vendredi 30 décembre 2016

Les belles, et mystérieuses, histoires de tonton Charlus. La ''disparition'' d'Agatha Christie!



Où était passée Agatha Christie entre le 3 et le 14 décembre 1926?
En 1926, Agatha Christie se retrouva au coeur d'une étrange affaire, qui semblait tout droit sortie d'un de ses romans, mais qu'aucun Hercule Poirot, aucune miss Marple n'ont jamais élucidée. La romancière avait alors 36 ans, et tout semblait lui réussir.
Écrivain déjà renommé, mariée à un héros de la Grande guerre, le colonel Archibald Christie, elle vivait dans une splendide maison de campagne, qu'elle a elle-même décrite comme « une sorte de suite pour millionnaires du Savoy, transplantée en pleine campagne ».
En 1926, Agatha Christie se retrouva au cœur d'une étrange affaire.
Celle que l'on a surnommé la reine du crime était née Agatha Clarissa Miller en 1890. À l'âge de 24 ans, elle avait épousé Archibald Christie, un aviateur du Royal Flying Corps, qui devait se couvrir de gloire pendant la Grande guerre, tandis qu'Agatha travaillait comme infirmière dans un hôpital.

Peu après la fin de la guerre, il mit au monde son unique enfant, Rosalind.
Un an plus tard, elle publiait son premier roman, " la mystérieuse affaire de Styles".
En 1926, douillettement installés dans leur demeure du Berkshire, les Christie semblaient un ménage heureux. En fait, la crise qui couvait depuis longtemps entre les époux était sur le point d'éclater.
A cette époque, Agatha Christie avait déjà publié plusieurs romans policiers. Son dernier opus, "Le meurtre de Roger Ackroyd", avait connu un grand succès, mais également suscité de vives polémiques.
Dans ce roman écrit à la première personne, le narrateur dissimule au lecteur quelques informations essentielles, et tout d'abord le fait que c'est lui l'assassin !
Si le « narrateur non fiable » est un procédé littéraire classique, il scandalisa ceux qui aiment déduire avant Hercule Poirot l'identité du coupable.
Les critiques, eux, adorèrent. Quoi que déjà connue, Agatha Christie n'était pas encore célèbre ; la plupart de ces livres ne s'étaient vendus qu'à quelques milliers d'exemplaires.
C'est alors qu'au soir du 3 décembre 1926, elle quitta le domicile conjugal et disparut. Du jour au lendemain, le pays tout entier se passionna pour son sort.
À 11 heures le lendemain matin, le superintendant de la police de Surrey fut informé d'un accident de voiture à Newlands Corner, à la sortie de Guildford. La Morris de Mrs. Christie venait d'être retrouvée dans un fossé, le capot enfoncé dans les buissons. Il n'y avait aucune trace de la conductrice, mais celle-ci ne devait pas être allée bien loin, car son manteau de fourrure était resté dans la voiture.

En milieu d'après-midi, une meute de journalistes se pressait devant les domiciles des Christie. Dès le début, la police envisage l'hypothèse du suicide ; une théorie réfutée par son mari, qui soulignait non sans raison que la plupart des gens se suicident chez eux, et non pas en sortant en voiture au beau milieu de la nuit. Néanmoins, la police ratisse à la campagne autour de Newlands Corner ; des plongeurs allèrent sonder le Silent Pool, un lac situé dans les environs.

Ce que tout le monde ignorait, c'est que rien n'allait plus au sein du couple. Archie était tombé amoureux d'une femme de 10 ans plus jeune qu'Agatha, Nancy Neele.
Il avait même annoncé à sa femme son intention de divorcer. Autre coup du destin, Agatha venait de perdre sa mère. Elle ne dormait plus, s'alimentait n'importe comment, déplaçait sans cesse ses meubles et objets dans sa maison.
Elle semblait manifestement perturbée, au bord de la dépression nerveuse.
Les deux ou trois jours suivants n'apportèrent aucun indice nouveau. L'annonce qu'on avait retrouvé des vêtements de femme et un flacon étiqueté « opium » dans une cabane isolée déclencha la ruée des journalistes, mais ce n'était qu'une fausse alerte : l'opium se révéla être du bicarbonate.
Des journaux insinuèrent qu’Archibald Christie avaient tout à gagner à la mort de son épouse, mais son alibi était à toute épreuve : il participait à une partie de campagne dans le Surrey.
D'autres journalistes subodorèrent « un coup de pub ». L'un des proches d'Agatha, Peter Ritchie-Calder, pensait qu'elle avait disparu pour faire éclater au grand jour la liaison de son mari avec Nancy Neele.
Il se mit à éplucher ses romans pour essayer de deviner ce qu'elle allait faire ensuite. Le "Daily Mirror" offrit une récompense à quiconque retrouverait Mrs. Christie. En vain.
Le mystère s'épaissit encore un peu plus lorsque le beau-frère d'Agatha révéla qu'il avait reçu une lettre d'elle. D'après le cachet de la poste, elle avait été postée à Londres à 9:45, le lendemain du jour de sa disparition, autrement dit à une heure où elle était censée errer quelque part dans les bois du Surrey.
Le dimanche suivant, dans une interview au "Daily Mirror", Archibald reconnu que son épouse avait « évoqué la possibilité de disparaître à son gré.>>
Quelque temps auparavant elle avait dit à sa sœur : je pourrais disparaître si je le voulais, en m'organisant bien… ».
Peut-être, après tout, s'agissait-il d'autre chose que d'un suicide ou d'un coup monté par le mari…
A suivre...

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