennemi ! Je te jure, ils allumaient des cierges, la nuit de Pâques, et amenaient des fillettes dans la cave. Puis ils atteignaient les cierges et se jetaient sur elles, fussent-elles liées à eux par les liens du sang… Et si de cette étreinte naissait un enfant, recommençait le rite infernal, tous autour d’un vase plein de vin, qu’ils appelaient le baricaut, de s’enivrer, et ils coupaient en morceaux l’enfant, et en versaient le sang dans une coupe, et ils jetaient des enfants encore vivants dans le feu, et ils mêlaient les cendres de l’enfant, son sang, et ils buvaient ! 

— Mais tout cela, Michel Psello l’écrivait dans le livre sur les opérations des démons, il y a 300 ans ! Qui t’a raconté ces choses-là ? 

— Eux, Bentivenga et les autres, et sous torture ! 

— Il n’est qu’une seule chose qui excite les animaux plus que le plaisir, et c’est la douleur. Sous l’effet de la torture tu vis comme sous l’empire d’herbes qui donnent des visions. Tout ce que tu as entendu raconter, tout ce que tu as lu, te revient à l’esprit, comme si tu étais transporté, non pas vers le ciel, mais vers l’enfer. Sous la torture tu dis non seulement ce que veut l’inquisiteur, mais aussi ce que tu imagines qui peut lui être agréable, parce qu’il s’établit un lien – certes, vraiment diabolique ce lien-là – entre toi et lui… Je connais tout cela, Ubertin, j’ai fait partie moi aussi de ces groupes d’hommes qui croient produire la vérité avec le fer incandescent. Eh bien, sache-le, l’incandescence de la vérité et d’une autre flamme. Sous la torture, Bentivenga peut avoir dit les mensonges les plus absurdes, parce que ce n’était plus lui qui parlait, mais sa luxure, les démons de son âme. 

— Sa luxure ? 

— Oui, il y a une luxure de la douleur, comme il y a une luxure de l’adoration et même une luxure de l’humilité. S’il en fallut si peu aux anges rebelles pour changer leur ardeur d’adoration et d’humilité en orgueil et révolte ardents, que dire d’un être humain ? Voilà, maintenant tu le sais, ce fut cette pensée qui me saisit au cours de mes inquisitions. Et ce fut pour cela que je renonçai à cette activité. Me manqua le courage d’enquêter sur les faiblesses des méchants, car je découvris que ce sont les mêmes faiblesses que celle des saints. »

Demain Le nom de la Rose - 7 - premier jour sexte 4ème partie 

 

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