Restauratrice
de tableaux anciens, Julia en radiographiant ''La
partie d'échecs'',
une huile sur bois datant de 1471 due au peintre flamand Peter Van
Huys, découvre une inscription latine qui peut se traduire par Qui
a tué le chevalier?
Intriguée elle fait part de sa découverte à Menchu, la
propriétaire d'une galerie, à Alvaro, son ex-amant professeur
d'histoire de l'art ainsi qu'à César, antiquaire homosexuel,
courtois et cultivé. Ce tableau représente deux hommes jouant aux
échecs et debout en arrière plan une jeune femme lisant un livre.
La phrase sibylline pourrait alors posséder une autre signification:
Qui
a pris le cavalier ?
Comment résoudre l'énigme d'un possible meurtre commis il y a 5 siècles à partir d'une partie d'échecs. Une intrigue artistico-historico policière que l'on suit avec plaisir sans avoir besoin de connaître les échecs...
I
LES SECRETS DE MAÎTRE VAN HUYS
«
Dieu déplace le joueur, et celui-ci la pièce. Quel Dieu derrière
Dieu commence donc la trame ? » J. L. Borges
Une
enveloppe cachetée est une énigme qui en renferme d’autres.
Celle-ci, une grande et grosse enveloppe de papier kraft, était
marquée du sigle du laboratoire en son angle inférieur gauche. Et
tandis qu’elle s’apprêtait à l’ouvrir, qu’elle la soupesait
tout en cherchant un coupe-papier parmi les pinceaux, les flacons de
peinture et de vernis, Julia n’imaginait nullement à quel point ce
geste allait changer sa vie. En fait, elle savait déjà ce que
contenait l’enveloppe. Ou du moins, comme elle allait le découvrir
plus tard, elle croyait le savoir. Et c’est sans doute pourquoi
elle ne sentit aucune émotion particulière jusqu’à ce qu’elle
sorte les épreuves photographiques de l’enveloppe, qu’elle les
étale sur la table et qu’elle commence à les regarder, vaguement
étonnée, retenant son souffle. Elle comprit alors que La Partie
d’échecs allait être autre chose qu’un simple travail de
routine. Dans son métier, il n’était pas rare de faire des
trouvailles imprévues en restaurant des tableaux, des meubles ou des
reliures anciennes. Depuis six ans qu’elle était restauratrice,
elle avait vu d’innombrables esquisses abandonnées, corrections
d’originaux, retouches, repentirs d’artiste ; et même des
falsifications. Mais jamais encore une inscription masquée sous la
peinture d’un tableau : trois mots que révélait la photo aux
rayons X.
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