Il y a des images qui marquent de façon indélébile notre mémoire cinématographique.
Music Lovers 1970
de Ken Russell
avec Richard Chamberlain et Glenda Jackson
Si
un grand film est un film dont on se souvient des années, voire des
décennies plus tard, alors Music Lovers est un grand film. Je l'ai vu au
cinéma ''Le Paris'' à Nice en 1970. Son titre français était: ''La
Symphonie pathétique ou la vie passionnée de Tchaïkovski''. J'étais
assis derrière deux jolies grand-mères aux cheveux gris-bleutés
permanentés. Elles étaient venues voir les ballets du Bolchoï, elles
sont ressorties comme revenant de l'enfer.
Music
Lovers est le film-phare du cinéaste le plus fou, le plus baroque qui
soit. Ici C'est Tchaïkovsky qui passe à sa moulinette. (Mahler et
Liszt suivront avec moins de flamboyance...).
Si
le génie du musicien est évoqué, en particulier dans une très
percutante séquence où il joue son concerto pour piano n°1, c'est
surtout dans son homosexualité refoulée et ses tentatives désespérées
d'aller vers la "normalité" en épousant une de ses admiratrices que
Russell puise, avec comme point d'orgue une très paroxystique scène, à
base d'alcool et d'impuissance sexuelle, dans le compartiment d'un
train ... Si vous voulez de l'ellipse, du grotesque assumé, de
l'excessif, de l'outrancier, du barje inspiré, de la virtuosité
technique vous serez comblés au-delà de vos espérances. Richard
Chamberlain y trouve le rôle de sa vie et on se rend compte combien il a
été sous-employé dans sa carrière. Quant à Glenda Jackson, actrice
oubliée aujourd'hui, elle est tout simplement prodigieuse!
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