Journaliste,
romancier, collaborateur de plusieurs journaux anglais, André Savignon partageait
sa vie entre la France et l'Angleterre, où il est décédé, et doit
sa célébrité à son roman ‘’Les
filles de la pluie’’
(Grasset 1912), scènes de la vie ouessantine, qui lui valut le prix
Goncourt.
Un
roman de mœurs prenant
Ce roman publié en 1912 et récompensé par le prix Goncourt, suscita à cette époque, quelques polémiques. Il lui était reproché des généralisations un peu hâtives, lorsqu'il décrivait les mœurs des Ouessantines. Il faut y voir une protestation contre un état des choses que l'auteur jugeait funeste à l'île lointaine et si belle : la présence d'hommes de troupe lâchés sans contrôle au milieu de filles innocentes, avec les conséquences que l'on devine.
Ce roman publié en 1912 et récompensé par le prix Goncourt, suscita à cette époque, quelques polémiques. Il lui était reproché des généralisations un peu hâtives, lorsqu'il décrivait les mœurs des Ouessantines. Il faut y voir une protestation contre un état des choses que l'auteur jugeait funeste à l'île lointaine et si belle : la présence d'hommes de troupe lâchés sans contrôle au milieu de filles innocentes, avec les conséquences que l'on devine.
"L
'auteur l’aperçut pour la première fois du haut de la pointe
Saint-Mathieu. C'était à l’époque où les constructions massives
du sémaphore et du poste de la télégraphie sans fil n'avaient pas
encore défiguré cet endroit unique. Le roc, dominant les eaux,
bardé de la frêle architecture de son abbaye en ruines, s'élançait
vers l'Océan comme un chevalier du moyen âge, dans un vain et
prestigieux défi. Il y avait là, sous le soleil encore vibrant de
la fin d'une après-midi d'été, une équipe de terrassiers qui
entamaient devant l'antique édifice les premiers travaux de
profanation. La chapelle, derrière laquelle se détachait la crudité
blanche du phare, apparaissait comme un gîte délicieux de silence
et d'ombre. Dans les allées de sa nef ajourée, le temps avait fait
croître un tapis de gazon. Sous le porche, on entr'ouvrit une grille
et trois adolescentes sortirent à pas lents, portant des cruches
qu'elles allèrent emplir à la fontaine voisine. Des châles aux
couleurs vives, orange, violet et carmin, couvraient leurs épaules
sur lesquelles tombaient en masse leurs cheveux flottants."
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