VI
LA GUERRE DES MARMITES
« Vu que Sire Édouard, autrefois roi
d’Angleterre, a de sa propre volonté, et par le conseil commun et
l’assentiment des prélats, comtes, barons et autres nobles, et de
toute la communauté, résigné le gouvernement du royaume, et
consenti et voulu que le gouvernement audit royaume passât à Sire
Édouard, son fils et héritier, et que celui-ci gouverne et soit
couronné roi, pour laquelle raison tous les grands ont prêté
hommage, nous proclamons et publions la paix de notre dit seigneur
Sire Édouard le fils et ordonnons de sa part à tous que nul ne doit
enfreindre la paix de notre dit seigneur le roi, car il est et sera
prêt à faire droit à tous ceux dudit royaume, envers et contre
tous, tant aux hommes de peu qu’aux grands. Et si qui que ce soit
réclame quoi que ce soit d’un autre, qu’il le fasse dans la
légalité, sans user de la force ou autres violences. »
Cette
proclamation fut lue le 24 janvier 1327 devant le Parlement
d’Angleterre, et un conseil de régence aussitôt institué ; la
reine présidait ce conseil de douze membres parmi lesquels les
comtes de Kent, Norfolk et Lancastre, le maréchal sir Thomas Wake
et, le plus important de tous, Roger Mortimer, baron de Wigmore.
Le
dimanche 1 er février le couronnement d’Édouard III eut lieu à
Westminster. La veille, Henry Tors-Col avait armé chevalier le jeune
roi en même temps que les trois fils aînés de Roger Mortimer. Lady
Jeanne Mortimer, qui avait recouvré sa liberté et ses biens, mais
perdu l’amour de son époux, était présente. Elle n’osait
regarder la reine, et la reine n’osait la regarder. Lady Jeanne
souffrait sans répit de cette trahison des deux êtres au monde
qu’elle avait le plus aimés et le mieux servis. Quinze ans de
présence auprès de la reine Isabelle, de dévouement, d’intimité,
de risques partagés, devaient-ils recevoir pareil paiement ?
Vingt-trois ans d’union avec Mortimer, auquel elle avait donné
onze enfants, devaient-ils s’achever de la sorte ? En ce grand
bouleversement qui renversait les destins du royaume et amenait son
époux au faîte de la puissance, Lady Jeanne, si loyale toujours, se
retrouvait parmi les vaincus. Et pourtant elle pardonnait, elle
s’effaçait avec dignité, parce qu’il s’agissait justement des
deux êtres qu’elle avait le plus admirés, et qu’elle comprenait
que ces deux êtres se fussent aimés d’un inévitable amour dès
l’instant que le sort les avait rapprochés.
À l’issue du sacre,
la foule fut autorisée à pénétrer dans l’évêché de Londres
pour y assommer l’ancien chancelier Robert de Baldock. Messire Jean
de Hainaut reçut dans la semaine une rente de mille marks esterlins
à prendre sur le produit de l’impôt des laines et cuirs dans le
port de Londres. Messire Jean de Hainaut serait volontiers resté
plus longtemps à la cour d’Angleterre. Mais il avait promis de se
rendre à un grand tournoi, à Condé-sur-l’Escaut, où s’étaient
promis rencontre toute une foule de princes, dont le roi de Bohême.
On allait jouter, parader, rencontrer belles dames qui avaient
traversé l’Europe pour voir s’affronter les plus beaux
chevaliers ; on allait séduire, danser, se divertir de fêtes et de
scènes jouées. Messire Jean de Hainaut ne pouvait manquer cela, ni
de briller, plumes sur le heaume, au milieu des lices sablées. Il
accepta d’emmener une quinzaine de chevaliers anglais qui voulaient
participer au tournoi.
En mars fut enfin signé avec la France le
traité qui réglait la question d’Aquitaine, au plus grand
détriment de l’Angleterre. Il était impossible à Mortimer de
refuser au nom d’Édouard III les clauses qu’il avait naguère
lui-même négociées pour qu’elles fussent imposées à Édouard
II. On soldait ainsi l’héritage du mauvais règne.
De plus
Mortimer s’intéressait peu à la Guyenne où il n’avait pas de
possessions, et toute son attention à présent se reportait, comme
avant son emprisonnement, vers le Pays de Galles et les Marches
galloises. Les envoyés qui vinrent à Paris ratifier le traité
virent le roi Charles IV fort triste et défait, parce que l’enfant
qui était né à Jeanne d’Évreux au mois de novembre précédent,
une fille alors qu’on espérait si fort un garçon, n’avait pas
vécu plus de deux mois.
L’Angleterre, vaille que vaille, se
remettait en ordre quand le vieux roi d’Ecosse, Robert Bruce, bien
que déjà fort avancé en âge et de surcroît atteint de la lèpre,
envoya vers le 1 er avril, douze jours avant Pâques, défier le
jeune Édouard III et l’avertir qu’il allait envahir son pays.
La
première réaction de Roger Mortimer fut de faire changer l’ex-roi
Édouard II de résidence. C’était prudence. En effet, on avait
besoin d’Henry de Lancastre à l’armée, avec ses bannières ; et
puis Lancastre, d’après les rapports qui venaient de Kenilworth,
semblait traiter avec trop de douceur son prisonnier, relâchant la
surveillance et laissant à l’ancien roi quelques intelligences
avec l’extérieur. Or les partisans des Despensers n’avaient pas
tous été exécutés, tant s’en fallait.
Le comte de Warenne, plus
heureux que son beau-frère le comte d’Arundel, avait pu
s’échapper. Certains se terraient dans leurs manoirs ou bien dans
des demeures amies, attendant que l’orage fût passé ; d’autres
avaient fui le royaume. On pouvait se demander même si le défi
lancé par le vieux roi d’Ecosse n’était pas de leur
inspiration.
D’autre part, le grand enthousiasme populaire qui
avait accompagné la libération commençait à décroître. De
gouverner depuis six mois, Roger Mortimer était déjà moins aimé,
moins adulé ; car il y avait toujours des impôts, et des gens qu’on
emprisonnait parce qu’ils ne les payaient pas. Dans les cercles du
pouvoir, on reprochait à Mortimer une autorité tranchante qui
s’accentuait de jour en jour, et les grandes ambitions qu’il
démasquait. À ses propres biens repris sur le comte d’Arundel, il
avait ajouté le comté de Glamorgan ainsi que la plupart des
possessions de Hugh le Jeune. Ses trois gendres – car Mortimer
avait déjà trois filles mariées – le lord de Berkeley, le comte
de Charlton, le comte de Warwick, étendaient sa puissance
territoriale. Reprenant la charge de Grand Juge de Galles, autrefois
détenue par son oncle de Chirk, ainsi que les terres de celuici, il
songeait à se faire créer comte des Marches, ce qui lui eût
constitué, à l’ouest du royaume, une fabuleuse principauté quasi
indépendante.
Il avait en outre réussi à se brouiller, déjà,
avec Adam Orleton. Ce dernier, dépêché en Avignon pour hâter les
dispenses nécessaires au mariage du jeune roi, avait sollicité du
pape l’important évêché de Worcester, vacant en ce moment-là.
Mortimer s’était offensé de ce qu’Orleton ne lui eût pas
demandé un agrément préalable, et avait fait opposition. Édouard
II ne s’était pas comporté autrement envers le même Orleton,
pour le siège de Hereford !
La reine subissait forcément le même
recul de popularité. Et voilà que la guerre se rallumait, la guerre
d’Ecosse, une fois de plus. Rien donc n’était changé. On avait
trop espéré pour n’être pas déçu. Il suffisait d’un revers
des armées, d’un complot qui fit évader Édouard II, et les
Écossais, alliés pour la circonstance à l’ancien parti
Despenser, trouveraient là un roi tout prêt à remettre sur son
trône et qui leur abandonnerait volontiers les provinces du nord en
échange de sa liberté et de sa restauration.
Dans la nuit du
3 au 4 avril, l’ancien roi fut tiré de son sommeil et prié de
s’habiller en hâte. Il vit entrer un grand cavalier dégingandé,
osseux, aux longues dents jaunes, aux cheveux sombres et raides
tombant sur les oreilles.
— Où me conduis-tu, Maltravers ? dit
Édouard avec épouvante en reconnaissant ce baron qu’il avait
autrefois spolié et banni, et dont la tête fleurait l’assassinat.
— Je te conduis, Plantagenet, en un lieu où tu seras plus en
sûreté ; et pour que cette sûreté soit complète, tu ne dois pas
savoir où tu vas afin que ta tête ne risque pas le confier à ta
bouche.
Maltravers avait pour instructions de contourner les villes
et de ne pas traîner en chemin. Le 5 avril, après une route faite
tout entière au grand trot ou au galop, et seulement coupée d’un
arrêt dans une abbaye proche de Gloucester, l’ancien roi entra au
château de Berkeley pour y être remis à la garde d’un des
gendres de Mortimer.
L’ost anglais, d’abord convoqué à
Newcastle et pour l’Ascension, se réunit à la Pentecôte et dans
la ville d’York. Le gouvernement du royaume avait été transporté
là, et le Parlement y tint une session, tout comme au temps du roi
déchu, quand l’Ecosse attaquait. Bientôt arrivèrent messire Jean
de Hainaut et ses Hennuyers, qu’on n’avait pas manqué d’appeler
à la rescousse. On revit donc, montés sur les gros chevaux roux et
tout fiévreux encore des grands tournois de Condé-sur-l’Escaut,
les sires de Ligne, d’Enghien, de Mons et de Sarre, et Guillaume de
Bailleul, Perceval de Sémeries et Sance de Boussoy, et Oulfart de
Ghistelles qui avaient fait triompher dans les joutes les couleurs de
Hainaut, et messires Thierry de Wallecourt, Rasses de Grez, Jean
Pilastre et les trois frères de Harlebeke sous les bannières du
Brabant ; et encore des seigneurs de Flandre, du Cambrésis, de
l’Artois, et avec eux le fils du marquis de Juliers. Jean de
Hainaut n’avait eu qu’à les rassembler à Condé.
On passait de
la guerre au tournoi et du tournoi à la guerre. Ah ! Que de plaisirs
et de nobles aventures ! Des réjouissances furent données à York
en l’honneur du retour des Hennuyers. Les meilleurs logements leur
furent affectés ; on leur offrit fêtes et festins, avec abondance
de viandes et de poulailles. Les vins de Gascogne et du Rhin
coulaient à barils percés. Ce traitement fait aux étrangers irrita
les archers anglais, qui étaient six bons milliers parmi lesquels
nombre d’anciens soldats du feu comte d’Arundel, le décapité.
Un soir, une rixe, comme il en survient banalement parmi des troupes
stationnées, éclata pour une partie de dés, entre quelques archers
anglais et les valets d’armes d’un chevalier de Brabant. Les
Anglais, qui n’attendaient que l’occasion, appellent leurs
camarades à l’aide ; tous les archers se soulèvent pour mettre à
mal les goujats du Continent ; les Hennuyers courent à leurs
cantonnements, s’y retranchent. Leurs chefs de bannières, qui
étaient à festoyer, sortent dans les rues, attirés par le bruit,
et sont aussitôt assaillis par les archers d’Angleterre. Ils
veulent chercher refuge dans leurs logis, mais n’y peuvent pénétrer
car leurs propres hommes s’y sont barricadés. La voici sans armes
ni défense, cette fleur de la noblesse de Flandre ! Mais elle est
composée de solides gaillards. Messires Perceval de Sémeries,
Fastres de Rues et Sance de Boussoy, s’étant saisis de lourd
leviers de chêne trouvés chez un charron, s’adossent à un mur et
assomment, à eux trois, une bonne soixantaine d’archers qui
appartenaient à l’évêque de Lincoln !
Cette petite querelle
entre alliés fit un peu plus de trois cents morts. Les six mille
archers, oubliant tout à fait la guerre d’Ecosse, ne songeaient
qu’à exterminer les Hennuyers. Messire Jean de Hainaut, outragé,
furieux, voulait rentrer chez lui, à condition encore qu’on levât
le siège autour de ses cantonnements ! Enfin, après quelques
pendaisons, les choses s’apaisèrent. Les dames d’Angleterre, qui
avaient accompagné leurs maris à l’ost, firent mille sourires aux
chevaliers de Hainaut, mille prières pour qu’ils restassent, et
leurs yeux se mouillèrent. On cantonna les Hennuyers à une
demi-lieue du reste de l’armée, et un mois passa de la sorte, à
se regarder comme chiens et chats. Enfin on décida de se mettre en
campagne.
Le jeune roi Édouard III, pour sa première guerre,
s’avançait à la tête de huit mille armures de fer et de trente
mille hommes de pied. Malheureusement, les Écossais ne se montraient
pas. Ces rudes hommes faisaient la guerre sans fourgons ni convoi.
Leurs troupes légères n’emportaient pour bagage qu’une pierre
plate accrochée à la selle, et un petit sac de farine ; ils
savaient vivre de cela pendant plusieurs jours, mouillant la farine à
l’eau des ruisseaux et la faisant cuire en galettes sur la pierre
chauffée au feu.
Les Écossais s’amusaient de l’énorme armée
anglaise, prenaient le contact, escarmouchaient, se repliaient
aussitôt, franchissaient et repassaient les rivières, attiraient
l’adversaire dans les marais, les forêts épaisses, les défilés
escarpés. On errait à l’aventure entre la Tyne et les monts
Cheviot.
Un jour les Anglais entendent une grande rumeur dans un bois
où ils progressaient. L’alarme est donnée. Chacun s’élance, la
visière baissée, l’écu au col, la lance au poing, sans attendre
père, frère ni compagnon, et ceci pour rencontrer, tout
penaudement, une harde de cerfs qui fuyait affolée devant les bruits
d’armures.
Le ravitaillement devenait malaisé ; le pays ne
produisait rien ; des marchands acheminaient péniblement quelques
denrées qu’ils vendaient dix fois leur valeur. Les montures
manquaient d’avoine et de fourrage. Là-dessus, la pluie se mit à
tomber, sans désemparer, pendant une grande semaine ; les panneaux
de selles pourrissaient sous les cuisses, les chevaux laissaient leur
ferrure dans la boue ; toute l’armée rouillait.
Le soir, les
chevaliers usaient le tranchant de leur épée à tailler des
branchages pour se construire des huttes. Et toujours les Écossais
restaient insaisissables ! Le maréchal de l’ost, sir Thomas Wake,
était désespéré. Le comte de Kent regrettait presque La Réole ;
au moins, là-bas, le temps était beau. Henry TorsCol avait des
rhumatismes dans la nuque. Mortimer s’irritait, et se lassait de
courir sans cesse de l’armée à Yorkshire, où se trouvaient la
reine et les services du gouvernement.
Le désespoir qui engendre les
querelles commençait à s’installer dans les troupes ; on parlait
de trahison. Un jour, tandis que les chefs de bannières discutaient
très haut de ce que l’on n’avait pas fait, de ce que l’on
aurait dû faire, le jeune roi Édouard III réunit quelques écuyers
d’environ son âge, et promit la chevalerie ainsi qu’une terre
d’un revenu de cent livres à qui découvrirait l’armée
d’Ecosse. Une vingtaine de garçons, entre quatorze et dix-huit
ans, se mirent à battre la campagne. Le premier qui revint se
nommait Thomas de Rokesby ; tout haletant et épuisé, il s’écria
:
— Sire Édouard, les Escots sont à quatre lieues de nous dans
une montagne où ils se tiennent depuis une semaine, sans plus savoir
où vous êtes que vous ne savez où ils sont !
Aussitôt, le jeune
Édouard fit sonner les trompes, rassembler l’armée dans une terre
qu’on appelait « la lande blanche », et commanda de courir aux
Écossais. Les grands tournoyeurs en étaient tout éberlués. Mais
le bruit que faisait cette énorme ferraille avançant par les
montagnes parvint de loin aux hommes de Robert Bruce.
Les chevaliers
d’Angleterre et de Hainaut, arrivant sur une crête, s’apprêtaient
à dévaler l’autre versant, lorsqu’ils aperçurent soudain toute
l’armée écossaise, à pied et rangée en bataille, les flèches
déjà encochées dans la corde des arcs. On se regarda de loin sans
oser s’affronter, car le lieu était mal choisi pour lancer les
chevaux ; on se regarda pendant vingt-deux jours ! Comme les Écossais
ne semblaient pas vouloir bouger d’une position qui leur était si
favorable, comme les chevaliers ne voulaient pas livrer combat dans
un terrain où ils ne pouvaient pas se déployer, on demeura donc de
part et d’autre de la crête, chaque adversaire attendant que
l’autre voulût bien se déplacer.
On se contentait d’escarmoucher,
la nuit généralement, en laissant ces petites rencontres à la
piétaille. Le plus haut fait de cette étrange guerre, que se
livraient un octogénaire lépreux et un roi de quinze ans, fut
accompli par l’Écossais Jacques de Douglas qui, avec deux cents
cavaliers de son clan, fondit par une nuit de lune sur le camp
anglais, renversa ce qui lui barrait passage en criant « Douglas,
Douglas ! », s’en vint couper trois cordes à la tente du roi, et
tourna bride. De cette nuit-là, les chevaliers anglais dormirent
dans leurs armures. Et puis un matin, avant l’aurore, on captura
deux « trompeurs » de l’armée d’Ecosse, deux guetteurs qui
vraiment semblaient vouloir qu’on les prît et qui, amenés devant
le roi d’Angleterre, lui dirent :
— Sire, que cherchez-vous ici ?
Nos Escots sont retournés dans les montagnes, et Sire Robert, notre
roi, nous a dit de vous en avertir, et aussi qu’il ne vous
combattrait plus pour cette année, à moins que vous ne le veniez
poursuivre.
Les Anglais s’avancèrent, prudents, craignant un
piège, et soudain furent devant quatre cents marmites et chaudrons
de campement, pendus en ligne, et que les Écossais avaient laissés
pour ne point s’alourdir ni produire de bruit dans leur retraite.
Également on découvrit, formant un énorme tas, cinq mille vieux
souliers de cuir avec le poil dessus ; les Écossais avaient changé
de chaussures avant de partir. Il ne restait comme créatures
vivantes dans ce camp que cinq prisonniers anglais, tout nus, liés à
des pieux, et dont les jambes avaient été brisées à coups de
bâtons.
Poursuivre les Écossais dans leurs montagnes, à travers ce
pays difficile, hostile, où l’armée, fort fatiguée déjà aurait
à mener une guerre d’embuscade pour laquelle elle n’était pas
entraînée, apparaissait comme une pure folie. La campagne fut
déclarée terminée ; on revint à York et l’ost fut dissous.
Messire Jean de Hainaut fit le compte de ses chevaux morts ou hors
d’usage, et présenta un mémoire de quatorze mille livres. Le
jeune roi Édouard n’avait pas autant d’argent disponible dans
son Trésor, et devait aussi payer les soldes de ses propres troupes.
Alors messire Jean de Hainaut, ayant grand geste comme de coutume, se
porta garant auprès de ses chevaliers de toutes les sommes qui leur
étaient dues par son futur neveu.
Au cours de l’été, Roger
Mortimer, qui n’avait aucun intérêt dans le nord du royaume,
bâcla un traité de paix. Édouard III renonçait à toute
suzeraineté sur l’Écosse et reconnaissait Robert Bruce comme roi
de ce pays, ce qu’Édouard II tout le long de son règne n’avait
jamais accepté ; en outre, David Bruce, fils de Robert, épousait
Jeanne d’Angleterre, seconde fille de la reine Isabelle. Était-ce
bien la peine, pour un tel résultat, d’avoir déchu de ses
pouvoirs l’ancien roi qui vivait reclus à Berkeley ?
Demain
‘’La louve de France’’ 4ème partie ch 7 ‘’La couronne de
foin’’
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