mercredi 27 juin 2018

Mes 100 (autres) films - 134 - Mort à Venise

Mort à Venise (1971) Luchino Visconti
Dirk Bogarde, Silvana Mangano
Un compositeur vieillissant vient chercher à Venise une atmosphère propice à l'épanouissement de son art. N'y trouvant aucune inspiration, sa passion se réveille à la vue d'un jeune adolescent.
Ce chant du cygne d'un musicien aux portes de la mort est d'une beauté extraordinaire. Aschenbach poursuit, en suivant le jeune Tadzio sa propre beauté, sa propre jeunesse qui se sont enfuies depuis longtemps. Le corps du héros joué (de façon magistrale) par Dick Bogarde est à l'image de Venise, malade, décrépi, contaminé par les miasmes mortifères. Il erre dans la cité, pestiférée et mise quarantaine, à la recherche de Tadzio de même que son esprit erre, enfermé dans son corps malade, vers ses souvenirs de jeunesse. Chaque plan du film est un véritable tableau. La photographie est magnifique, les costumes superbes. C'est un film sur le temps qui passe, irrésistiblement, imperceptiblement (d'où la lenteur du rythme), mais sûrement, et qui conduit à la décrépitude et à la mort, aux regrets peut-être, à la nostalgie sûrement. La scène finale est inoubliable. Tadzio, insolent de beauté et de jeunesse dans le soleil au zénith avance dans la mer. Aschenbach regarde une dernière fois cette image de la vie, et s'éteint, seul. Inoubliables aussi le génial Dirk Bogarde, la sublime Silvana Mangano, la parfaite osmose entre le film et l’adagietto de la 5ème symphonie de Mahler… Certains films font que le cinéma est un art majeur.



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