Le
prix Goncourt est un prix
littéraire français
récompensant des auteurs d'expression française, créé par le
testament d'Edmond de
Goncourt en 1892.
La Société littéraire des Goncourt est officiellement fondée en
1902
et le premier prix Goncourt proclamé le 21
décembre 1903.
De
1903 à 2018, pour causes de guerres mondiales, le prix fut décerné
84 fois récompensant des chefs d’œuvre, quelque fois, des romans
intéressants, souvent, et des nanars… Le Goncourt n’a jamais été
un passeport pour la postérité.
Aujourd’hui
le premier Concourt :
1903
- Force ennemie –
John Antoine Nau
Comme
je pense que vous ne l’avez pas lu, un petit résumé avant la
première page.
Philippe
Veuly se réveille un matin dans une maison de santé, en pleine
possession de ses moyens, mais sans aucun souvenir des circonstances
qui l’ont conduit à être interné. En compagnie de son gardien,
il fait le tour du propriétaire, rencontre les autres pensionnaires
de l’établissement et tombe éperdument amoureux d’une jolie
malade du « bâtiment d’en face ». Tout semble bien se
passer jusqu’au moment où il commence à souffrir de troubles
psychologiques et d'hallucinations.
Kmôhoûn,
un habitant de la planète Tkoukra, est venu chercher refuge dans le
corps d’un Terrien pour échapper aux dures conditions de vie de
son astre. Philippe Veuly va devoir désormais partager son corps
avec lui. Or ce dernier, personnage cynique, dévergondé, voire
lubrique, est capable de prendre possession de la volonté de son
hôte et de lui faire faire ou dire ce qu’il veut.
Quel
étrange réveil ! Certes, je connais cette chambre, mais il me
semble bien qu’il y a des mois, peut-être des années que je ne
l’ai vue ! Ces parois de planches jaunes, cirées, m’ont été
jadis assez familières ; mais pourquoi les avoir capitonnées depuis
le parquet jusqu’à hauteur d’homme avec d’épais, d’énormes
matelas recouverts de drap gris, — de « drap de wagon » ? La
lumière dorée du matin flue par une large fenêtre grillée aux
barreaux médiocrement serrés. Voyons : en me levant, en allant
regarder par une vitre, je suis sûr que je vais apercevoir un grand
bâtiment blanc, luisant, comme stuqué, un vaste jardin raidement
dessiné par un sous-Lenôtre contemporain et une sorte de tour en
bois ( 1) toute plissée de lamelles de jalousies. J’ai su plus
tard que c’était un séchoir ! Eh oui ! c’est bien cela ! Et je
reconnais, là-bas, cette colline frisée de bosquets ; plus près,
ce petit clocher frêle d’un gris doux que rosit un peu la verdure
; et, sur cette butte rougeâtre, l’orme solitaire qui paraît
géant. Comment tout ce paysage peut-il m’affecter à la même
minute — et comme un spectacle habituel et comme une vision perdue
dans le vague des temps ? Singulière contradiction qui me trouble
d’une bizarre inquiétude : serais-je devenu très vieux sans le
savoir ? Aurais-je sommeillé des lustres ou un siècle ? Suis-je une
espèce de très ridicule, de très vilain « Beau au bois dormant »
?
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