H. Bucholz v/s P. Vaneck
Marianne de ma jeunesse est un film franco-allemand réalisé par Julien Duvivier
et sorti en 1955. Deux versions ont été tournées en parallèle.
Dans la version française c’est
Pierre Vaneck, dont c’est le premier grand rôle au cinéma, qui incarne Vincent.
C’est Horst Bucholz, dont c’est également le premier grand rôle, qui incarne
Vincent.
Ce procédé de double tournage
était fréquent dans les années 30 et a plus ou moins perduré jusqu’en 1960.
C’est le cas de ce film.
Au bord d'un lac bavarois, le
château d'Heiligenstadt abrite un pensionnat pour des adolescents quelque peu
délaissés par leur famille. L'arrivée de Vincent Loringer, ’’l’argentin’,’ Français mais vivant en Argentine, apporte un
souffle d'exotisme qui tire de sa routine la morne communauté. Il se laisse
entraîner un soir dans une expédition de l'autre côté du lac, dans un château prétendument hanté, par les "Brigands", une bande de collégiens
avides d'aventures initiatiques et sauvages. Abandonné sur place par le groupe
qui a pris peur, Vincent ne rentre à Heiligenstadt que le lendemain, totalement
transfiguré. Il avoue à Manfred, son seul véritable confident, avoir rencontré
dans le château hanté une merveilleuse jeune femme, Marianne. Elle serait
prisonnière du "Chevalier", sinistre barbon, et de son domestique,
brute patibulaire flanquée de deux dogues. Vincent ne vit plus que pour sa
Belle prisonnière, rejetant aussi bien les rites infantiles des
"Brigands" que les avances de Lise, la nièce du directeur.
Au cours
d'une nouvelle escapade, Vincent retrouve Marianne et ce qu'elle lui annonce
l'atterre: le Chevalier va l'épouser le soir-même. Assommé et jeté dehors par
le valet, il est sauvé par Manfred, mais quand les deux garçons retournent dans
le château, celui-ci est désert. Vincent va donc quitter Heiligenstadt car il
n'a désormais plus qu'un but dans la vie: retrouver son amour perdu, quitte à
aller jusqu'au bout du monde.
Julien Duvivier nous plonge
dans un récit d’un romantisme échevelé, propre à enflammer les cœurs et les
reins des adolescents.
On peut y trouver des
références au Grand Meaulnes avec le château perdu dans l’ambiance
brumeuse des lacs et forêts de Bavière, la mystérieuse fête au village où
Vincent aperçoit Marianne sans pouvoir la rejoindre On peut penser aussi aux Disparus
de St Agil et surtout à Cocteau et à son château de la Bête.
Esthétiquement irréprochable
avec ses décors grandioses, son cadre bucolique respirant l’innocence et sa
photographie chatoyante, le film de Duvivier a su charmer le public de l’époque
qui en fit un grand succès.
La belle Marianne Hold a face
à elle Pierre Vaneck et Horst Bucholz.
A l’époque j’avais vu les
deux versions et mes 10 ans avaient été tétanisés par Horst Bucholz…
Je vous propose ici deux
versions d’une même scène.
A vous de juger…
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