dimanche 26 janvier 2020

Le livre de la semaine - Cchristopher Isherwood - Adieu à Berlin

 
Adieu à Berlin (Goodbye to Berlin) est le chef-d'oeuvre de Christopher Isherwood. Dans ce roman, le narrateur, un jeune Anglais, loue une chambre chez l'affectueuse, envahissante et pittoresque fraulein Schroeder. Il y fait la connaissance de Sally Bowles, jeune chanteuse de cabarets aux ongles peints en vert, qui s'imagine qu'elle deviendra une star. Ils seront amis avec une riche héritière juive, une famille d'ouvriers et un couple de garçons Peter et Otto. S'ensuit la chronique joyeuse et scandaleuse du Berlin de la République de Weimar, peu à peu menacée par le parti nazi dont l'insolence et la brutalité augmentent de jour en jour.

Ce sont les souvenirs à peine romancés de l'auteur dans ce Berlin des années 30 en pleine montée du nazisme. Derrière les frasques du Kit Kat Club où le champagne coule à flôts, Isherwood distille l'inquiétante atmosphère de cette Allemagne d'avant guerre,qui tend insidieusement vers l'intolérance et le fascisme.
Mêlant tour à tour fiction, souvenirs personnels, le journal de ‘’Herr Issyvoo’’ nous présente tour à tour les différentes facettes de Berlin. La vie de nuit avec ses boîtes de spectacles , de paillettes, la ville du monde homosexuel, la ville de toutes les possibles, et à côté la vie de tous ces berlinois aux abois ; la faillite financière de Wall Street a entraîné la ruine de nombreux Etats , l'Allemagne est entrée dans une spirale inflationniste. Pour survivre Frl.Schroeder s'est vue obligée de louer les chambres inoccupées de son appartement ; c'est ainsi qu'apparaissent Sally Bowles et ses amants, Frl. Kost, Bobbie et Frl. Mayr. Et puis il y a les délaissés, les pauvres qui vivent dans des conditions insalubres comme la famille Nowak et les familles aisées, très aisées , juives la plupart d'entre d'elles , telle la famille des Landuer ..

L'auteur privilégie l'introspection à l'action dans ce roman nourri de ses propres souvenirs. Il se positionne en « cameraman » et se contente d'observer les personnages et de dérouler gracieusement leurs histoires tout en partageant leur quotidien.
Dans une période historique de l'avant-guerre marquée par la crise financière et des changements drastiques propres du calme avant la tempête, Christopher Isherwood tisse un récit subtil, coloré et poétique.
Anecdotes cocasses, coups du sort, désillusions, peurs, Berlin vit ses derniers moments d'insouciance avant l'arrivée des nazis au pouvoir.
Adieu à Berlin a été publié en 1939 ! C'est donc un état des lieux contemporain des évènements berlinois , Isherwood se garde bien de tout commentaire, même si …. A chacun de tirer des faits les conclusions qui s'imposent.
Adieu Berlin a inspiré le célèbre film Cabaret de Bob Fosse avec Lisa Minnelli en 1972.

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