vendredi 5 avril 2019

Jean Racine - Phèdre acte 4





 

ACTE IV
Scène 1
THÉSÉE, ŒNONE
THÉSÉE
Ah ! qu’est-ce que j’entends ? Un traître, un téméraire Préparait cet outrage à l’honneur de son père ?
Avec quelle rigueur, Destin, tu me poursuis !
Je ne sais où je vais, je ne sais où je suis.
O tendresse ! ô bonté trop mal récompensée !
Projet audacieux ! détestable pensée !
Pour parvenir au but de ses noires amours,
L’insolent de la force empruntait le secours.
J’ai reconnu le fer, instrument de sa rage,
Ce fer dont je l’armai pour un plus noble usage.
Tous les liens du sang n’ont pu le retenir !
Et Phèdre différait à le faire punir !
Le silence de Phèdre épargnait le coupable !
ŒNONE
Phèdre épargnait plutôt un père déplorable.
Honteuse du dessein d’un amant furieux
Et du feu criminel qu’il a pris dans ses yeux,
Phèdre mourait, seigneur, et sa main meurtrière
Eteignit de ses yeux l’innocente lumière.
J’ai vu lever le bras, j’ai couru la sauver,
Moi seule à votre amour j’ai su la conserver :
Et, plaignant à la fois son trouble et vos alarmes.
J’ai servi, malgré moi, d’interprète à ses larmes.
THÉSÉE
Le perfide ! il n’a pu s’empêcher de pâlir.
De crainte, en m’abordant, je l’ai vu tressaillir.
Je me suis étonné de son peu d’allégresse ;
Ses froids embrassements ont glacé ma tendresse.
Mais ce coupable amour dont il est dévoré
Dans Athènes déjà s’était-il déclaré ?
ŒNONE
Seigneur, souvenez-vous des plaintes de la reine :
Un amour criminel causa toute sa haine.
THÉSÉE
Et ce feu dans Trézène a donc recommencé ?
ŒNONE
Je vous ai dit, seigneur, tout ce qui s’est passé.
C’est trop laisser la reine à sa douleur mortelle ; Souffrez que je vous quitte et me range auprès d’elle. Scène 2
THÉSÉE, HIPPOLYTE
THÉSÉE
Ah ! le voici. Grands dieux ! à ce noble maintien
Quel oeil ne serait pas trompé comme le mien ?
Faut-il que sur le front d’un profane adultère
Brille de la vertu le sacré caractère ?
Et ne devrait-on pas à des signes certains
Reconnaître le cœur des perfides humains ?
HIPPOLYTE
Puis-je vous demander quel funeste nuage,
Seigneur, a pu troubler votre auguste visage ?
N’osez-vous confier ce secret à ma foi ?
THÉSÉE
Perfide, oses-tu bien te montrer devant moi ?
Monstre, qu’a trop longtemps épargné le tonnerre,
Reste impur des brigands dont j’ai purgé la terre.
Après que le transport d’un amour plein d’horreur Jusqu’au lit de ton père a porté ta fureur,
Tu m’oses présenter une tête ennemie,
Tu parais dans des lieux pleins de ton infamie,
Et ne vas pas chercher, sous un ciel inconnu,
Des pays où mon nom ne soit point parvenu.
Fuis, traître. Ne viens point braver ici ma haine,
Et tenter un courroux que je retiens à peine.
C’est bien assez pour moi de l’opprobre éternel
D’avoir pu mettre au jour un fils si criminel,
Sans que ta mort encor, honteuse à ma mémoire,
De mes nobles travaux vienne souiller la gloire.
Fuis ; et, si tu ne veux qu’un châtiment soudain
T’ajoute aux scélérats qu’a punis cette main,
Prends garde que jamais l’astre qui nous éclaire
Ne te voie en ces lieux mettre un pied téméraire.
Fuis, dis-je ; et sans retour précipitant tes pas,
De ton horrible aspect purge tous mes Etats.
Et toi, Neptune, et toi, si jadis mon courage
D’infâmes assassins nettoya ton rivage
Souviens-toi que, pour prix de mes efforts heureux,
Tu promis d’exaucer le premier de mes vœux.
Dans les longues rigueurs d’une prison cruelle
Je n’ai point imploré ta puissance immortelle ;
Avare du secours que j’attends de tes soins,
Mes vœux t’ont réservé pour de plus grands besoins :
Je t’implore aujourd’hui. Venge un malheureux père ; J’abandonne ce traître à toute ta colère ;
Etouffe dans son sang ses désirs effrontés :
Thésée à tes fureurs connaîtra tes bontés.
HIPPOLYTE
D’un amour criminel Phèdre accuse Hippolyte !
Un tel excès d’horreur rend mon âme interdite ;
Tant de coups imprévus m’accablent à la fois
Qu’ils m’ôtent la parole et m’étouffent la voix.
THÉSÉE
Traître, tu prétendais qu’en un lâche silence
Phèdre ensevelirait ta brutale insolence :
Il fallait, en fuyant, ne pas abandonner
Le fer qui dans ses mains aide à te condamner ;
Ou plutôt il fallait, comblant ta perfidie,
Lui ravir tout d’un coup la parole et la vie.
HIPPOLYTE
D’un mensonge si noir justement irrité,
Je devrais faire ici parler la vérité,
Seigneur ; mais je supprime un secret qui vous touche. Approuvez le respect qui me ferme la bouche,
Et, sans vouloir vous-même augmenter vos ennuis, Examinez ma vie, et songez qui je suis.
Quelques crimes toujours précèdent les grands crimes ; Quiconque a pu franchir les bornes légitimes
Peut violer enfin les droits les plus sacrés :
Ainsi que la vertu, le crime a ses degrés ;
Et jamais on n’a vu la timide innocence
Passer subitement à l’extrême licence.
Un jour seul ne fait point d’un mortel vertueux
Un perfide assassin, un lâche incestueux.
Elevé dans le sein d’une chaste héroïne
Je n’ai point de son sang démenti l’origine.
Pitthée, estimé sage entre tous les humains,
Daigna m’instruire encore au sortir de ses mains.
Je ne veux point me peindre avec trop d’avantage ;
Mais si quelque vertu m’est tombée en partage,
Seigneur, je crois surtout avoir fait éclater
La haine des forfaits qu’on ose m’imputer.
C’est par là qu’Hippolyte est connu dans la Grèce.
J’ai poussé la vertu jusques à la rudesse :
On sait de mes chagrins l’inflexible rigueur.
Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur. Et l’on veut qu’Hippolyte épris d’un feu profane...
THÉSÉE
Oui, c’est ce même orgueil, lâche, qui te condamne.
Je vois de tes froideurs le principe odieux :
Phèdre seule charmait tes impudiques yeux ;
Et pour tout autre objet ton âme indifférente
Dédaignait de brûler d’une flamme innocente. HIPPOLYTE
Non, mon père, ce cœur, c’est trop vous le celer,
N’a point d’un chaste amour dédaigné de brûler.
Je confesse à vos pieds ma véritable offense :
J’aime, j’aime, il est vrai, malgré votre défense.
Aricie à ses lois tient mes vœux asservis ;
La fille de Pallante a vaincu votre fils :
Je l’adore ; et mon âme, à vos ordres rebelle,
Ne peut ni soupirer, ni brûler que pour elle.
THÉSÉE
Tu l’aimes ? ciel ! Mais non, l’artifice est grossier :
Tu te feins criminel pour te justifier.
HIPPOLYTE
Seigneur, depuis six mois je l’évite et je l’aime ;
Je venais, en tremblant, vous le dire à vous-même.
Eh quoi ! de votre erreur rien ne vous peut tirer !
Par quel affreux serment faut-il vous rassurer ?
Que la terre, le ciel, que toute la nature...
THÉSÉE
Toujours les scélérats ont recours au parjure.
Cesse, cesse, et m’épargne un importun discours,
Si ta fausse vertu n’a point d’autre secours.
HIPPOLYTE
Elle vous paraît fausse et pleine d’artifice :
Phèdre au fond de son cœur me rend plus de justice.
THÉSÉE
Ah ! que ton impudence excite mon courroux !
HIPPOLYTE
Quel temps à mon exil, quel lieu prescrivez-vous ?
THÉSÉE
Fusses-tu par delà les colonnes d’Alcide,
Je me croirais encor trop voisin d’un perfide.
HIPPOLYTE :
Chargé du crime affreux dont vous me soupçonnez
Quels amis me plaindront, quand vous m’abandonnez ?
THÉSÉE
Va chercher des amis dont l’estime funeste
Honore l’adultère, applaudisse à l’inceste,
Des traîtres, des ingrats sans honneur et sans loi,
Dignes de protéger un méchant tel que toi.
HIPPOLYTE
Vous me parlez toujours d’inceste et d’adultère :
Je me tais. Cependant Phèdre sort d’une mère,
Phèdre est d’un sang, seigneur, vous le savez trop bien, De toutes ces horreurs plus rempli que le mien.
THÉSÉE
Quoi ! ta rage à mes yeux perd toute retenue ?
Pour la dernière fois, ôte-toi de ma vue :
Sors, traître : n’attends pas qu’un père furieux
Te fasse avec opprobre arracher de ces lieux.
Scène 3
THÉSÉE
Misérable, tu cours à ta perte infaillible !
Neptune, par le fleuve aux dieux mêmes terrible
M’a donné sa parole, et va l’exécuter.
Un dieu vengeur te suit, tu ne peux l’éviter.
Je t’aimais ; et je sens que, malgré ton offense,
Mes entrailles pour toi se troublent par avance.
Mais à te condamner tu m’as trop engagé :
Jamais père, en effet, fut-il plus outragé !
Justes dieux, qui voyez la douleur qui m’accable,
Ai-je pu mettre au jour un enfant si coupable !
Scène 4
PHÈDRE, THÉSÉE
PHÈDRE
Seigneur, je viens à vous, pleine d’un juste effroi ;
Votre voix redoutable a passé jusqu’à moi :
Je crains qu’un prompt effet n’ait suivi la menace.
S’il en est temps encore, épargnez votre race,
Respectez votre sang ; j’ose vous en prier :
Sauvez-moi de l’horreur de l’entendre crier ;
Ne me préparez point la douleur éternelle
De l’avoir fait répandre à la main paternelle.


THÉSÉE
Non, madame, en mon sang ma main n’a point trempé ; Mais l’ingrat toutefois ne m’est point échappé :
Une immortelle main de sa perte est chargée,
Neptune me la doit ; et vous serez vengée.
PHÈDRE
Neptune vous la doit ! Quoi ! vos vœux irrités...
THÉSÉE
Quoi ! craignez-vous déjà qu’ils ne soient écoutés ! Joignez-vous bien plutôt à mes vœux légitimes :
Dans toute leur noirceur retracez-moi ses crimes ; Échauffez mes transports trop lents, trop retenus.
Tous ses crimes encor ne vous sont point connus :
Sa fureur contre vous se répand en injures ;
Votre bouche, dit-il, est pleine d’impostures ;
Il soutient qu’Aricie a son cœur, a sa foi,
Qu’il l’aime.
PHÈDRE
Quoi, seigneur !
THÉSÉE
Il l’a dit devant moi :
Mais je sais rejeter un frivole artifice.
Espérons de Neptune une prompte justice :
Je vais moi-même encore au pied de ses autels
Le presser d’accomplir ses serments immortels.
Scène 5
PHÈDRE , seule
Il sort. Quelle nouvelle a frappé mon oreille !
Quel feu mal étouffé dans mon cœur se réveille !
Quel coup de foudre, ô ciel ! et quel funeste avis ! Je volais tout entière au secours de son fils ;
Et, m’arrachant des bras d’Œnone épouvantée,
Je cédais au remords dont j’étais tourmentée.
Qui sait même où m’allait porter ce repentir ?
Peut-être à m’accuser j’aurais pu consentir ;
Peut-être, si la voix ne m’eût été coupée,
L’affreuse vérité me serait échappée.
Hippolyte est sensible, et ne sent rien pour moi !
Aricie a son cœur ! Aricie a sa foi !
Ah ! dieux ! Lorsqu’à mes vœux l’ingrat inexorable S’armait d’un oeil si fier, d’un front si redoutable,
Je pensais qu’à l’amour son cœur toujours fermé
Fût contre tout mon sexe également armé :
Une autre cependant a fléchi son audace ;
Devant ses yeux cruels une autre a trouvé grâce.
Peut-être a-t-il un cœur facile à s’attendrir :
Je suis le seul objet qu’il ne saurait souffrir.
Et je me chargerais du soin de le défendre !
Scène 6
PHÈDRE, ŒNONE
PHÈDRE
Chère Œnone, sais-tu ce que je viens d’apprendre ?
ŒNONE
Non ; mais je viens tremblante, à ne vous point mentir. J’ai pâli du dessein qui vous a fait sortir ;
J’ai craint une fureur a vous-même fatale.
PHÈDRE
Œnone, qui l’eût cru ? j’avais une rivale !
ŒNONE
Comment !
PHÈDRE
Hippolyte aime ; et je n’en puis douter.
Ce farouche ennemi qu’on ne pouvait dompter, Qu’offensait le respect, qu’importunait la plainte,
Ce tigre, que jamais je n’abordai sans crainte,
Soumis, apprivoisé, reconnaît un vainqueur :
Aricie a trouvé le chemin de son cœur.
ŒNONE
Aricie !
PHÈDRE
Ah ! douleur non encore éprouvée !
A quel nouveau tourment je me suis réservée !
Tout ce que j’ai souffert, mes craintes, mes transports, La fureur de mes feux, l’horreur de mes remords,
Et d’un cruel refus l’insupportable injure,
N’était qu’un faible essai du tourment que j’endure.
Ils s’aiment ! Par quel charme ont-ils trompé mes yeux ? Comment se sont-ils vus ? depuis quand? dans quels lieux? Tu le savais : pourquoi me laissais-tu séduire ?
De leur furtive ardeur ne pouvais-tu m’instruire ?
Les a-t-on vus souvent se parler, se chercher ?
Dans le fond des forêts allaient-ils se cacher ?
Hélas ! ils se voyaient avec pleine licence :
Le ciel de leurs soupirs approuvait l’innocence ;
Ils suivaient sans remords leur penchant amoureux ;
Tous les jours se levaient clairs et sereins pour eux !
Et moi, triste rebut de la nature entière,
Je me cachais au jour, je fuyais la lumière ;
La mort est le seul dieu que j’osais implorer.
J’attendais le moment où j’allais expirer ;
Me nourrissant de fiel, de larmes abreuvée,
Encor, dans mon malheur de trop près observée,
Je n’osais dans mes pleurs me noyer à loisir.
Je goûtais en tremblant ce funeste plaisir ;
Et sous un front serein déguisant mes alarmes,
Il fallait bien souvent me priver de mes larmes.
ŒNONE
Quel fruit recevront-ils de leurs vaines amours ?
Ils ne se verront plus.
PHÈDRE
Ils s’aimeront toujours !
Au moment que je parle, ah ! mortelle pensée !
lls bravent la fureur d’une amante insensée !
Malgré ce même exil qui va les écarter,
Ils font mille serments de ne se point quitter
Non, je ne puis souffrir un bonheur qui m’outrage, Œnone, prends pitié de ma jalouse rage.
Il faut perdre Aricie ; il faut de mon époux
Contre un sang odieux réveiller le courroux :
Qu’il ne se borne pas à des peines légères !
Le crime de la sœur passe celui des frères.
Dans mes jaloux transports je le veux implorer.
Que fais-je ? Où ma raison se va-t-elle égarer ?
Moi jalouse ! Et Thésée est celui que j’implore !
Mon époux est vivant, et moi je brûle encore !
Pour qui ? Quel est le cœur où prétendent mes vœux ? Chaque mot sur mon front fait dresser mes cheveux.
Mes crimes désormais ont comblé la mesure :
Je respire à la fois l’inceste et l’imposture
Mes homicides mains, promptes à me venger
Dans le sang innocent brûlent de se plonger.
Misérable ! et je vis ! et je soutiens la vue
De ce sacré soleil dont je suis descendue !
J’ai pour aïeul le père et le maître des dieux ;
Le ciel, tout l’univers est plein de mes aieux
Où me cacher ? Fuyons dans la nuit infernale.
Mais que dis-je ? Mon père y tient l’urne fatale ;
Le sort, dit-on, l’a mise en ses sévères mains :
Minos juge aux enfers tous les pâles humains.
Ah ! combien frémira son ombre épouvantée,
Lorsqu’il verra sa fille à ses yeux présentée,
Contrainte d’avouer tant de forfaits divers,
Et des crimes peut-être inconnus aux enfers !
Que diras-tu, mon père, à ce spectacle horrible ?
Je crois voir de ta main tomber l’urne terrible,
Je crois te voir, cherchant un supplice nouveau,
Toi-même de ton sang devenir le bourreau.
Pardonne : un dieu cruel a perdu ta famille ;
Reconnais sa vengeance aux fureurs de ta fille.
Hélas ! du crime affreux dont la honte me suit,
Jamais mon triste cœur n’a recueilli le fruit :
Jusqu’au dernier soupir de malheurs poursuivie
Je rends dans les tourments une pénible vie.
ŒNONE
Eh ! repoussez, madame, une injuste terreur !
Regardez d’un autre oeil une excusable erreur.
Vous aimez. On ne peut vaincre sa destinée :
Par un charme fatal vous fûtes entraînée.
Est-ce donc un prodige inouï parmi nous ?
L’amour n’a-t-il encor triomphé que de vous ?
La faiblesse aux humains n’est que trop naturelle : Mortelle, subissez le sort d’une mortelle.
Vous vous plaignez d’un joug imposé dès longtemps :
Les dieux mêmes les dieux de l’Olympe habitants,
Qui d’un bruit si terrible épouvantent les crimes,
Ont brûlé quelquefois de feux illégitimes.
PHÈDRE
Qu’entends-je ! Quels conseils ose-t-on me donner ? Ainsi donc jusqu’au bout tu veux m’empoisonner, Malheureuse ! voilà comme tu m’as perdue ;
Au jour que je fuyais c’est toi qui m’as rendue.
Tes prières m’ont fait oublier mon devoir ;
J’évitais Hippolyte ; et tu me l’as fait voir.
De quoi te chargeais-tu ? Pourquoi ta bouche impie
A-t-elle, en l’accusant, osé noircir sa vie ?
Il en mourra peut-être, et d’un père insensé
Le sacrilège vœu peut-être est exaucé.
Je ne t’écoute plus. Va-t’en, monstre exécrable !
Va, laisse-moi le soin de mon sort déplorable.
Puisse le juste ciel dignement te payer !
Et puisse ton supplice à jamais effrayer
Tous ceux qui, comme toi, par de lâches adresses,
Des princes malheureux nourrissent les faiblesses,
Les poussent au penchant où leur cœur est enclin,
Et leur osent du crime aplanir le chemin ! Détestables flatteurs, présent le plus funeste Que puisse faire aux rois la colère céleste !
ŒNONE, seule
Ah ! dieux ! pour la servir j’ai tout fait, tout quitté,
Et j’en reçois ce prix ! Je l’ai bien mérité.




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