jeudi 11 juin 2020

Mes 100 films (301-400) 385 - Play Time

 
Play Time – Jacques Tati (1967)
Jacques Tati

Des touristes américaines ont opté pour une formule de voyage grâce à laquelle elles visitent une capitale par jour. Mais arrivées à Orly, elles se rendent compte que l'aéroport est identique à tous ceux qu'elles ont déjà fréquentés. En se rendant à Paris, elles constatent également que le décor est le même que celui des autres capitales...

Il y a des films qui dépassent le stade du simple divertissement ; des films dont il importe peu qu'ils nous plaisent ou qu'ils nous déplaisent, tant leur envergure se situe au-delà de la faculté de juger ; des films que l'on peut qualifier de chef d'oeuvre sans rougir ni même prendre de véritables risques... Playtime de Jaques Tati est un miracle du Septième Art, une de ces expériences uniques qui vous clouent le bec avant même que l'envie de contester vous traverse l'esprit. Tout a été dit auparavant : exploration du son - paysage acoustique, amplifications comiques, alternance de silences et de brouhahas - utilisation du décor comme un nouveau moyen de créer le burlesque, audaces narratives - dilatation des séquences, notamment celle de la soirée, morceau de bravoure d'une durée conséquente ; dialogues inaudibles, qui nous rappellent que la parole n'a jamais été aussi secondaire - personnages développés jusqu'à l'indécence, du protagoniste au dernier figurant... Playtime est un monument du burlesque qui se moque pas mal des conventions artistiques, un de ces films intouchables que le temps n'a pas ridé d'un poil.



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