mardi 23 juin 2020

Trénet vu par Cocteau


Jean Cocteau-Charles Trenet.
De Trenet, qu’il célèbre dès 1937 dans un de ses Articles de Paris publiés dans Ce Soir (« Tout finit sur des chansons »), Cocteau dira vingt ans plus tard : « Le parolier idéal est pour moi Charles Trenet. Il fait descendre la chanson dans la rue sans qu’elle se casse la figure en se jetant du troisième étage ». Il a noué avec lui des liens d’amitié qui l’ont conduit à préfacer La Bonne Planète (1949). Il y écrit :
«Charles Trenet a créé tout un univers d'objets légers, d'objets dans un courant d'air, d'objets sur lesquels on souffle, d'objets qui deviennent des mains, des mains qui deviennent des objets, d'amoureux qui s'envolent par les fenêtres, de pendus gais qui deviennent des fantômes gais, des facteurs bleus qui voyagent plus vite que le télégraphe.
Il chante. Il chante dans son lit. Il chante dans son cabinet de toilette. Il chante en voiture. Il chante au téléphone. Il chante au théâtre. Il chante sur l'aile des ondes. Et s'il ne chante pas, d'autres chantent ce qu'il chantait la veille.»
Il illustrera le programme de son récital au Théâtre de l’Étoile en 1961. 

 


<<Ce sera ma prochaine affiche, dit Charles Trenet. Mon affiche actuelle ressemble à une réclame de cirages… Je l’aurais voulue plus franchement laide, plus chromo, avec ce fond de paysage printanier de calendrier des postes… L’affiche de Cocteau, c’est un poème… Avec ce chapeau sur la tête et ces ailes dans le dos, j’ai l’air d’un ange endimanché, comme les anges naïfs vus par les nègres de Harlem, dans le film « Verts pâturages »… Cela ne fait rien, j’aime cette affiche : elle pousse comme la sève dans les branches ; elle éclate d’oxygène. Elle est à la fois agressive et attendrissante de naïveté>>



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire