dimanche 17 mai 2020

Mes 100 films (301-400) 360 - La maman et la putain

La Maman et la Putain – Jean Eustache (1973)
J.P. Léaud, F. Lebrun, B. Laffont

La vie d'Alexandre, émaillée de bavardages, entre sa femme et sa maîtresse. 
 
Dernier film emblématique de la Nouvelle vague, ce film d'écorché vif restera le chef d'oeuvre de Jean Eustache et fait figure de référence incontournable dans la cinéma français! Avec Pialat et Doillon, Eustache figure parmi les plus grands cinèastes français apparus juste après la Nouvelle Vague! Mieux que nul autre, il a su retranscrire à l'écran l'ambiance de mai 68 dans ce film fleuve qui fit scandale auprès d'une bonne partie du public cannois en 1973 remportant tout de même le Prix spécial du Jury! Avec un réalisme quasi documentaire, le réalisateur maudit a réussi à y capter la sensibilité d'une époque! C'est aussi la rencontre miraculeuse de trois comédiens exceptionnels dans un registre naturaliste et d'un auteur qui a mis toutes ses tripes dans ce long-métrage (Eustache s'est suicidé quelques annèes plus tard sans avoir retrouvè une telle inspiration). Le soin apporté aux dialogues est novateur en son genre et le monologue de Françoise Lebrun sur l'amour, le sexe, les putes, est un fracassant moment de cinéma à lui tout seul! L'extraordinaire composition de Jean-Pierre Léaud, l'attitude insolente et sensuelle de Bernadette Lafont, la voix languissante de Françoise Lebrun ajoutent au mythe « eustachien » où la caméra scrute ces trois personnages livrés à une tension chavirée, entre leurs moments de complicité, leurs abandons et leurs révoltes! Une oeuvre marquante de poésie et de désinvolture, un émerveillement de tous les instants, une date


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