Cabaret
‘1972) Bob Fosse
Liza
Minelli, Michael York, Helmuth Griem
La
vie d'un cabaret et l'histoire d'un amour entre une chanteuse et un
jeune étudiant dans le Berlin des années trente, secoué par la
montée du nazisme…
Avec
Cabaret on est très loin des comédies musicales hollywoodiennes
classiques, c’est la montée du nazisme vu au travers de
quelques ‘’personnages’’ du Kit Kat Club, cabaret interlope
du Berlin décadent du début des années 30. La première partie est
brillantissime, emportée par la sublime Liza Minelli. On
baigne dans la joie de vivre, l’innocence, la liberté, toutes les
libertés… Berlin est le centre du monde… Seuls le regard
ironique et le sourire
glaçant du maître de cérémonie (formidable Joel Gray) laissent
pressentir ce qu va arriver.
Et
la seconde partie va être plus sombre, plus pessimiste, voire
dramatique. La machine infernale s’est mise en marche et
va tout écraser sur son passage. Mieux qu’avec un long discours,
Bob Fosse le montre dans un raccourci magnifique. Dans une fête de
village un jeune adolescent beau et blond, parfait aryen, se met à
chanter. Son chant sera repris peu à peu par tous les villageois et
l’on sent que ce chant devenu martial va entraîner tout un peuple
derrière lui. Tout est dit.
Fini
le temps de l’innocence, le
temps des persécutions est venu. Les amitiés, les amours sont
broyées… Les dernières images sont glaçantes.
Décidément
Cabaret n’est pas une comédie musicale. C’est
un drame accompagné de musique, ce qui n'est pas tout à fait la
même chose. C'est une vraie histoire sur des temps très sombres.
C'est un cauchemar moderne en chansons et en danses.
Il
y a des films qui marquent à jamais des actrices. Liza Minelli EST à
jamais Sally Bowles…
Enfin,
Cabaret est tiré d’un chapitre d’Adieu à Berlin, un livre
formidable de Christopher Isherwood sur le Berlin des années 30. Si
vous ne l’avez pas lu, vous savez ce qu’il vous reste à faite.
Le lire… et revoir Cabaret.
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