Mort
à Venise (1971) Luchino Visconti
Dirk
Bogarde, Silvana Mangano
Un
compositeur vieillissant vient chercher à Venise une atmosphère
propice à l'épanouissement de son art. N'y trouvant aucune
inspiration, sa passion se réveille à la vue d'un jeune adolescent.
Ce
chant du cygne d'un musicien aux portes de la mort est d'une beauté
extraordinaire. Aschenbach poursuit, en suivant le jeune Tadzio sa
propre beauté, sa propre jeunesse qui se sont enfuies depuis
longtemps. Le corps du héros joué (de façon magistrale) par Dick
Bogarde est à l'image de Venise, malade, décrépi, contaminé par
les miasmes mortifères. Il erre dans la cité, pestiférée et mise
quarantaine, à la recherche de Tadzio de même que son esprit erre,
enfermé dans son corps malade, vers ses souvenirs de jeunesse.
Chaque plan du film est un véritable tableau. La photographie est
magnifique, les costumes superbes. C'est un film sur le temps qui
passe, irrésistiblement, imperceptiblement (d'où la lenteur du
rythme), mais sûrement, et qui conduit à la décrépitude et à la
mort, aux regrets peut-être, à la nostalgie sûrement.
La scène finale est inoubliable. Tadzio, insolent de beauté et de
jeunesse dans le soleil au zénith avance dans la mer. Aschenbach
regarde une dernière fois cette image de la vie, et s'éteint, seul.
Inoubliables
aussi le génial Dirk Bogarde, la sublime Silvana Mangano, la
parfaite osmose entre le film et l’adagietto de la 5ème symphonie
de Mahler… Certains films font que le cinéma
est un art majeur.
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