Les
croyances les plus absurdes continuent de nous pourrir la vie. On
joue au loto, on demande son signe astrologique à son voisin, on
regarde des émissions de télé-réalité, on s'instruit en passant
un temps fou à s'abrutir devant les chaînes info, ou les pseudo
chaînes infos YouTube, on regarde la météo, on mange bio alors
qu'on fume, on fait des régimes alors qu'on ne pratique aucun
sport... Bref, on est perdus. Or, les scientifiques ont des réponses
à nos questions. Et pourtant, la connerie ambiante a raison de nous.
‘’L’Encyclopédie
de la connerie ambiante’’ de Samir Bouadi et Sébastien Dourver
est un ouvrage roboratif et joyeux. Ça dézingue à tout va, ça
n’épargne rien ni personne. On est tous le con de quelqu’un. De
temps en temps on piquera quelques pages à cet ouvrage juste pour
remettre quelques idées en place. Par exemple l’écriture
inclusive…
L’écriture
inclusive est une proposition de modification des règles
d’orthographe et de grammaire de la langue française dans le but,
indéniablement louable, de la rendre plus égalitaire. Elle est
basée sur trois grands principes :
–
Accorder
en genre les noms de fonctions, grades, métiers et titres. Une
cheffe, une générale (pas d’inquiétude, il n’y en pas), une
écrivaine (là, on peut s’inquiéter), etc.
–
Ne
plus faire l’emporter le masculin, qui a bien bouffé son pain
blanc, ce.tte salop.e.
–
Arrêter
de dire les droits de l’homme, dire les droits humains. Et écrivez
« j’aime l’humanité » et stop les conneries du genre « j’aime
l’Homme avec un grand H », ça faisait pas très viril, de toute
façon.
On
a bien rigolé. D’accord. Mais, quand faut y aller, faut y aller.
L’écriture inclusive est le produit marketing exact de notre ère
: celle des cons. On aurait pu écrire con·n·es. Mais on pense
sincèrement que dans ce cas, le masculin l’emporte largement sur
le féminin.
L’écriture
inclusive c’est le bonheur de l’esprit médiocre qui croit avoir
eu, enfin, une idée remarquable, le Euréka du caniveau. La cause à
défendre du bourgeois honteux, des désœuvrés qui se rêvent
opprimés et bien sûr des médias racoleurs offusqués. La chaîne
élémentaire de la connerie ambiante. Alors, nous proposons – si
le sujet est tellement important – de faire désormais l’emporter
le féminin sur le masculin. Et puisque nous sommes déjà en train
de nous faire traiter de paternalistes condescendants par la pensée,
nous proposons une alternance : une année, le masculin l’emporte,
la suivante le féminin. Et tirons au sort, pour savoir qui commence.
Allez, rassurons-nous, personne n’utilisera jamais vraiment
l’écriture inclusive en dehors du soi-disant patron de start-up
qui publie une annonce sur LinkedIn pour recruter un stagiaire : «
Nous recrutons un·e chef·fe du bonheur pour rejoindre la Team » ou
bien d’on-ne-sait-quel fonctionnaire croyant ainsi faire son bout
de révolution depuis son petit bureau.
Ce
n’est pas un hasard si le mot débile a un genre universel.
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