Le
chat – Pierre Granier Deferre (1971)
Simone
Signoret, Jean Gabin
Dans
le huis clos étouffant d'un petit pavillon de banlieue épargné par
la démolition, un vieux couple sans enfants se déchire. Lui, Julien
Bouin, ouvrier à la retraite, ne l'aime plus, elle, Clémence Bouin,
ancienne trapéziste qui a dû abandonner sa carrière suite à une
chute. Lorsque Julien recueille un chat à qui il donne toute son
affection, la jalousie commence à s'emparer de Clémence.
"Le
chat", c'est avant tout l'affrontement de Jean Gabin et Simone
Signoret, deux monstres sacrés du cinéma français! L'atmosphère,
la fameuse atmosphère Simenon, tout comme la psychologie des
personnages, leur ambiguïtè, les ressorts cachés qui les font
agir, tout cela est fort bien rendu, d'autant que le jeu de Gabin et
celui de Signoret s'harmonisent fort bien! Trois personnages: le
mari, la femme - ex-acrobate de cirque devenue infirme - et, entre
eux, un tiers qui les sépare plus qu'un amant ou une maîtresse: un
chat! Un couple qui se hait et pourtant s'aime encore! Gabin,
vieilli, massif et sans coups de gueule spectaculaires, et Signoret,
pathètique dans la déchéance physique et la souffrance morale,
sont les derniers témoins de ce monde qui disparaît, bercés par
les partitions poignantes de Philippe Sarde! Un chef d'oeuvre
douloureux, à l'interprètation inoubliable, où chaque petit lancer
de papier amorce une destruction inévitable...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire