Scène
1
THÉSÉE,
ŒNONE
THÉSÉE
Ah
! qu’est-ce que j’entends ? Un traître, un téméraire Préparait
cet outrage à l’honneur de son père ?
Avec
quelle rigueur, Destin, tu me poursuis !
Je
ne sais où je vais, je ne sais où je suis.
O
tendresse ! ô bonté trop mal récompensée !
Projet
audacieux ! détestable pensée !
Pour
parvenir au but de ses noires amours,
L’insolent
de la force empruntait le secours.
J’ai
reconnu le fer, instrument de sa rage,
Ce
fer dont je l’armai pour un plus noble usage.
Tous
les liens du sang n’ont pu le retenir !
Et
Phèdre différait à le faire punir !
Le
silence de Phèdre épargnait le coupable !
ŒNONE
Phèdre
épargnait plutôt un père déplorable.
Honteuse
du dessein d’un amant furieux
Et
du feu criminel qu’il a pris dans ses yeux,
Phèdre
mourait, seigneur, et sa main meurtrière
Eteignit
de ses yeux l’innocente lumière.
J’ai
vu lever le bras, j’ai couru la sauver,
Moi
seule à votre amour j’ai su la conserver :
Et,
plaignant à la fois son trouble et vos alarmes.
J’ai
servi, malgré moi, d’interprète à ses larmes.
THÉSÉE
Le
perfide ! il n’a pu s’empêcher de pâlir.
De
crainte, en m’abordant, je l’ai vu tressaillir.
Je
me suis étonné de son peu d’allégresse ;
Ses
froids embrassements ont glacé ma tendresse.
Mais
ce coupable amour dont il est dévoré
Dans
Athènes déjà s’était-il déclaré ?
ŒNONE
Seigneur,
souvenez-vous des plaintes de la reine :
Un
amour criminel causa toute sa haine.
THÉSÉE
Et
ce feu dans Trézène a donc recommencé ?
ŒNONE
Je
vous ai dit, seigneur, tout ce qui s’est passé.
C’est
trop laisser la reine à sa douleur mortelle ; Souffrez que je vous
quitte et me range auprès d’elle. Scène 2
THÉSÉE,
HIPPOLYTE
THÉSÉE
Ah
! le voici. Grands dieux ! à ce noble maintien
Quel
oeil ne serait pas trompé comme le mien ?
Faut-il
que sur le front d’un profane adultère
Brille
de la vertu le sacré caractère ?
Et
ne devrait-on pas à des signes certains
Reconnaître
le cœur des perfides humains ?
HIPPOLYTE
Puis-je
vous demander quel funeste nuage,
Seigneur,
a pu troubler votre auguste visage ?
N’osez-vous
confier ce secret à ma foi ?
THÉSÉE
Perfide,
oses-tu bien te montrer devant moi ?
Monstre,
qu’a trop longtemps épargné le tonnerre,
Reste
impur des brigands dont j’ai purgé la terre.
Après
que le transport d’un amour plein d’horreur Jusqu’au lit de ton
père a porté ta fureur,
Tu
m’oses présenter une tête ennemie,
Tu
parais dans des lieux pleins de ton infamie,
Et
ne vas pas chercher, sous un ciel inconnu,
Des
pays où mon nom ne soit point parvenu.
Fuis,
traître. Ne viens point braver ici ma haine,
Et
tenter un courroux que je retiens à peine.
C’est
bien assez pour moi de l’opprobre éternel
D’avoir
pu mettre au jour un fils si criminel,
Sans
que ta mort encor, honteuse à ma mémoire,
De
mes nobles travaux vienne souiller la gloire.
Fuis
; et, si tu ne veux qu’un châtiment soudain
T’ajoute
aux scélérats qu’a punis cette main,
Prends
garde que jamais l’astre qui nous éclaire
Ne
te voie en ces lieux mettre un pied téméraire.
Fuis,
dis-je ; et sans retour précipitant tes pas,
De
ton horrible aspect purge tous mes Etats.
Et
toi, Neptune, et toi, si jadis mon courage
D’infâmes
assassins nettoya ton rivage
Souviens-toi
que, pour prix de mes efforts heureux,
Tu
promis d’exaucer le premier de mes vœux.
Dans
les longues rigueurs d’une prison cruelle
Je
n’ai point imploré ta puissance immortelle ;
Avare
du secours que j’attends de tes soins,
Mes
vœux t’ont réservé pour de plus grands besoins :
Je
t’implore aujourd’hui. Venge un malheureux père ; J’abandonne
ce traître à toute ta colère ;
Etouffe
dans son sang ses désirs effrontés :
Thésée
à tes fureurs connaîtra tes bontés.
HIPPOLYTE
D’un
amour criminel Phèdre accuse Hippolyte !
Un
tel excès d’horreur rend mon âme interdite ;
Tant
de coups imprévus m’accablent à la fois
Qu’ils
m’ôtent la parole et m’étouffent la voix.
THÉSÉE
Traître,
tu prétendais qu’en un lâche silence
Phèdre
ensevelirait ta brutale insolence :
Il
fallait, en fuyant, ne pas abandonner
Le
fer qui dans ses mains aide à te condamner ;
Ou
plutôt il fallait, comblant ta perfidie,
Lui
ravir tout d’un coup la parole et la vie.
HIPPOLYTE
D’un
mensonge si noir justement irrité,
Je
devrais faire ici parler la vérité,
Seigneur
; mais je supprime un secret qui vous touche. Approuvez le respect
qui me ferme la bouche,
Et,
sans vouloir vous-même augmenter vos ennuis, Examinez ma vie, et
songez qui je suis.
Quelques
crimes toujours précèdent les grands crimes ; Quiconque a pu
franchir les bornes légitimes
Peut
violer enfin les droits les plus sacrés :
Ainsi
que la vertu, le crime a ses degrés ;
Et
jamais on n’a vu la timide innocence
Passer
subitement à l’extrême licence.
Un
jour seul ne fait point d’un mortel vertueux
Un
perfide assassin, un lâche incestueux.
Elevé
dans le sein d’une chaste héroïne
Je
n’ai point de son sang démenti l’origine.
Pitthée,
estimé sage entre tous les humains,
Daigna
m’instruire encore au sortir de ses mains.
Je
ne veux point me peindre avec trop d’avantage ;
Mais
si quelque vertu m’est tombée en partage,
Seigneur,
je crois surtout avoir fait éclater
La
haine des forfaits qu’on ose m’imputer.
C’est
par là qu’Hippolyte est connu dans la Grèce.
J’ai
poussé la vertu jusques à la rudesse :
On
sait de mes chagrins l’inflexible rigueur.
Le
jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur. Et l’on veut
qu’Hippolyte épris d’un feu profane...
THÉSÉE
Oui,
c’est ce même orgueil, lâche, qui te condamne.
Je
vois de tes froideurs le principe odieux :
Phèdre
seule charmait tes impudiques yeux ;
Et
pour tout autre objet ton âme indifférente
Dédaignait
de brûler d’une flamme innocente. HIPPOLYTE
Non,
mon père, ce cœur, c’est trop vous le celer,
N’a
point d’un chaste amour dédaigné de brûler.
Je
confesse à vos pieds ma véritable offense :
J’aime,
j’aime, il est vrai, malgré votre défense.
Aricie
à ses lois tient mes vœux asservis ;
La
fille de Pallante a vaincu votre fils :
Je
l’adore ; et mon âme, à vos ordres rebelle,
Ne
peut ni soupirer, ni brûler que pour elle.
THÉSÉE
Tu
l’aimes ? ciel ! Mais non, l’artifice est grossier :
Tu
te feins criminel pour te justifier.
HIPPOLYTE
Seigneur,
depuis six mois je l’évite et je l’aime ;
Je
venais, en tremblant, vous le dire à vous-même.
Eh
quoi ! de votre erreur rien ne vous peut tirer !
Par
quel affreux serment faut-il vous rassurer ?
Que
la terre, le ciel, que toute la nature...
THÉSÉE
Toujours
les scélérats ont recours au parjure.
Cesse,
cesse, et m’épargne un importun discours,
Si
ta fausse vertu n’a point d’autre secours.
HIPPOLYTE
Elle
vous paraît fausse et pleine d’artifice :
Phèdre
au fond de son cœur me rend plus de justice.
THÉSÉE
Ah
! que ton impudence excite mon courroux !
HIPPOLYTE
Quel
temps à mon exil, quel lieu prescrivez-vous ?
THÉSÉE
Fusses-tu
par delà les colonnes d’Alcide,
Je
me croirais encor trop voisin d’un perfide.
HIPPOLYTE
:
Chargé
du crime affreux dont vous me soupçonnez
Quels
amis me plaindront, quand vous m’abandonnez ?
THÉSÉE
Va
chercher des amis dont l’estime funeste
Honore
l’adultère, applaudisse à l’inceste,
Des
traîtres, des ingrats sans honneur et sans loi,
Dignes
de protéger un méchant tel que toi.
HIPPOLYTE
Vous
me parlez toujours d’inceste et d’adultère :
Je
me tais. Cependant Phèdre sort d’une mère,
Phèdre
est d’un sang, seigneur, vous le savez trop bien, De toutes ces
horreurs plus rempli que le mien.
THÉSÉE
Quoi
! ta rage à mes yeux perd toute retenue ?
Pour
la dernière fois, ôte-toi de ma vue :
Sors,
traître : n’attends pas qu’un père furieux
Te
fasse avec opprobre arracher de ces lieux.
Scène
3
THÉSÉE
Misérable,
tu cours à ta perte infaillible !
Neptune,
par le fleuve aux dieux mêmes terrible
M’a
donné sa parole, et va l’exécuter.
Un
dieu vengeur te suit, tu ne peux l’éviter.
Je
t’aimais ; et je sens que, malgré ton offense,
Mes
entrailles pour toi se troublent par avance.
Mais
à te condamner tu m’as trop engagé :
Jamais
père, en effet, fut-il plus outragé !
Justes
dieux, qui voyez la douleur qui m’accable,
Ai-je
pu mettre au jour un enfant si coupable !
Scène
4
PHÈDRE,
THÉSÉE
PHÈDRE
Seigneur,
je viens à vous, pleine d’un juste effroi ;
Votre
voix redoutable a passé jusqu’à moi :
Je
crains qu’un prompt effet n’ait suivi la menace.
S’il
en est temps encore, épargnez votre race,
Respectez
votre sang ; j’ose vous en prier :
Sauvez-moi
de l’horreur de l’entendre crier ;
Ne
me préparez point la douleur éternelle
De
l’avoir fait répandre à la main paternelle.
THÉSÉE
Non,
madame, en mon sang ma main n’a point trempé ; Mais l’ingrat
toutefois ne m’est point échappé :
Une
immortelle main de sa perte est chargée,
Neptune
me la doit ; et vous serez vengée.
PHÈDRE
Neptune
vous la doit ! Quoi ! vos vœux irrités...
THÉSÉE
Quoi
! craignez-vous déjà qu’ils ne soient écoutés ! Joignez-vous
bien plutôt à mes vœux légitimes :
Dans
toute leur noirceur retracez-moi ses crimes ; Échauffez mes
transports trop lents, trop retenus.
Tous
ses crimes encor ne vous sont point connus :
Sa
fureur contre vous se répand en injures ;
Votre
bouche, dit-il, est pleine d’impostures ;
Il
soutient qu’Aricie a son cœur, a sa foi,
Qu’il
l’aime.
PHÈDRE
Quoi,
seigneur !
THÉSÉE
Il
l’a dit devant moi :
Mais
je sais rejeter un frivole artifice.
Espérons
de Neptune une prompte justice :
Je
vais moi-même encore au pied de ses autels
Le
presser d’accomplir ses serments immortels.
Scène
5
PHÈDRE
, seule
Il
sort. Quelle nouvelle a frappé mon oreille !
Quel
feu mal étouffé dans mon cœur se réveille !
Quel
coup de foudre, ô ciel ! et quel funeste avis ! Je volais tout
entière au secours de son fils ;
Et,
m’arrachant des bras d’Œnone épouvantée,
Je
cédais au remords dont j’étais tourmentée.
Qui
sait même où m’allait porter ce repentir ?
Peut-être
à m’accuser j’aurais pu consentir ;
Peut-être,
si la voix ne m’eût été coupée,
L’affreuse
vérité me serait échappée.
Hippolyte
est sensible, et ne sent rien pour moi !
Aricie
a son cœur ! Aricie a sa foi !
Ah
! dieux ! Lorsqu’à mes vœux l’ingrat inexorable S’armait d’un
oeil si fier, d’un front si redoutable,
Je
pensais qu’à l’amour son cœur toujours fermé
Fût
contre tout mon sexe également armé :
Une
autre cependant a fléchi son audace ;
Devant
ses yeux cruels une autre a trouvé grâce.
Peut-être
a-t-il un cœur facile à s’attendrir :
Je
suis le seul objet qu’il ne saurait souffrir.
Et
je me chargerais du soin de le défendre !
Scène
6
PHÈDRE,
ŒNONE
PHÈDRE
Chère
Œnone, sais-tu ce que je viens d’apprendre ?
ŒNONE
Non
; mais je viens tremblante, à ne vous point mentir. J’ai pâli du
dessein qui vous a fait sortir ;
J’ai
craint une fureur a vous-même fatale.
PHÈDRE
Œnone,
qui l’eût cru ? j’avais une rivale !
ŒNONE
Comment
!
PHÈDRE
Hippolyte
aime ; et je n’en puis douter.
Ce
farouche ennemi qu’on ne pouvait dompter, Qu’offensait le
respect, qu’importunait la plainte,
Ce
tigre, que jamais je n’abordai sans crainte,
Soumis,
apprivoisé, reconnaît un vainqueur :
Aricie
a trouvé le chemin de son cœur.
ŒNONE
Aricie
!
PHÈDRE
Ah
! douleur non encore éprouvée !
A
quel nouveau tourment je me suis réservée !
Tout
ce que j’ai souffert, mes craintes, mes transports, La fureur de
mes feux, l’horreur de mes remords,
Et
d’un cruel refus l’insupportable injure,
N’était
qu’un faible essai du tourment que j’endure.
Ils
s’aiment ! Par quel charme ont-ils trompé mes yeux ? Comment se
sont-ils vus ? depuis quand? dans quels lieux? Tu le savais :
pourquoi me laissais-tu séduire ?
De
leur furtive ardeur ne pouvais-tu m’instruire ?
Les
a-t-on vus souvent se parler, se chercher ?
Dans
le fond des forêts allaient-ils se cacher ?
Hélas
! ils se voyaient avec pleine licence :
Le
ciel de leurs soupirs approuvait l’innocence ;
Ils
suivaient sans remords leur penchant amoureux ;
Tous
les jours se levaient clairs et sereins pour eux !
Et
moi, triste rebut de la nature entière,
Je
me cachais au jour, je fuyais la lumière ;
La
mort est le seul dieu que j’osais implorer.
J’attendais
le moment où j’allais expirer ;
Me
nourrissant de fiel, de larmes abreuvée,
Encor,
dans mon malheur de trop près observée,
Je
n’osais dans mes pleurs me noyer à loisir.
Je
goûtais en tremblant ce funeste plaisir ;
Et
sous un front serein déguisant mes alarmes,
Il
fallait bien souvent me priver de mes larmes.
ŒNONE
Quel
fruit recevront-ils de leurs vaines amours ?
Ils
ne se verront plus.
PHÈDRE
Ils
s’aimeront toujours !
Au
moment que je parle, ah ! mortelle pensée !
lls
bravent la fureur d’une amante insensée !
Malgré
ce même exil qui va les écarter,
Ils
font mille serments de ne se point quitter
Non,
je ne puis souffrir un bonheur qui m’outrage, Œnone, prends pitié
de ma jalouse rage.
Il
faut perdre Aricie ; il faut de mon époux
Contre
un sang odieux réveiller le courroux :
Qu’il
ne se borne pas à des peines légères !
Le
crime de la sœur passe celui des frères.
Dans
mes jaloux transports je le veux implorer.
Que
fais-je ? Où ma raison se va-t-elle égarer ?
Moi
jalouse ! Et Thésée est celui que j’implore !
Mon
époux est vivant, et moi je brûle encore !
Pour
qui ? Quel est le cœur où prétendent mes vœux ? Chaque mot sur
mon front fait dresser mes cheveux.
Mes
crimes désormais ont comblé la mesure :
Je
respire à la fois l’inceste et l’imposture
Mes
homicides mains, promptes à me venger
Dans
le sang innocent brûlent de se plonger.
Misérable
! et je vis ! et je soutiens la vue
De
ce sacré soleil dont je suis descendue !
J’ai
pour aïeul le père et le maître des dieux ;
Le
ciel, tout l’univers est plein de mes aieux
Où
me cacher ? Fuyons dans la nuit infernale.
Mais
que dis-je ? Mon père y tient l’urne fatale ;
Le
sort, dit-on, l’a mise en ses sévères mains :
Minos
juge aux enfers tous les pâles humains.
Ah
! combien frémira son ombre épouvantée,
Lorsqu’il
verra sa fille à ses yeux présentée,
Contrainte
d’avouer tant de forfaits divers,
Et
des crimes peut-être inconnus aux enfers !
Que
diras-tu, mon père, à ce spectacle horrible ?
Je
crois voir de ta main tomber l’urne terrible,
Je
crois te voir, cherchant un supplice nouveau,
Toi-même
de ton sang devenir le bourreau.
Pardonne
: un dieu cruel a perdu ta famille ;
Reconnais
sa vengeance aux fureurs de ta fille.
Hélas
! du crime affreux dont la honte me suit,
Jamais
mon triste cœur n’a recueilli le fruit :
Jusqu’au
dernier soupir de malheurs poursuivie
Je
rends dans les tourments une pénible vie.
ŒNONE
Eh
! repoussez, madame, une injuste terreur !
Regardez
d’un autre oeil une excusable erreur.
Vous
aimez. On ne peut vaincre sa destinée :
Par
un charme fatal vous fûtes entraînée.
Est-ce
donc un prodige inouï parmi nous ?
L’amour
n’a-t-il encor triomphé que de vous ?
La
faiblesse aux humains n’est que trop naturelle : Mortelle, subissez
le sort d’une mortelle.
Vous
vous plaignez d’un joug imposé dès longtemps :
Les
dieux mêmes les dieux de l’Olympe habitants,
Qui
d’un bruit si terrible épouvantent les crimes,
Ont
brûlé quelquefois de feux illégitimes.
PHÈDRE
Qu’entends-je
! Quels conseils ose-t-on me donner ? Ainsi donc jusqu’au bout tu
veux m’empoisonner, Malheureuse ! voilà comme tu m’as perdue ;
Au
jour que je fuyais c’est toi qui m’as rendue.
Tes
prières m’ont fait oublier mon devoir ;
J’évitais
Hippolyte ; et tu me l’as fait voir.
De
quoi te chargeais-tu ? Pourquoi ta bouche impie
A-t-elle,
en l’accusant, osé noircir sa vie ?
Il
en mourra peut-être, et d’un père insensé
Le
sacrilège vœu peut-être est exaucé.
Je
ne t’écoute plus. Va-t’en, monstre exécrable !
Va,
laisse-moi le soin de mon sort déplorable.
Puisse
le juste ciel dignement te payer !
Et
puisse ton supplice à jamais effrayer
Tous
ceux qui, comme toi, par de lâches adresses,
Des
princes malheureux nourrissent les faiblesses,
Les
poussent au penchant où leur cœur est enclin,
Et
leur osent du crime aplanir le chemin ! Détestables flatteurs,
présent le plus funeste Que puisse faire aux rois la colère céleste
!
ŒNONE,
seule
Ah
! dieux ! pour la servir j’ai tout fait, tout quitté,
Et
j’en reçois ce prix ! Je l’ai bien mérité.
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