Sebastiane
(1976) Derek Jarman
Au
IVe siècle ap. J.-C., le magnifique Sebastiane est membre de la
garde personnelle de l'Empereur Dioclétien. Quand il essaye
d'intervenir pour arrêter une exécution, il est dégradé puis
exilé dans une garnison éloignée dans un lieu désertique où les
soldats, en manque de femmes, s’adonnent parfois à
l’homosexualité...
Le
premier film de son réalisateur est une sorte de songe irréel, de
fantasme, autour de la figure la plus homo érotique de
l’iconographie chrétienne. C’est plutôt déconcertant et assez
unique en son genre : un film entièrement en latin familier, sous
titré en anglais. On trouve tout de même des réminiscences de
cinéastes auteurs ayant filmé l’Antiquité : l’orgie du début,
avec ses danses et ses personnages outrageusement maquillés fait
évidemment penser au Satyricon de Fellini. Les décors arides,
minéraux désolés, pourraient se trouver chez Pasolini (surtout
avec la fascination sensuelle pour les corps masculins qui s’y
ébrouent). On passe étrangement de la bestialité, de l’obscénité
de corps de garde à des séquences homo-érotiques idéalisées. Le
tout reste soft, pas de sexe explicite, et assez planant (grâce à
la musique de Brian Eno). C’est très curieux et esthétiquement
intéressant.
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