L’emménagement
— Que
regardes-tu ? demanda Henri qui venait d’entrer
dans
la chambre.
—
Rien,
une vieille bonne femme.
Caroline
ajouta :
— Tu
ne trouves pas que l’odeur qui traîne dans cette
maison
est vraiment infecte ?
Le
jeune garçon huma autour de lui en renifl ant avec
affectation.
— Tu
as peut-être raison, mais cette odeur ne me
déplaît
pas. Elle me rappelle celle de nos
champignonnières.
Il
s’interrompit :
—
Mais
regarde-la donc cette gourde ! Elle n’est pas
partie.
Elle tourne comme un ours devant la maison.
Il
ouvrit la fenêtre. Dans la demi-obscurité de la rue, la
vieille
femme, appuyée sur deux bâtons, s’agitait et
grommelait.
Elle dut l’apercevoir, car elle lui fi t signe
avec
l’un de ses bâtons.
—
Elle
a l’air de me menacer ! dit Henri.
—
Mais
non, idiot ! C’est une folle, ou bien peut-être
connaissait-elle
les domestiques de M. de Foissy et
ignore-t-elle
que nous avons emménagé aujourd’hui à sa
place.
Je la trouve drôle, moi. Elle ressemble à un
faucheux.
Mais,
pour le jeune garçon, tout événement insolite était
une
aubaine, aussi, malgré sa sœur, se précipita-t-il dans
l’escalier
pour tirer au clair l’incident qui l’intriguait.
Caroline,
après avoir hésité, se décida à le suivre parce
que,
après tout, dans l’ennui de ces obscurs
appartements,
encombrés de meubles hostiles, un petit
tour
dans la rue ne constituait pas une distraction
négligeable.
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