A
l’exception de Jacques
Doriot, retenu en Bretagne, tout le gratin du
Collaborationnisme français s’est donné rendez-vous près de
Versailles afin de célébrer, à la caserne Borgnis-Desbordes, la
première prise d’armes de la LVF, qui marquera également le
premier levé officiel du drapeau français en zone occupée depuis
l’Armistice de juin 1940.
Parmi
les personnalités, on remarque même un invité-surprise: Pierre
Laval, l’ancien vice-Président du Conseil,
brutalement "démissionné" par Pétain en décembre 1940.
Resté
depuis sans affectation officielle, mais sous la protection de
l’ambassade d’Allemagne, Laval a manifestement décidé de
profiter de l’événement pour se rappeler au souvenir de chacun.
Peu
après 18h00, et alors que la cérémonie s’est jusque-là déroulée
sans anicroche, c’est le coup de théâtre. Des coups de feu
éclatent. On a tiré sur Laval et sur Déat, vers lesquels
toute l’assistance se précipite.
Le
coupable est un jeune chômeur de 21 ans, Paul
Collette, qui, profitant de la foule, est parvenu à
s’approcher des deux hommes, et à sortir son arme, un pistolet
automatique de 6.35mm, dont le petit calibre va néanmoins permettre
à Laval et Déat d'en réchapper.
L’émotion
est intense, Quasiment lynché par les Légionnaires, Collette est
finalement conduit au commissariat où les enquêteurs vont
s’efforcer, pendant des jours, de lui faire avouer les rouages de
son complot, tant chacun est convaincu qu’il ne peut s’agir que
d’un complot, orchestré par les Gaullistes, les Communistes, les
Pétainistes, ou même les partisans d’Eugène Deloncle.
Collette,
pourtant, a agi seul et sur le modèle de Georg
Elser, ce modeste menuisier souabe qui, en 1939,
avait lui aussi, et de sa propre initiative, tenté d’assassiner
Adolf Hitler.
Laval
et Déat survivront à leurs blessures, et reviendront même aux
affaires, mais l’attentat a complètement éclipsé ce qui devait
être la grande fête de la LVF, dont le départ pour le Front de
l’Est, ou plus exactement pour un camp d’entraînement polonais,
est reporté au 4 septembre, et désormais organisé dans la plus
grande discrétion…
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