jeudi 10 octobre 2019

Le lis et le lion - 4ème partie - Le boute-guerre - ch 6 - Les murs de Vannes


VI  
LES MURS DE VANNES 
 
  Et les vœux prononcés à Windsor furent tenus. Le 16 juillet de la même année 1338, Édouard III prenait la mer à Yarmouth, avec une flotte de quatre cents vaisseaux. Le lendemain il débarquait à Anvers. La reine Philippa était du voyage, et de nombreux chevaliers, pour imiter Gautier de Mauny, avaient l’œil droit caché par un losange de drap rouge. Ce n’était pas encore le temps des batailles, mais celui des entrevues. 
  À Coblence, le 5 septembre, Édouard rencontrait l’empereur d’Allemagne. Pour cette cérémonie, Louis de Bavière s’était composé un étrange costume, moitié empereur, moitié pape, dalmatique de pontife sur tunique de roi, et couronne à fleurons scintillant autour d’une tiare. D’une main il tenait le sceptre, de l’autre le globe surmonté de la croix. Ainsi s’affirmait-il comme le suzerain de la chrétienté entière. 
  Du haut de son trône, il prononça la forfaiture de Philippe VI, reconnut Édouard comme roi de France et lui remit la verge d’or qui le désignait comme vicaire impérial. C’était là encore une idée de Robert d’Artois qui s’était rappelé comment Charles de Valois, avant chacune de ses expéditions personnelles, prenait soin de se faire proclamer vicaire pontifical. Louis de Bavière jura de défendre, pendant sept ans, les droits d’Édouard, et tous les princes allemands venus avec l’Empereur confirmèrent ce serment. 
  Cependant Jakob Van Artevelde continuait d’appeler à la révolte les populations du comté de Flandre, d’où Louis de Nevers s’était enfui, définitivement. Édouard III alla de ville en ville, tenant de grandes assemblées où il se faisait reconnaître roi de France. Il promettait de rattacher à la Flandre Douai, Lille, l’Artois même, afin de constituer, de tous ces territoires aux intérêts communs, une seule nation. L’Artois étant cité dans le grand projet, on devinait bien qui l’avait inspiré et en serait, sous tutelle anglaise, le bénéficiaire. 
  En même temps, Édouard décidait d’augmenter les privilèges commerciaux des cités ; au lieu de réclamer des subsides, il accordait des subventions, et il scellait ses promesses d’un sceau où les armes d’Angleterre et de France étaient conjointement gravées. 
  À Anvers, la reine Philippa donna le jour à son second fils, Lionel. Le pape Benoît XII multipliait vainement en Avignon ses efforts de paix. Il avait interdit la croisade pour empêcher la guerre franco-anglaise, et celle-ci maintenant n’était que trop certaine. Déjà, entre avant-gardes anglaises et garnisons françaises, se produisaient de grosses escarmouches, en Vermandois et en Thiérache, auxquelles Philippe VI ripostait en envoyant des détachements en Guyenne et d’autres jusqu’en Écosse pour y fomenter la rébellion au nom du petit David Bruce. 
  Édouard III faisait la navette entre la Flandre et Londres, engageant aux banques italiennes les joyaux de sa couronne afin de subvenir à l’entretien de ses troupes comme aux exigences de ses nouveaux vassaux. Philippe VI, ayant levé l’ost, prit l’oriflamme à Saint-Denis et s’avança jusqu’au-delà de Saint-Quentin, puis, à une journée seulement d’atteindre les Anglais, il fit faire demi-tour à toute son armée et alla reporter l’oriflamme sur l’autel de Saint-Denis. 
  Quelle pouvait être la raison de cette étrange dérobade de la part du roi tournoyeur ? Chacun se le demandait. Philippe trouvait-il le temps trop mouillé pour engager le combat ? Ou bien les prédictions funestes de son oncle Robert l’Astrologue lui étaient-elles soudain revenues en tête ? Il déclarait s’être décidé pour un autre projet. 
  L’angoisse, en une nuit, lui avait fait échafauder un autre plan. Il allait conquérir le royaume d’Angleterre. Ce ne serait point la première fois que les Français y prendraient pied ; un duc de Normandie, trois siècles plus tôt, n’avait-il pas conquis la Bretagne Grande ?… Eh bien ! lui, Philippe, paraîtrait sur ces mêmes rivages d’Hastings ; un duc de Normandie, son fils, serait à ses côtés ! Chacun des deux rois ambitionnait donc de conquérir le royaume de l’autre. 
  Mais l’entreprise exigeait d’abord la maîtrise de la mer. Édouard ayant la plus grande partie de son armée sur le Continent, Philippe résolut de le couper de ses bases, pour l’empêcher de ravitailler ses troupes ou de les renforcer. Il allait détruire la marine anglaise. 
  Le 22 juin 1340, devant l’Écluse, dans le large estuaire qui sépare la Flandre de la Zélande, deux cents navires s’avançaient, parés des plus jolis noms, la flamme de France flottant à leur grand mât : La Pèlerine, la Nef-Dieu, la Miquolette, l’Amoureuse, la Faraude, la Sainte-Marie-Porte-Joye… 
  Ces vaisseaux étaient montés par vingt mille marins et soldats, complétés de tout un corps d’arbalétriers ; mais on ne comptait guère, parmi eux, plus de cent cinquante gentilshommes. La chevalerie française n’aimait pas la mer. Le capitaine Barbavera, qui commandait aux cinquante galères génoises louées par le roi de France, dit à l’amiral Béhuchet : 
  — Monseigneur, voici le roi d’Angleterre et sa flotte qui viennent sur nous. Prenez la pleine mer avec tous vos navires, car si vous restez ici, enfermés comme vous l’êtes dans les grandes digues, les Anglais, qui ont pour eux le vent, le soleil et la marée, vous serreront tant que vous ne saurez vous aider. 
  On aurait pu l’écouter ; il avait trente ans d’expérience navale et, l’année précédente, pour le compte de la France, avait audacieusement brûlé et pillé Southampton. L’amiral Béhuchet, ancien maître des eaux et forêts royales, lui répondit fièrement : 
  — Honni soit qui s’en ira d’ici ! 
  Il fit ranger ses bâtiments sur trois lignes : d’abord les marins de la Seine, puis les Picards et les Dieppois, enfin les gens de Caen et du Cotentin ; il ordonna de lier les navires entre eux par des câbles, et y disposa les hommes comme sur des châteaux forts. 
  Le roi Édouard, parti l’avant-veille de Londres, commandait une flotte sensiblement égale. Il ne possédait pas plus de combattants que les Français n’en avaient ; mais sur les vaisseaux il avait réparti deux mille gentilshommes parmi lesquels Robert d’Artois, malgré le grand dégoût que celui-ci avait de naviguer. Dans cette flotte se trouvait également, gardée par huit cents soldats, toute une nef de dames d’honneur pour le service de la reine Philippa. 
  Au soir, la France avait dit adieu à la domination des mers. On ne s’était même pas aperçu de la chute du jour tant les incendies des vaisseaux français fournissaient de lumière. Pêcheurs normands, picards, et marins de la Seine s’étaient fait mettre en pièces par les archers d’Angleterre et par les Flamands venus à la rescousse sur leurs barques plates, du fond de l’estuaire, pour prendre à revers les châteaux forts à voile. Ce n’étaient que craquements de mâtures, cliquetis d’armes, hurlements d’égorgés. On se battait au glaive et à la hache parmi un champ d’épaves. Les survivants, qui cherchaient à échapper à la fin du massacre, plongeaient entre les cadavres, et l’on ne savait plus si l’on nageait dans l’eau ou dans le sang. Des centaines de mains coupées flottaient sur la mer. Le corps de l’amiral Béhuchet pendait à la vergue du navire d’Édouard. 
  Depuis de longues heures, Barbavera avait pris le large avec ses galères génoises. Les Anglais étaient meurtris mais triomphants. Leur plus grand désastre : la perte de la nef des dames, coulée au milieu de cris affreux. Des robes dérivaient parmi le grand charnier marin, comme des oiseaux morts. 
  Le jeune roi Édouard avait été blessé à la cuisse et le sang ruisselait sur sa botte de cuir blanc ; mais les combats désormais se passeraient sur la terre de France. Édouard III envoya aussitôt à Philippe VI de nouvelles lettres de défi. « Pour éviter de graves destructions aux peuples et aux pays, et une grande mortalité de chrétiens, ce que tout prince doit avoir à cœur d’empêcher », le roi anglais offrait à son cousin de France de le rencontrer en combat singulier, puisque la querelle concernant l’héritage de France leur était affaire personnelle. Et si Philippe de Valois ne voulait point de ce « challenge entre leurs corps », il lui offrait de l’affronter avec seulement cent chevaliers de part et d’autre, en champ clos : un tournoi en somme, mais à lances non épointées, à glaives non rabattus, où il n’y aurait pas de juges diseurs pour surveiller la mêlée et dont le prix ne serait point une broche de parure ou un faucon muscadin, mais la couronne de Saint Louis. 
  Or le roi tournoyeur répondit que la proposition de son cousin était irrecevable, vu qu’elle avait été adressée à Philippe de Valois et non pas au roi de France dont Édouard était le vassal traîtreusement révolté. 
  Le pape fit négocier une nouvelle trêve. Les légats se dépensèrent fort et s’attribuèrent tout le mérite d’une paix précaire que les deux princes n’acceptaient que pour se donner le temps de souffler. Cette seconde trêve avait quelques chances de durer, lorsque mourut le duc de Bretagne. Il ne laissait pas de fils légitime ni d’héritier direct. Le duché fut réclamé à la fois par le comte de Montfort-l’Amaury, son dernier frère, et par Charles de Blois, son neveu : une autre affaire d’Artois, et qui, juridiquement, se présentait à peu près de la même manière. 
  Philippe VI appuya les prétentions de son parent Charles de Blois, un Valois par alliance. Aussitôt Édouard III prit parti pour Jean de Montfort. Si bien qu’il y eut deux rois de France, ayant chacun son duc de Bretagne, comme chacun avait déjà son roi d’Écosse. 
  La Bretagne touchait à Robert de fort près, puisqu’il était, par sa mère, du sang de ses ducs. Édouard III ne pouvait ni moins ni mieux faire que de remettre au géant le commandement du corps de bataille qui allait y débarquer. La grande heure de Robert d’Artois était venue. 
  Robert a cinquante-six ans. Autour de son visage, aux muscles durcis par une longue destinée de haine, les cheveux ont pris cette bizarre couleur de cidre allongé d’eau qui vient aux hommes roux lorsqu’ils blanchissent. Il n’est plus le mauvais sujet qui s’imaginait faire la guerre quand il pillait les châteaux de sa tante Mahaut. À présent, il sait ce qu’est la guerre ; il prépare soigneusement sa campagne ; il a l’autorité que confèrent l’âge et toutes les expériences accumulées au long d’une tumultueuse existence. Il est unanimement respecté. Qui donc se rappelle qu’il fut faussaire, parjure, assassin et un peu sorcier ? Qui oserait le lui rappeler ? Il est Monseigneur Robert, ce colosse vieillissant, mais d’une force toujours surprenante, toujours vêtu de rouge, et toujours sûr de soi, qui s’avance en terre française à la tête d’une armée anglaise. Mais cela compte-t-il pour lui que ses troupes soient étrangères ? Et d’ailleurs cette notion existe-t- elle pour aucun des comtes, barons, et chevaliers ? Leurs expéditions sont des affaires de famille et leurs combats des luttes d’héritages ; l’ennemi est un cousin, mais l’allié est un autre cousin. 
  C’est pour le peuple, dont les maisons vont être brûlées, les granges pillées, les femmes malmenées, que le mot « étranger » signifie « ennemi » ; pas pour les princes qui défendent leurs titres et assurent leurs possessions. 
  Pour Robert, cette guerre entre France et Angleterre c’est sa guerre ; il l’a voulue, prêchée, fabriquée ; elle représente dix ans d’efforts incessants. Il semble qu’il ne soit né, qu’il n’ait vécu que pour elle. Il se plaignait naguère de n’avoir jamais pu goûter le moment présent ; cette fois il le savoure enfin. Il aspire l’air comme une liqueur délectable. Chaque minute est un bonheur. 
  Du haut de son énorme alezan, la tête au vent et le heaume pendu à la selle, il adresse à son monde de grandes joyeusetés qui font trembler. Il a vingt-deux mille chevaliers et soldats sous ses ordres, et, lorsqu’il se retourne, il voit ses lances osciller jusqu’à l’horizon ainsi qu’une terrible moisson. Les pauvres Bretons fuient devant lui, quelques-uns en chariot, la plupart à pied, sur leurs chausses de toile ou d’écorce, les femmes traînant les enfants, et les hommes portant sur l’épaule un sachet de blé noir. 
  Robert d’Artois a cinquante-six ans, mais de même qu’il peut encore fournir sans fatigue des étapes de quinze lieues, de même il continue de rêver… Demain il va prendre Brest ; puis il va prendre Vannes, puis il va prendre Rennes ; de là il entrera en Normandie, il se saisira d’Alençon qui est au frère de Philippe de Valois ; d’Alençon, il court à Évreux, à Conches, son cher Conches ! Il court à Château-Gaillard, libère Madame de Beaumont. Puis il fond, irrésistible, sur Paris ; il est au Louvre, à Vincennes, à Saint-Germain, il fait choir du trône Philippe de Valois, et remet la couronne à Édouard qui le fait, lui, Robert, lieutenant général du royaume de France. 
  Son destin a connu des fortunes et des infortunes moins concevables, alors qu’il n’avait pas, soulevant la poussière des routes, toute une armée le suivant. Et en effet Robert prend Brest, où il délivre la comtesse de Montfort, âme guerrière, corps robuste, qui, tandis que son mari est retenu prisonnier par le roi de France, continue, le dos à la mer, de résister au bout de son duché. Et en effet Robert traverse, triomphant, la Bretagne, et en effet il assiège Vannes ; il fait dresser perrières et catapultes, pointer les bombardes à poudre dont la fumée se dissout dans les nuages de novembre, ouvrir une brèche dans les murs. 
  La garnison de Vannes est nombreuse, mais ne paraît pas particulièrement résolue ; elle attend le premier assaut pour pouvoir se rendre de façon honorable. Il faudra, de part et d’autre, sacrifier quelques hommes afin que cette formalité soit remplie. Robert fait lacer son heaume d’acier, enfourche son énorme destrier qui s’affaisse un peu sous son poids, crie ses derniers ordres, abaisse devant son visage la ventaille de son casque, agite d’un geste tournoyant les six livres de sa masse d’armes au-dessus de sa tête. 
  Les hérauts qui font claquer sa bannière hurlent à pleine voix : « Artois à la bataille ! » Des hommes de pied courent à côté des chevaux, portant à six de longues échelles ; d’autres tiennent au bout d’un bâton des paquets d’étoupe enflammée ; et le tonnerre roule vers l’éboulis de pierres, à l’endroit où le rempart a cédé ; et la cotte flottante de Monseigneur d’Artois, sous les lourdes nuées grises, rougeoie comme la foudre… Un trait d’arbalète, ajusté du créneau, traversa la cotte de soie, l’armure, le cuir du haubergeon, la toile de la chemise. Le choc n’avait pas été plus dur que celui d’une lance de joutes ; Robert d’Artois arracha lui-même le trait et, quelques foulées plus loin, sans comprendre ce qui lui arrivait, ni pourquoi le ciel devenait soudain si noir, ni pourquoi ses jambes n’enserraient plus son cheval, il s’écroula dans la boue. 
  Tandis que ses troupes enlevaient Vannes, le géant déheaumé, étendu sur une échelle, était porté jusqu’à son camp ; le sang coulait sous l’échelle. Robert n’avait jamais été blessé auparavant. Deux campagnes en Flandre, sa propre expédition en Artois, la guerre d’Aquitaine… Robert, à travers tout cela, était passé sans seulement une écorchure. Pas une lance brisée, en cinquante tournois, pas une défense de sanglier ne lui avait même effleuré la peau. Pourquoi devant Vannes, devant cette ville qui n’offrait pas de résistance véritable, qui n’était qu’une étape secondaire sur la route de son épopée ? Aucune prédiction funeste, concernant Vannes ou la Bretagne, n’avait été faite à Robert d’Artois. Le bras qui avait tendu l’arbalète était celui d’un inconnu qui ne savait même pas sur qui il tirait. 
  Quatre jours Robert lutta, non plus contre les princes et les Parlements, non plus contre les lois d’héritage, les coutumes des comtés, contre les ambitions ou l’avidité des familles royales ; il luttait contre sa propre chair. La mort pénétrait en lui, par une plaie aux lèvres noirâtres ouverte entre ce cœur qui avait tant battu et ce ventre qui avait tant mangé ; non pas la mort qui glace, celle qui incendie. Le feu s’était mis dans ses veines. Il fallait à la mort brûler en quatre jours les forces qui restaient en ce corps, pour vingt ans de vie. 
  Il refusa de faire un testament, criant que le lendemain il serait à cheval. Il fallut l’attacher pour lui administrer les derniers sacrements, parce qu’il voulait assommer l’aumônier dans lequel il croyait reconnaître Thierry d’Hirson. Il délirait. 
  Robert d’Artois avait toujours détesté la mer ; un bateau appareilla pour le ramener en Angleterre. Toute une nuit, au balancement des flots, il plaida en justice, étrange justice où il s’adressait aux barons de France en les appelant « mes nobles Lords », et requérait de Philippe le Bel qu’il ordonnât la saisie de tous les biens de Philippe de Valois, manteau, sceptre et couronne, en exécution d’une bulle papale d’excommunication. Sa voix, depuis le château d’arrière, s’entendait jusqu’à l’étrave, montait jusqu’aux hommes de vigie, dans les mâts. 
  Avant l’aube, il s’apaisa un peu et demanda qu’on approchât son matelas de la porte ; il voulait regarder les dernières étoiles. Mais il ne vit pas se lever le soleil. À l’instant de mourir, il imaginait encore qu’il allait guérir. Le dernier mot que ses lèvres formèrent fut : « Jamais ! » sans qu’on sût s’il s’adressait aux rois, à la mer ou à Dieu. 
  Chaque homme en venant au monde est investi d’une fonction infime ou capitale, mais généralement inconnue de lui-même, et que sa nature, ses rapports avec ses semblables, les accidents de son existence le poussent à remplir, à son insu, mais avec l’illusion de la liberté. Robert d’Artois avait mis le feu à l’occident du monde ; sa tâche était achevée. 
  Lorsque le roi Édouard III, en Flandre, apprit sa mort, ses cils se mouillèrent, et il envoya à la reine Philippa une lettre où il disait : « Doux cœur, Robert d’Artois notre cousin est à Dieu commandé ; pour l’affection que nous avions envers lui et pour notre honneur, nous avons écrit à nos chancelier et trésorier, et les avons chargés de le faire enterrer en notre cité de Londres. Nous voulons, doux cœur, que vous veilliez à ce qu’ils fassent bien selon notre volonté. Que Dieu soit gardien de vous. Donné sous notre sceau privé en la ville de Grandchamp, le jour de Sainte-Catherine, l’an de notre règne d’Angleterre seizième et de France tiers. » 
  Au début de janvier 1343, la crypte de la cathédrale Saint-Paul, à Londres, reçut le plus lourd cercueil qui y fût jamais descendu. … 

Et ici l’auteur, contraint par l’histoire à tuer son personnage préféré, avec lequel il a vécu six années, éprouve une tristesse égale à celle du roi Édouard d’Angleterre ; la plume, comme disent les vieux conteurs de chroniques, lui échappe hors des doigts, et il n’a plus le désir de poursuivre, au moins immédiatement, sinon pour faire connaître au lecteur la fin de quelques-uns des principaux héros de ce récit. Franchissons onze ans, et franchissons les Alpes…

Demain "Le lis et le lion" - Epilogue - Jean 1er l'inconnu - ch 1 "La route qui mène à Rome"

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