Voici
une gourmandise, une sucrerie, une douceur, un petit
bijou en 8 volumes qui fait oublier l'heure qu'il est et le temps
qu'il fait.
C'est dans le quotidien "San Fransisco Chronicle"
qu'Armistead Maupin publia des petites chroniques littéraires sur
des personnages fictifs dont les aventures permettaient de saisir
l'essence de cette ville, sa diversité, sa culture... mais pas
seulement, car avec ses chroniques l'auteur
parvint à mettre des mots sur l'état d'esprit de toute une époque
: les années 70.
Avec la réception enthousiaste du public le succès de ces vignettes
dépassa dès lors les frontières américaines et les habitants de
Barbary
Lane devinrent
des figures internationales pour toute une génération qui
s'identifia à ces personnages
hauts en couleurs
et aux aventures
rocambolesques.
Il
était une fois donc... Mary
Ann la naïve fille de province débarquant à S.F. pour emménager
dans une sorte de pension de famille sur
Barbary Lane.
Ici
vivent Mona , Michael et Mme Madrigal la "responsable" de
la pension. Ici tout va se jouer, se nouer, se dénouer, se renouer.
Les amitiés, les amours, les secrets, les trahisons sur fond de
disco et de prises de stupéfiants - oui nous sommes bien dans les
années 70. Mary
Ann qui subissait l'immobilité d'un train-train de province doit
désormais s'adapter à la frénésie d'une ville en pleine
ébullition et à ses nouveaux colocataires plutôt francs du collier
et dont l'ouverture
d'esprit
très hippie rappellera bien des souvenirs à ceux qui l'ont vécu.
Véritable
feuilleton,
les fins de chapitres fonctionnent comme des fins de saisons de
séries tv, par des cliffhanger à vous faire tomber la mâchoire.
Entre révélations incroyables (dont une anagramme révélant
l'identité réelle de l'un des personnages principaux qui en
laissera plus d'un stupéfait !), entre retournements de situations
et peinture d'une époque où la société se libérait de ses
entraves moralisatrices, les
Chroniques d'Armistead Maupin ne laissent aucun temps mort
et
nous proposent d'accompagner dans leur quotidien les pensionnaires de
Barbary
Lane,
ainsi que leur évolution.
L'auteur
œuvre en maître de la tranche de vie et sème ci et là de petits
et grands messages sur la différence, la tolérance, l'ouverture
d'esprit. Le sentiment de liberté qui souffle sur Barbary
Lane
apporte une bouffée d'air à ce début de XXIème siècle un peu
pesant et fait toujours un bien fou.
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