Le
narrateur se retrouve sur un bateau pour revenir en
Europe.
Ayant une cabine très inconfortable et bruyante,
une
nuit il décide d’aller faire un tour sur le bateau. Ce
soir-là,
il rencontre un inconnu sur le pont qui lui
demande
de ne dire à personne qu’on l’a vu ici. Intrigué
par
ce personnage, le narrateur décide d’y retourner le
lendemain
soir. L’inconnu offre au narrateur un verre et
lui
demande s’il peut lui raconter son histoire. Entre
minuit
et trois heures du matin, l’inconnu va raconter son
histoire,
ponctuée par les coups de l’horloge.
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Au mois
de mars 1912, il se produisit dans le port de
Naples, lors du
déchargement d’un grand transatlantique,
un
étrange accident sur lequel les journaux donnèrent
des informations
abondantes, mais parées de beaucoup
de
fantaisie. Bien que passager de l’Océania, il ne me
fut
pas
plus possible qu’aux autres d’être témoin de ce
singulier
événement, parce qu’il eut lieu la nuit, pendant
qu’on
faisait du charbon et qu’on débarquait la cargaison
et
que, pour échapper au bruit, nous étions tous allés à
terre
passer le temps dan les cafés ou les théâtres.
Cependant,
à mon avis, certaines hypothèses qu’en ce
temps-là
je ne livrai pas à la publicité contiennent
l’explication vraie
de cette scène émouvante; et
maintenant l’éloignement
des années m’autorise sans
doute
à tirer parti d’un entretien confidentiel qui
précéda immédiatement
ce curieux épisode.
Lorsque,
à l’agence maritime de Calcutta, je voulus
retenir
une place sur l’Océania pour rentrer en Europe,
l’employé
haussa les épaules en signe de regret: il ne
savait
pas s’il lui serait possible de m’assurer une cabine,
car
à la veille de la saison des pluies, le navire était
d’ordinaire
archi-complet dès son départ d’Australie; et
le
commis devait attendre, pour me répondre, une
dépêche
de Singapour. Le lendemain, il me donna
l’agréable
nouvelle qu’il pouvait me réserver une place; à
la
vérité ce n’était qu’une cabine peu confortable, située
sous
le pont et au milieu du navire. Comme j’étais
impatient
de rentrer dans mon pays, je n’hésitai pas
longtemps,
et je retins la cabine