La
villa est magnifique, l'été brûlant, la Méditerranée toute
proche. Cécile a dix-sept ans. Elle ne connaît de l'amour que des
baisers, des rendez-vous, des lassitudes. Pas pour longtemps. Son
père, veuf, est un adepte joyeux des liaisons passagères et sans
importance. Ils s'amusent, ils n'ont besoin de personne, ils sont
heureux. La visite d'une femme de cœur, intelligente et calme, vient
troubler ce délicieux désordre. Comment écarter la menace ? Dans
la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare.
C'était l'été 1954. On entendait pour la première fois la voix sèche et rapide d'un " charmant petit monstre " qui allait faire scandale. La deuxième moitié du XXe siècle commençait. Elle serait à l'image de cette adolescente déchirée entre le remords et le culte du plaisir.
Bonjour tristesse est le premier, roman de Françoise Sagan publié en 1954. Elle n’a que 18 ans.
C'était l'été 1954. On entendait pour la première fois la voix sèche et rapide d'un " charmant petit monstre " qui allait faire scandale. La deuxième moitié du XXe siècle commençait. Elle serait à l'image de cette adolescente déchirée entre le remords et le culte du plaisir.
Bonjour tristesse est le premier, roman de Françoise Sagan publié en 1954. Elle n’a que 18 ans.
Cette
œuvre connaît
un succès de scandale foudroyant. Son titre est tiré du deuxième
vers du poème « À peine défigurée » du recueil La
Vie immédiate
de Paul Eluard.
L'été
1953,
elle rédige en cachette en six semaines son roman. Elle le confie à
sa première lectrice, son amie Florence Malrauxe. Le manuscrit est
ainsi remis à Colette Audry collaboratrice aux Temps Modernes
qui tombe sous le charme de cette œuvre d'une adolescente qui a
parfaitement saisi l'inconscience cruelle de cet âge. Audry convainc
Françoise de modifier la fin pour la rendre plus énigmatique.
Le
6 janvier 1954, Elle dépose Bonjour
tristesse
qu'elle a fait taper à la machine chez Julliard et chez Plon.
Julliard perçoit immédiatement le succès que peut obtenir un livre
aux thèmes aussi neufs, signée par une auteure aussi jeune, dans un
style soigné.L'écrivaine est mineure à l'époque et son père, par
peur de voir la famille harcelée après recherche de son nom,
Quoirez, lui conseille de prendre un pseudonyme.Elle adore déjà
Proust et choisit celui du Prince de Sagan dans ‘’La recherche du
temps perdu'’
Éditeur
d'avant-garde audacieux, Julliard se rappelant le scandale provoqué
à la sortie en 1923 du jeune Raymond Radiguet avec ‘’Le diable au
corps’’ décide de le sortir estampillé d'un bandeau sur lequel
est écrit « le diable au cœur ». Lancé à
20 000 exemplaires le 15 mars 1954, sur fond d'émancipation
féminine, le roman reçoit un accueil critique suspicieux. Le 25
mai, Bonjour
tristesse
est couronné du prix
des Critiques, ce qui suscite l'intérêt de la presse et rend
désormais la critique élogieuse. Pour cette dernière, l'auteur
tient à la fois lieu de « Radiguet en jupon » et de
« nouvelle Colette » F.
Mauriac dans le Figaro condamne cette nouvelle stature d'auteur en
condamnant le « dévergondage de l'adolescence féminine, plaie
d'une époque où les plaies ne se comptent plus ».
Qualifiant l'auteur de « charmant petit monstre de dix-huit
ans », l'éditorial de Mauriac donne lieu à d'innombrables
polémiques qui participent au grand succès public du livre, ce qui
rend la jeune romancière riche et célèbre en un temps record ;
elle dira à ce sujet : « La gloire, je l'ai rencontrée à
18 ans en 188 pages, c'était comme un coup de grisou ».
66
ans aprés que reste-t-il de ‘’Bonjour tristesse’’ ?
Tout ! Ce livre n’a rien perdu de son charme, ni l’écriture
de son éclat… Certes ce qui paraissait scandaleux en 1954 s’est
un peu émoussé, mais le personnage de Cécile, sa légèreté, son
insouciante jeunesse, son cynisme, son égoïsme inconscient, son
côté ‘’jeune fille libre’’ sont étonnamment
modernes.
Charmant
monstre pour François Mauriac, elle a pour Jean -Paul Sartre
‘’l’intelligence des gentils’'et pour André Malraux ‘’la
générosité de l’intelligence’’. Telle est Françoise Sagan.
C’est un personnage autant qu’un écrivain, un patronyme autant
qu’un prénom.
L’intégralité
de ses romans a été réunie en un volume dans la collection
‘’Bouquins’’. A rédécouvir . Plaisir intact.
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