mardi 15 janvier 2019

Les poisons de la couronne - 2ème partie - ch 6 - L'arbitrage



VI
L’ARBITRAGE
  Deux jours avant la Noël, dans la plus grande salle du manoir de Vincennes, aménagée pour l’occasion en chambre de justice, pairs, seigneurs et légistes, assis sur des bancs couverts de tapis, attendaient le roi. Une délégation des barons d’Artois, ayant à sa tête Gérard Kiérez et Jean de Fiennes, ainsi que les inséparables Souastre et Caumont, était arrivée du matin. Il semblait que tout fût arrangé. Les émissaires du roi avaient multiplié les démarches entre les adversaires ; le comte de Poitiers avait inspiré des solutions de sagesse et conseillé à sa belle-mère de céder sur plusieurs points afin de ramener la paix dans ses États. 
  Obéissant aux instructions du roi, à vrai dire assez vagues mais généreuses quant aux intentions : « Je ne veux plus de sang versé ; je ne veux plus de gens injustement maintenus en cachot ; je veux qu’il soit rendu à chacun selon son droit et que la bonne entente et l’amitié règnent partout…». Le chancelier Etienne de Mornay avait rédigé une longue sentence dont le Hutin, lorsqu’on la lui présenta, se sentit infiniment fier, comme s’il en avait dicté personnellement tous les articles. Dans le même temps, Louis X faisait libérer Raoul de Presles, et six autres conseillers de son père qui croupissaient en prison depuis le mois d’avril. Ce mouvement de mansuétude générale l’avait également amené à gracier, en dépit de l’opposition de Charles de Valois, la femme et le fils d’Enguerrand de Marigny, gardés en geôle jusque-là. 
  Un tel changement d’attitude surprenait la cour. Le roi n’était-il pas allé jusqu’à recevoir Louis de Marigny, en présence de la reine et de plusieurs dignitaires ? L’embrassant, il lui avait déclaré : 
  - Mon filleul, le passé est oublié. 
  Le Hutin employait maintenant cette formule à tout propos, comme s’il voulait se persuader, et persuader aux autres, qu’une nouvelle phase de son règne avait commencé. Il se sentait particulièrement bonne conscience, ce matin-là, tandis qu’on lui mettait sa couronne et qu’on lui posait sur les épaules le grand manteau orné de fleurs de lis. Mathieu de Trye lui tendit la main de justice, d’or et aux deux doigts levés. 
  - Comme elle est pesante ! dit Louis. Elle m’avait parut telle, déjà, le jour du sacre. 
  - Sire, recevrez-vous d’abord maître Martin, qui vient d’arriver de Paris, ou bien le verrez-vous après le Conseil ? demanda le grand chambellan. 
  - Maître Martin est là ? s’écria Louis. Je veux le voir céans. Qu’on me laisse avec lui. 
  Le personnage qui entra était un homme d’une cinquantaine d’années, d’assez forte corpulence, au teint très brun et aux yeux rêveurs. Bien qu’il fût vêtu fort simplement, presque comme un moine, il avait, dans toute sa tournure, dans ses gestes à la fois onctueux et assurés, dans sa façon de replier son manteau au descendance. 
  - Le ciel de votre naissance vous est plutôt favorable en cela, et les astres y sont disposés de bonne façon pour la paternité. En effet, Jupiter s’y montre à la pointe du Cancer, ce qui est signe de fécondité, et ce Jupiter de votre naissance, de plus, forme trigone d’amitié avec la Lune et la planète Mercure. Vous ne devez donc pas renoncer à l’espérance d’engendrer, loin de là. En revanche, l’opposition que la Lune fait à Mars n’annonce point à l’enfant une vie exempte de difficultés ; il faudra l’entourer, dès ses premiers jours, de soins bien vigilants et de serviteurs fidèles. 
  Maître Martin s’était acquis une belle notoriété en annonçant longtemps à l’avance, encore qu’à mots fort couverts, la mort de Philippe le Bel comme devant coïncider avec l’éclipse de novembre . Il avait écrit : « Un puissant monarque d’Occident…», se gardant bien de préciser. 
  Louis X tenait depuis lors maître Martin en grande estime. 
  - Votre avis m’est précieux, maître Martin, et vos paroles me confortent. Avez-vous pu discerner les moments les plus favorables à concevoir les héritiers que je souhaite ? 
  Toujours maître Martin s’exprimait avec lenteur, pour se donner le temps de trouver à ses réponses le tour le plus encourageant. 
  - Ne parlons que du premier, Sire, car pour les autres je ne pourrais me prononcer avec assez d’assurance… Il me manque l’heure de naissance de la reine, qu’elle ne sait point et que personne n’a pu me fournir ; mais je ne pense pas commettre une grande erreur en vous disant qu’avant l’entrée du soleil dans le Sagittaire, un enfant vous sera né, ce qui placerait le temps de la conception environ la mi-février. 
  - Il convient donc de me hâter d’accomplir à Saint-Jean d’Amiens le pèlerinage que la reine souhaite tant. Et quand pensez-vous, maître Martin, que je doive reprendre ma guerre contre les Flamands ? 
  - Je crois qu’il vous faut suivre en cela, Sire, les inspirations de votre sagesse. Avez-vous fait le choix d’une date ? 
  - Je compte réunir l’ost avant l’août prochain. 
  Le regard rêveur de maître Martin resta un instant en suspens sur le roi, sur sa couronne, sur la main de justice qui semblait l’embarrasser et qu’il portait sur l’épaule comme un jardinier sa bêche. 
  - Avant le mois d’août, il y aura juin à franchir… murmura l’astrologue. 
  Puis, plus haut : 
  - À l’août prochain, Sire, il se peut que les Flamands aient cessé de vous inquiéter. 
  - Je le crois volontiers, s’écria le Hutin ; car je leur ai inspiré grand-peur l’été passé, et ils viendront sans doute à merci sans bataille, avant la saison des chevauchées. 
  C’est une étrange impression que de regarder un homme avec la quasi-certitude qu’avant six mois il sera mort, et de l’entendre faire des projets pour un avenir qu’il ne verra probablement pas. « À moins qu’il ne dure jusqu’à novembre…» se disait Martin. 
  Car, en dehors de la redoutable échéance de juin, l’astrologue avait décelé un second aspect funeste, une méchante direction de Saturne à vingt-sept ans et quarante quatre jours de la naissance de Louis. « Deux conjonctions de fatalité, à six mois d’intervalle. Si vraiment il engendre, la seconde se rencontrerait alors avec la naissance de l’enfant… 
   De toute manière, ce ne sont pas choses à dire. » Pourtant, avant de partir, la paume garnie d’une bourse que le roi venait de lui tendre, maître Martin se sentit tenu d’ajouter : 
  - Sire, un mot encore pour la sauvegarde de votre santé Défiez-vous des venins, surtout au déclin du printemps. 
  - Faut-il m’abstenir des mousserons, giroles et morilles ? demanda Louis. J’en suis friand, mais il est vrai qu’ils m’ont causé parfois des dérangements d’entrailles. 
  Puis soudain soucieux : 
  - Venin… Entendez-vous les morsures de vipère ? 
  - Non, Sire, je parle bien des nourritures de bouche. 
  - Ah bien… Je vous sais gré du conseil, maître Martin. 

  Aussitôt, tandis qu’il se dirigeait vers la Chambre de justice, Louis prescrivit à son grand chambellan qu’on redoublât de surveillance aux cuisines, qu’on s’assurât de n’employer que des denrées de provenance connue, et qu’on fit éprouver tous les mets deux fois au lieu d’une avant de les lui servir.  Puis il entra dans la grand-salle où l’assistance s’était levée et attendait qu’il fût installé sous le dais. 
  Bien assis, les pans de son manteau ramenés sur les genoux, et la main de justice un peu inclinée dans la saignée du bras, Louis se sentit pareil, un instant, au Seigneur du ciel sur les vitraux d’églises. À sa droite et à sa gauche, ses barons bellement vêtus inclinaient la tête dévotement. Il y avait quand même des moments de satisfaction dans le métier de roi, et Louis faisait durer son plaisir. « Voila, pensait-il, je vais rendre ma sentence et chacun va s’y conformer, et je vais rétablir la paix et la bonne harmonie parmi mes sujets. » 
  Devant lui se tenaient les deux partis entre lesquels il allait rendre arbitrage. D’un côté, la comtesse Mahaut, dépassant de la tête et de la couronne ses conseillers groupés autour d’elle. De l’autre, la délégation des « alliés » d’Artois. Il y avait chez ces derniers un certain manque d’unité dans l’apparence, car chacun avait mis ses meilleurs vêtements qui n’étaient pas toujours à la dernière mode. Ces petits seigneurs sentaient leur province, Souastre et Caumont s’étaient affublés comme pour paraître en tournoi, et semblaient un peu embarrassés de leurs heaumes qu’ils portaient à la main, devant la poitrine. Les grands barons désignés pour assister le roi avaient été sagement choisis en nombre égal parmi les amis des deux camps. Charles de Valois et son fils Philippe, Charles de la Marche, Louis de Clermont, Beraud de Mercœur, et surtout Robert d’Artois lui-même, constituaient le soutien des alliés. 
  On savait que de l’autre part Philippe de Poitiers, Louis d’Évreux, Henri de Sully, les comtes de Boulogne, de Savoie, de Forez, et messire Miles de Noyers donnaient appui à Mahaut. 
  - In nomme patris et filis. 
  Les assistants se regardèrent, surpris. C’était la première fois que le roi ouvrait séance par une prière, et appelait sur ces décisions les lumières divines. 
  - On nous l’a changé, souffla Robert d’Artois à Philippe de Valois, le voilà maintenant qui se prend pour évêque en chaire. 
  - Mes bien chers frères, mes bien chers oncles, mes bons cousins, mes bien-aimés vassaux, nous avons le désir très grand, et le devoir, par commission de Dieu, de maintenir la paix en notre royaume et de condamner la division entre nos sujets. 
  Louis, qui souvent bredouillait en public, s’exprimait cette fois d’une parole lente, mais claire : vraiment, il se sentait inspiré, et l’on se demandait, à l’écouter ce jour-là, si son véritable destin n’eût pas été de faire un bon vicaire en un modeste bailliage. Il se tourna d’abord vers la comtesse Mahaut, et la pria de suivre ses conseils. Mahaut répondit : 
  - Sire, je ne désire rien tant que la concorde et souhaite pouvoir en tout vous complaire. 
  Le roi adressa ensuite aux alliés la même recommandation. 
  - Sire, répondit Gérard Kiérez, nous n’avons d’autre vouloir que l’apaisement, et nous montrer vos fidèles vassaux. 
  Louis regarda autour de lui ses oncles, frères et cousins. « Voyez, semblait-il dire, comme j’ai bien su arranger toutes choses. » Puis l’assemblée s’assit, et le chancelier Étienne de Mornay lut la sentence d’arbitrage qui débutait par une déclaration d’intention. 
  Le passé, selon la formule chère au roi, était oublié, et les haines, offenses et rancunes pardonnées de part et d’autre. La comtesse Mahaut reconnaissait ses obligations envers ses sujets, elle s’engageait à maintenir bonne paix au pays d’Artois, à n’exercer aucunes représailles sur les alliés ni chercher aucune occasion de leur causer mal ou nuisance. Elle scellerait, comme le roi l’avait fait, les coutumes en usage au temps de Saint Louis et qui seraient prouvées devant elle par gens dignes de foi, chevaliers, clercs, bourgeois, avocats. 
  Louis X écoutait à peine. Ayant dicté la première phrase, il estimait avoir tout fait. Le détail des dispositions juridiques, dont il avait laissé la rédaction à Mornay, ne l’intéressait guère. Sa pensée dérivait ailleurs. Il était en train de compter sur ses doigts « Février, mars, avril, mai ainsi ce serait donc vers novembre qu’il me naîtrait un héritier …» 
   « Si l’on se plaint de la comtesse, lisait Étienne de Mornay, le roi fera examiner par des enquêteurs si la plainte est fondée et, 128 dans ce cas, si la comtesse refuse justice, le roi la contraindra D’autre part, la comtesse devra, pour les amendes qu’elle réclame, en déclarer le montant pour chaque délit. La comtesse devra rendre aux seigneurs les terres qu’elle détient sans jugement…» 
  Mahaut commençait à s’agiter ; mais les quatre frères d’Hirson, autour d’elle, le chancelier, le trésorier, le panetier, le bailli, la calmèrent. 
  - Il n’a jamais été question de ceci à l’entrevue de Compiègne ! disait Mahaut. C’est un mauvais ajout. 
  - Il vaut mieux perdre un peu que tout perdre, lui souffla Denis. 
  Le souvenir de la promenade qu’il avait faite, enchaîné, le jour de la décapitation du sergent Cornillot, l’incitait au compromis. Mahaut retroussa ses manches et continua d’écouter, contenant sa colère. La lecture durait depuis près d’un quart d’heure quand un frémissement d’intérêt passa sur la salle ; Mornay abordait le passage relatif à Thierry d’Hirson. Tous les regards se tournèrent vers le chancelier de Mahaut et vers ses frères. 
  - «… En ce qui concerne maître Thierry d’Hirson dont les alliés ont réclamé qu’il fût mis en jugement, le roi décide que les accusations devront être portées devant l’évêque de Thérouanne, dont maître Thierry dépend ; mais il ne pourra aller en Artois présenter sa défense pour ce que ledit maître Thierry est moult haï au pays. Ses frères, sœurs et neveux n’y pourront point aller non plus tant que le jugement n’aura pas été rendu par l’évêque de Thérouanne et certifié par le roi…» 
  Dès ce moment, les d’Hirson abandonnèrent l’attitude conciliante qu’ils avaient observée jusque-là. 
  - Voyez votre neveu, Madame, voyez comme il triomphe ! dit Pierre, le bailli d’Arras. 
  Robert d’Artois, en effet, échangeait des sourires avec ses cousins Valois. ŕ

  - Tout n’est pas dit, mes amis, tout n’est pas dit ! murmura Mahaut, les mâchoires serrées. Vous ai-je jamais abandonné, Thierry ?  
  Quand la lecture de la sentence d’arbitrage fut terminée, l’évêque de Soissons, qui avait participé aux négociations, s’avança. Il tenait un Évangile qu’il alla présenter aux alliés ; ceux-ci se levèrent tous ensemble et tendirent la main droite, tandis que Gérard Kiérez, en leur nom, jurait qu’ils respecteraient scrupuleusement l’arbitrage du roi. Puis l’évêque se dirigea vers Mahaut. 
  La pensée de Louis X, dans ce moment-là, voyageait sur les routes. « Pour ce pèlerinage d’Amiens, nous le ferons à pied, pendant les dernières lieues. Quant au reste, nous irons en char. Il nous faudra de bonnes bottes fourrées… Et puis j’emmènerai mes queux et mes sauciers, puisque je dois me défier des venins… Espérons que Clémence sera délivrée de ces douleurs qui la gênent pour l’amour…» 
  Il rêvait, tout en contemplant les doigts d’or de la main de justice, quand soudain il entendit Mahaut prononcer d’une voix forte : 
  - Je refuse de jurer ; je ne scellerai point cette méchante sentence ! 
  Un grand silence tomba sur l’assemblée. L’audace de ce refus, lancé à la face du souverain, effrayait. On se demandait quelle sanction terrible allait tomber de la bouche royale. 
  - Que se passe-t-il ? dit Louis en se penchant vers son chancelier. Pourquoi refuse-t-elle ? Cet arbitrage pourtant me semblait bien rendu. 
  Il regardait les assistants, l’air absent et plus surpris que contrarié. Robert d’Artois alors se leva et lança de sa voix de bataille : 
  - Sire mon cousin, allez-vous accepter qu’on vous brave et qu’on vous soufflette au visage ? Nous, vos parents et vos conseillers, ne le supporterons point. Voyez le gré qu’on vous a d’user de mansuétude ! Vous savez que, pour ma part, j’étais opposé à toute amiable convention avec Madame Mahaut, dont j’ai honte qu’elle soit de mon sang ; car toute bienveillance qu’on lui accorde ne l’encourage qu’à plus de vilenie. Me croira-t-on enfin, Messeigneurs, continua-t-il en prenant à témoin l’assemblée, me croira-t-on quand je dis, quand j’affirme, et depuis tant d’années, que j’ai été frustré, trahi, volé par ce monstre femelle qui n’a respect ni pour le pouvoir du roi ni pour le pouvoir de Dieu ! Mais faut-il s’en étonner de la part d’une femme qui n’a point obéi aux volontés de son père mourant, s’est approprié le bien qui ne lui revenait pas, et a profité de mon enfance pour me dépouiller ? 
  Mahaut, debout, les bras croisés, regardait son neveu avec colère et mépris tandis qu’à deux pas d’elle l’évêque de Soissons hésitait à déposer le lourd Évangile. 
  - Savez-vous pourquoi, Sire, poursuivit Robert, Madame Mahaut refuse aujourd’hui votre arbitrage qu’elle acceptait hier ? Parce que vous y avez ajouté sentence contre Thierry d’Hirson, contre cette âme vendue et damnée, contre ce maître coquin dont je voudrais qu’on le déchaussât pour voir s’il n’a pas le pied fourchu ! C’est lui qui pour le compte de Madame Mahaut a si bien travaillé et travesti les écrits qu’il m’a fait perdre mon hoirie. Le secret de leurs mauvaises actions les a liés si honteusement que la comtesse Mahaut a dû pourvoir de bénéfices tous les frères et parents de Thierry, lesquels rançonnent le malheureux peuple d’Artois, si prospère autrefois, si misérable à présent qu’il n’a plus de recours que dans la révolte. 
  Les alliés écoutaient, le visage comme ensoleillé, et l’on sentait qu’ils étaient sur le point d’acclamer Robert. Celui-ci, dans le même mouvement d’emphase, ajouta : 
  - Si vous avez le front, si vous avez l’audace, Sire, de léser maître Thierry, de lui ôter la moindre parcelle de ses larcins, de menacer le petit ongle du petit doigt du plus petit de ses neveux, voici Madame Mahaut toutes griffes dehors, et prête à cracher au visage de Dieu. Car les vœux qu’elle a prononcés au baptême et l’hommage qu’elle vous fit, genou en terre, ne pèsent rien auprès de son allégeance envers maître Thierry, son véritable suzerain ! 
  Mahaut n’avait pas bougé. 
  - Le mensonge et la calomnie, Robert, coulent comme salive de ta bouche, dit-elle. Prends garde de ne jamais te mordre la langue, tu pourrais en mourir. 
  - Taisez-vous, Madame ! s’écria brusquement le Hutin. Taisez-vous ! Vous m’avez trompé ! Je vous fais défense de retourner en Artois avant d’avoir scellé la sentence qui vient de vous être signifiée, et qui est une bonne sentence, chacun me l’a dit. Jusque-là vous vous tiendrez en votre hôtel de Paris ou votre château de Conflans, mais nulle part ailleurs. C’est assez pour ce jour, ma justice est rendue. 
  Il fut pris d’une violente quinte de toux, qui le ploya en deux sur son trône. « Qu’il crève ! » dit Mahaut entre ses dents. Le comte de Poitiers n’avait pas prononcé une parole. Il balançait une jambe et se caressait pensivement le menton.

Demain 3ème partie Le temps de la comète ch 1 Le nouveau maître de Neauphle

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