samedi 5 septembre 2015

Abécédaire - M comme Mort



… comme Mort ! Cet évènement, le plus banal, le plus inévitable, le mieux partagé du monde, le plus universel, le plus égalitaire ou égalitariste est certainement celui dont nous savons le moins de chose. A vrai dire, dont nous ne savons rien ! Cessation des activités vitales. Au-delà, rien ! L’au-delà ! C’est bien la question.
Globalement, le monde se partage en deux. Ceux qui croient, dur comme fer, qu’il y a une vie après la mort et ceux qui croient tout aussi fermement le contraire. Il est paradoxal que ces personnes qui doutent de la fidélité de leur conjoint, de la fiabilité des prévisions météorologiques, de la parole de leurs hommes politiques, du sérieux de leur garagiste, de la sécurité de leur emploi, de la qualité de ce qu’ils mangent, boivent, respirent n’ont absolument aucun doute sur ce qui les attends ou ne les attends pas après leur mort et dont ils ne savent strictement rien. Dieu merci (sic) certains doutent de cela aussi. Et dans ce domaine, comme dans d’autres, le doute me semble être la seule posture raisonnable et responsable.
Qu’est-ce que je crois ? Je ne sais pas ! Qu’aimerais-je croire ? Peut-être que la mort ne serait que le réveil après un beau rêve qu’aurait été la vie. Et il me vient parfois des envies de me mettre à croire à la métempsycose. Je n’ai pas vraiment peur de la mort. Pour l’instant. Mais ce que je ne supporte pas c’est de ne plus vivre. Pire encore, que les autres continuent à vivre sans moi !
Nous ne devrions pas craindre la mort.(Je ne parle pas de disparition, qui est une question trop sérieuse pour être abordée ici.) Nous devrions y être habitués. Sans que cela ait une réelle importance, nous passons notre vie à mourir, de tout et de rien. De peur, de rire, de froid et de chaud, de faim et de soif, de fatigue, d’inquiétude, d’impatience, de curiosité, de sommeil, d’amour, de plaisir. De toutes ces morts, c’est cette dernière que je préfère. Celle que les italiens appelaient la petite mort. Celle qui par des glissements progressifs nous amène à ce point ultime du plaisir où toutes les fonctions vitales s’arrêtent. Pour 1/10 de seconde. Une éternité. Et qui nous laisse rompus, épuisés, comme morts. En ai-je redemandé de ces petites morts… Et aujourd’hui encore… Mais la date de péremption approche et la limite au-delà de laquelle…
Il me plairait bien que la Mort, la dernière, la vraie, soit un grand, un énorme orgasme cosmique ! S’il n’y a rien après, tout aura été dit. Et si des anges nous accueillent, profitons en bien ici-bas. Ils n’ont parait-il pas de sexe !
Pour paraphraser Voltaire, je mourrai avec une immense curiosité. Mais je ne suis pas pressé !

1 commentaire:

  1. tu connais les expériences de mort imminente ?? ... va voir sur wikipedia !

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