dimanche 30 octobre 2016

Incipit 4 - Antoine Blondin - Un singe en hiver

Premiers mots d'un manuscrit, d'un ouvrage. d'un roman.
Si ces incipit vous rappellent des souvenirs, vous donnent envie d'y retourner ou d'aller plus loin c'est parfait.
Incipit n° 4
Un singe en hiver - Antoine Blondin
 Une nuit sur deux, Quentin Albert descendait le Yang-tsé-kiang dans son lit-bateau : Trois mille kilomètres jusqu'à l'estuaire, vingt-six jours de rivière quand on ne rencontrait pas les pirates, double ration d'alcool de riz si l'équipage indigène négligeait de se mutiner. Autant dire qu'il n'y avait pas de temps à perdre.Déjà la décrue du fleuve s'annonçait aux niveaux d'eau établis par les Européens sur les parois rocheuses ; d'une heure à l'autre, l'embarcation risquait de se trouver fichée dans le limon comme l'arche de Noé sur le mont Ararat.Quentin se complaisait à cette péripétie qui lui permettait de donner sa mesure : sans tergiverser, il s'enfonçait à l'intérieur des terres pour négocier l'achat d'un train de buffles et soudoyer des haleurs qu'il payait en dollars mexicains d'un change plus avantageux que celui de la sapèque.

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