Rien
ne va plus pour Jacques Rainier, un fringant
industriel
d'une soixantaine d'années, amoureux fou de
Laura,
une jeune brésilienne de 20 ans. Son entreprise
vacille
et sa virilité flanche. Sa vie a pourtant été
brillante
et son fils marche sur ses traces mais lui-même
est
désormais obsédé par des images de chute et de
suicide.
La vieillesse ne lui convient pas. Il se sent atteint
par
la ligne fatidique, celle où les tickets ne sont plus
valables.
Ce roman, paru en 1975, prend une résonance toute
particulière quand on sait que Romain Gary s'est suicidé
en 1980 en se tirant une balle dans la bouche.
''Le
coup de téléphone de Dooley m'avait réveillé dans
mon appartement
du Gritti à sept heures du matin.
Il
voulait me voir. C'était assez pressé. La voix avait
un ton
impérieux et comminatoire que je jugeai
déplaisant. Nous
étions tous les deux membres du Comité
international
pour la sauvegarde de Venise mais, sans
méconnaître la
rapidité avec laquelle la Cité des Doges
était en train de
sombrer, ce ne pouvait quand même
pas être à ce point
urgent. La réunion de la Fondation
Cini avait eu lieu la
veille et Dooley m'expliqua qu'il
n'avait pu arriver à
temps. Les derniers attentats terroristes
avaient
provoqué en Italie une grève générale de
vingt-quatre
heures, et son avion avait été retardé.
–
J'ai
dû laisser mon Boeing à Milan parce qu'il n'y avait
plus
personne à la tour de contrôle. Pas d'hélicoptères,
rien.
Je suis venu en voiture...
Je
compatis et lui donnai rendez-vous à neuf heures et
demie
au bar, non sans me demander ce qui me
valait
un tel honneur. Je le connaissais très peu. Mes
rapports
avec lui consistaient surtout à l'éviter : nous
ne
parlions pas des mêmes chiffres. Jim Dooley avait
hérité
d'une des plus belles fortunes des États-Unis.''
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