mardi 30 juin 2015

Et Dieu dans tout ça.....

J.S.Bach – aria de la suite en ré

Il y a quelques années dans le cadre de mes activités professionnelles, j'ai organisé plusieurs années de suite, à Cologne, une participation d'industriels français dans un salon professionnel. Parmi eux un industriel, mélomane et organiste. Il tenait, et encore aujourd'hui je pense, les grandes orgues de l'église abbatiale St Etienne de Caen. Il profitait de ses tournées auprès de ses clients allemands pour donner des concerts. Une impresario s'occupait de lui trouver quelques dates.
On avait souvent parlé de musique ensemble. Un jour il me dit:'' Renaud, ce soir je vais à la cathédrale de Bonn répéter le concert que je donne la semaine prochaine. Ca vous amuserait de venir avec moi?'' Tu parles Charles!!
C'est ainsi que je me retrouve en fin d'après midi, assis seul dans la grande nef de la cathédrale de Bonn. Alain B., mon industriel-organiste, est derrière moi a près de 10 mètres de hauteur, assis devant le pupitre de l'orgue. Quelques gammes, quelques jeux d'orgue, un tutti. L'air tremble autour de moi. Je le ressens physiquement. Puis le concert commence. Bach et César Franck, qu'il m'avait dit aimer particulièrement. Je m'installe aussi confortablement que possible. Je n'étais pas ,encore, très amateur de la musique pour orgue et je ne connaissais rien de César Franck. Mais je ferme les yeux et je me laisse porter, puis envahir par la musique. Une bonne heure après, sur un accord qui met bien une quinzaine de secondes à mourir sous les voûtes de la cathédrale, j'entends sa voix qui tombe:
'' Ca va Renaud? Vous avez aimé?''
''Magnifique''
''Voulez-vous entendre quelque chose de particulier?''
''Non, non! Décidez-vous même!''
''Connaissez-vous la transposition pour orgue de l'aria de la suite en ré de Bach?''
''Je connais cette aria, mais pas cette transposition''
Quelques secondes après s'élève cette musique quasi miraculeuse, extatique, simple et belle comme l'évidence de la sérénité. Quatre minutes de bonheur absolu....
Plus tard dans la voiture, de retour vers Cologne, on parle. Et moi bien sur je finis par poser la question!!!
''Vous êtes croyant?''
La réponse fuse.
''Non pas du tout. Mais vous savez on peut aimer la musique religieuse et ne pas croire en Dieu.''
''Mais par exemple, quand vous jouez cette aria de Bach...''
''Quand je joue ça...''
Dix secondes de silence.

'' Je doute...''

2 commentaires:

  1. ma musique de sérénité quand j'étais petit, "Everything's gonna be alright" de Sweetbox, est une chanson pop basée sur cette air de Bach !

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  2. J'ai écouté mon gay seigneur... En effet ! Cela prouve que les grandes mélodies sont indestructibles...

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