jeudi 20 août 2020

Encyclopédie de la connerie ambiante - L'écriture inclusive

 
Les croyances les plus absurdes continuent de nous pourrir la vie. On joue au loto, on demande son signe astrologique à son voisin, on regarde des émissions de télé-réalité, on s'instruit en passant un temps fou à s'abrutir devant les chaînes info, ou les pseudo chaînes infos YouTube, on regarde la météo, on mange bio alors qu'on fume, on fait des régimes alors qu'on ne pratique aucun sport... Bref, on est perdus. Or, les scientifiques ont des réponses à nos questions. Et pourtant, la connerie ambiante a raison de nous.
‘’L’Encyclopédie de la connerie ambiante’’ de Samir Bouadi et Sébastien Dourver est un ouvrage roboratif et joyeux. Ça dézingue à tout va, ça n’épargne rien ni personne. On est tous le con de quelqu’un. De temps en temps on piquera quelques pages à cet ouvrage juste pour remettre quelques idées en place. Par exemple l’écriture inclusive…

L’écriture inclusive est une proposition de modification des règles d’orthographe et de grammaire de la langue française dans le but, indéniablement louable, de la rendre plus égalitaire. Elle est basée sur trois grands principes :
Accorder en genre les noms de fonctions, grades, métiers et titres. Une cheffe, une générale (pas d’inquiétude, il n’y en pas), une écrivaine (là, on peut s’inquiéter), etc.
Ne plus faire l’emporter le masculin, qui a bien bouffé son pain blanc, ce.tte salop.e.
Arrêter de dire les droits de l’homme, dire les droits humains. Et écrivez « j’aime l’humanité » et stop les conneries du genre « j’aime l’Homme avec un grand H », ça faisait pas très viril, de toute façon.
On a bien rigolé. D’accord. Mais, quand faut y aller, faut y aller. L’écriture inclusive est le produit marketing exact de notre ère : celle des cons. On aurait pu écrire con·n·es. Mais on pense sincèrement que dans ce cas, le masculin l’emporte largement sur le féminin.
L’écriture inclusive c’est le bonheur de l’esprit médiocre qui croit avoir eu, enfin, une idée remarquable, le Euréka du caniveau. La cause à défendre du bourgeois honteux, des désœuvrés qui se rêvent opprimés et bien sûr des médias racoleurs offusqués. La chaîne élémentaire de la connerie ambiante. Alors, nous proposons – si le sujet est tellement important – de faire désormais l’emporter le féminin sur le masculin. Et puisque nous sommes déjà en train de nous faire traiter de paternalistes condescendants par la pensée, nous proposons une alternance : une année, le masculin l’emporte, la suivante le féminin. Et tirons au sort, pour savoir qui commence. Allez, rassurons-nous, personne n’utilisera jamais vraiment l’écriture inclusive en dehors du soi-disant patron de start-up qui publie une annonce sur LinkedIn pour recruter un stagiaire : « Nous recrutons un·e chef·fe du bonheur pour rejoindre la Team » ou bien d’on-ne-sait-quel fonctionnaire croyant ainsi faire son bout de révolution depuis son petit bureau.
Ce n’est pas un hasard si le mot débile a un genre universel.

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