C’était
sa première cérémonie des adieux. Maintenant,
Georges
n’était plus très sûr d’en finir avec honneur. Le
cœur
serré, il s’appuyait à la portière de l’automobile qui
allait
emmener ses parents. Il sentit venir les larmes. —
Voyons,
lui dit son père, on est un homme, à quatorze ans.
L’écolier
Bonaparte n’avait même pas ton âge, lorsqu’un
professeur
de Brienne lui demandant qui donc il se
croyait
il répondit : « Un homme ! » Il lui importait bien
que
l’écolier Bonaparte se prît pour un homme ! Quand il
vit
disparaître la voiture au tournant de la route, il lui
sembla
qu’il était abandonné, tout seul sur la terre. Mais,
à
ce moment, il entendit les cris de ses nouveaux
camarades,
et sa détresse s’apaisa comme par magie. À
ces
garçons fringants, voulait-il faire l’effet d’une poule
mouillée
? Il se souciait peu d’être un homme, mais
beaucoup
d’être un garçon. Avec la religieuse qu’on lui
avait
donnée pour chaperon, il rentra dans le collège.
L’animation
qui régnait de tous côtés achevait de le
distraire.
Au premier étage, il revit les photographies de
groupes
d’élèves qui décoraient les murs du couloir. Mais
quelle
idée avait la bonne sœur de le conduire à
l’infirmerie
! Eh ! elle le conduisait chez elle. Sur la porte
qu’elle
ouvrit, il relut l’écriteau qui avait amusé ses
parents
: « La sœur infirmière est : Ici. Absente.
Occupée.
À la chapelle. À la lingerie. À la cuisine. » La
fiche
indicatrice marquait : Absente. — Remettez-vous
de
ces premières émotions, dit la religieuse, et attendez-
moi
dans cette salle. Je vais ranger moi-même votre
trousseau.
Voyez, le mot que je signale est donc :
Lingerie.
il existe un film adapté de ce roman que je connais de réputation... En tous cas tu me donnes le sujet de mon prochain article R. Peyrefitte, merci cher baron !
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