vendredi 1 mai 2020

Mes 100 films (301-400) 344 - Fitzcarraldo

Fitzcarraldo – Werner Herzog (1982)
Klaus Kinski, Claudia Cardinale

Brian Sweene Fitzgerald, plus connu sous le nom de Fitzcarraldo, rêve de construire le plus grand opéra du monde à Iquitos, au cœur de l’Amazonie. Pour gagner l’argent nécessaire à son projet, il achète une concession de caoutchouc le long du fleuve Uycali, réputé inaccessible à cause de violents rapides. Pour atteindre sa concession, Fitzcarraldo choisit de descendre le fleuve Pachitea, séparé de l’Uycali seulement par une montagne. Il devra hisser son bateau à vapeur en haut de la montagne pour basculer sur l’autre versant. Sa tentative finit par échouer et Fitzcarraldo  transforme son navire en théâtre en accueillant chanteurs et musiciens pour un spectacle unique au cœur de la forêt amazonienne. 


C'est peut-être avec "Aguirre, la colère de dieu", le meilleur film de Werner Herzog! Oeuvre unique qui débouche sur la folie de "Fitzcarraldo", qui rêve de faire venir chanter le grand Caruso à Iquitos, au coeur de l'Amazonie! Film de la démesure qui répond à "Aguirre", dans une entreprise grandiose, où Herzog faillit y laisser sa vie! 
Difficile de savoir depuis sa sortie en 1982, ce qui reste de ce long-métrage, aussi connu pour ses déboires de réalisation que son résultat final! Encore plus difficile d'oublier cet imposant bateau, accroché à la montagne que la brume enveloppe d'un halo presque divin, tandis qu'au premier plan, l'hallucinant Klaus Kinski, dont la blondeur et le bleu des yeux semblent une provocation à la nature, exprime un sentiment dont on ne sait pas s'il s'agit de détresse sincère ou de folie furieuse! 
Un tournage épique, un scenario halluciné, un cinéaste tenace, un acteur principal timbré, "Fitzcarraldo" est un film cannibale qui reste l'une des aventures cinématographiques les plus folles de toute l'histoire du cinéma! Une référence...


 
Bonus

Loin de tout à 1400 kilomètres du premier village, Werner Herzog tourne son film dans la dangereuse forêt tropicale en Amazonie. La nourriture arrive par avion, et ce qui doit arriver malheureusement, arrive. Un serpent venimeux plante ses crochets à venin dans la jambe de son guide. Ce dernier est obligé de se couper la jambe avec une tronçonneuse pour survivre... L'équipe de tournage connaît aussi deux des plus grosses pluies du siècle, ils sont contraints d'interrompre leur travail et d'affronter la boue. Au lieu de réaliser son film en quelques mois, le réalisateur met trois ans à le terminer. Les raisons sont nombreuses : un conflit oppose indiens et compagnies pétrolières, son campement est plusieurs fois envahi par des indigènes, et l'acteur principal prévu pour le rôle, Jason Robards subit une dysenterie. Ramené d'urgence aux Etats-Unis, il ne peut retourner dans la forêt tropicale. Mick Jagger prévu lui aussi au casting doit de retrouver ses amis musiciens pour partir en tournée.

Deux ans s'écoulent, et c'est Klaus Kinski qui reprendra le rôle. Désarçonné par les conditions difficiles de tournage, celui-ci demande à être logé dans un hôtel en ville, et ne peut s'empêcher de provoquer des "scènes de ménage" entre lui et le réalisateur. Quant à son personnage, il devient le possesseur d'une concession d'hévéas, arbres qui donnent du caoutchouc. Il lui faut passer son bateau par-dessus une montagne pour ramener sa cargaison à bon port et en tirer profit. Lors du tournage de cette scène, Werner Herzog se bat pour que le bateau soit monté sans effets spéciaux, à la seule force des figurants indiens et de lui-même. Un chantier compliqué aux allures de champ de guerre, se met alors en route, avec plus d’un millier d’indiens mobilisés pour tracter les 360 tonnes du navire à l'aide de poulies géantes. Le réalisateur filme cet acte impossible où la réalité et la fiction se mélangent indistinctement.
"Si j'abandonne ce projet, je serai un homme sans rêves. Je ne veux pas vivre comme ça. Je vis ma vie ou je finis ma vie avec ce projet" explique-t-il.

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