Après avoir abandonné la peinture abstraite, Mimmo Rotella réalise
ses premières affiches lacérées : tracts arrachés des murs, reportés sur
la toile où ils sont, parfois, à nouveau lacérés dans un « geste de
provocation contre la société ».
"Arracher les affiches des murs est la seule compensation, l’unique moyen
de protester contre une société qui a perdu le goût du changement et
des transformations fabuleuses. Moi, je colle des affiches, puis je les
arrache : ainsi naissent des formes nouvelles, imprévisibles. Cette
protestation m’a fait abandonner la peinture de chevalet. " (M. Rotella,
Rome, 1957)
Si M. Rotella arrache l’affiche du mur, la fixe directement sur la toile
et, après l’avoir collée sur le support, la déchire à nouveau, c’est
pour y découvrir ce qui se cache dans les couches superposées de papier.
Jusqu’en 1959, il a préféré décoller des affiches aux motifs abstraits
qui s’inscrivaient dans une sorte de continuité de son travail de
peintre. Ultérieurement, il en fait émerger les lettres et les mots.
Enfin il ouvre les portes du décollage à l’image de style figuratif
« Cinecittà » (1960) dont la célèbre « Dolce Vita » (1960) fait partie.
En 1999, le maire de sa ville natale, Sergio Abramo, prend un arrêté
municipal l'autorisant à arracher librement les affiches sur le
territoire de Catanzaro.
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