samedi 30 avril 2016
samedi 23 avril 2016
Puzzle Roi joyeux en a marre de Versailles...
lundi 18 avril 2016
dimanche 17 avril 2016
vendredi 15 avril 2016
Le Mans - La chapelle de la Visitation
Réaliser
que mon style et mon rythme de vie allaient changer en passant de mes
grands parents maternels à Paris à mes grands parents paternels au
Mans fut rapidement pour moi une évidence.
Ma
mère était fille unique, mon père avait douze frères et soeurs. A
Paris j'étais petit fils unique, au Mans nous étions déjà plus
d'une vingtaine. Tous ne vivaient pas dans la grande maison de la rue
Albert M., mais certains au Mans même, d'autres dans les environs ou
à Paris; mais les nombreuses fêtes, mariages , enterrements,
grandes vacances étaient l'occasion de grands rassemblements. Mais
il y avait presque toujours 5 ou 6 gamins dans cet hôtel particulier
de deux étages au milieu d'un grand jardin. Je ne fus pas moins aimé
par Guyonne et Joseph que par Félicie et Charles. L'amour de Guyonne
et Joseph était comme le soleil, chaque enfant en recevait la
totalité de la chaleur. Mais le temps à consacrer aux uns et aux
autres n'était pas extensible à l'infini. Compte tenu de
l'éloignement de mes parents, toujours au Tchad, j'étais là à
demeure et je bénéficiais à ce titre d'un petit traitement de
faveur.
Mais
la règle commune s'appliquait à moi comme aux autres.
En
tout premier lieu, la pratique religieuse! A Paris elle se résumait
à la messe le dimanche à l'église des Abbesse ou à Saint Pierre
de Montmartre et à la prière du soir. Au Mans on allait passer à
la vitesse supérieure. Guyonne et Joseph étaient très croyants et
très pratiquants!!
Tout
d'abord ce fut l'entrée dans un cours privé religieux, puis la
première communion , puis la solennelle, les louveteaux puis les
scouts marins! Le dimanche, la messe c'était celle de 10h, la
grand'messe, la plus longue, celle qui n'en finissait pas. On allait
à la Cathédrale St Julien, à N.D. De la Couture ou Sainte
Croix. Je me souviens des départs pour la messe. Il y avait dans le
vestibule un grand bahut breton qui était en fait un lit clos. En
bas on trouvait à peu près tout et n'importe quoi. Mais en haut on rangeait les
missels. Des missels il y en avait des dizaines! Chacun avait le
sien, voire les siens. Dorés sur tranche, remplis d'images pieuses
de première communion, de communion solennelle, de deuils, récents
ou très anciens, de prières miraculeuses, d'images
sulpiciennes de Christ rayonnants, de Vierges extatiques...
Au
déjeuner et au dîner, c'était le benedicite. Le soir c'était la
prière commune vers 21h dans le petit salon. Mon grand'père seul
assis derrière son bureau, tous les autres à genoux sur le tapis,
chapelet en mains, un pater et dix je vous salue Marie et la litanie
des St X... priez pour nous, St Y et Z. aussi!!!
Il
y avait toujours une raison d'aller dans les églises. Pendant la
Semaine Sainte pour vérifier que les cloches étaient bien parties
et prier devant des statues voilées de crêpe violet. A Noël pour
voir les crèches et les petits anges incliner doucement leur tête
quand on glissait une pièce dans leur tronc. En revanche on cachait
des oeufs à Pâques dans le jardin et à Noël, après la messe de
minuit on se réunissait dans le petit salon. Bon papa ouvrait la
porte donnant sur le grand salon où trônait le sapin et les
jouets!!!
C'est
à cette époque que j'ai été confronté à mon premier mystère,
non de la foi, mais de la religion. A cette époque, peut être
encore maintenant d'ailleurs, dans toute grande et nombreuse famille
bretonne Dieu appelait pour le servir un fils ou une fille. Chez nous
ce fût un fils. C'est mon oncle Henri qui s'y est collé. Avant de
finir curé de la cathédrale, il a officié dans des paroisses
autour du Mans. Il venait souvent dîner chez ses parents le dimanche
soir et il restait coucher à la maison. Le lundi matin, à huit
heures, il disait sa messe. Une petite messe basse d'une vingtaine de
minutes, vite fait bien fait. Il avait donc besoin d'un enfant de
choeur. J'ai donc repris la suite de cousins plus âgés. ''Demain,
Renaud, tu serviras la messe d'Oncle Henri''.
Il
y avait juste en face de la maison une petite église, la chapelle de
la Visitation. Je m'y sentais un peu chez moi. N'y avait-il pas sur
les prie-dieu du premier rang des plaques de cuivre gravées à mon
nom. ''Famille du C.''
Je
servais donc la messe de mon oncle. Il y avait une petite dizaine de
personnes. A l'époque la messe était dite en latin, le dos aux
fidèles. On a connu meilleur enfant de choeur que moi. Je revois
encore mon oncle me faire un signe du menton voulant dire ''Renaud,
les burettes,,'' ou un geste de la main ''Renaud, les
clochettes''....
Mais
ce qui me fascinait c'était sur la gauche de l'autel une grande
grille noire; derrière cette grille un grand voile noir également
et derrière ce voile des ombres, des frôlements, des chuchotements,
des répons en latin. C'était les petites soeurs de la Visitation,
les Visitandines, des soeurs cloitrées. J'ai fini par trouver dans
cet endroit une forme de sérénité telle qu'on peut la ressentir à
7 ans!
Mais
ces braves soeurs n'ont jamais su que le clocher de leur couvent a
souvent calmé mes angoisses nocturnes.
La
prière du soir dite, je montais me coucher. Ma chambre était au
deuxième étage et souvent je dormais seul à cet étage. J'étais
pas trop courageux à cette époque. J'ai essayé de dire une fois
que j'avais peur la nuit. La réponse a été gentille mais ferme
''tu es un grand garçon maintenant, tu n'as aucune raison d'avoir
peur''. Je m'endormais assez facilement. Mais quand je me réveillais
la nuit l'angoisse me prenait. Aucun bruit sinon les mystérieux et
terrifiants craquements d'une grande maison. J'aurais donné beaucoup
pour me retrouver rue Lepic sous les yeux du terrible moine.
C'est
alors que je me raccrochais au clocher de la Visitation. Il sonnait
un coup pour le quart, deux coups pour la demie, trois pour les trois
quarts, quatre pour l'heure et le nombre de coup selon l'heure qu'il
était...
C'était
le seul bruit identifiable de la nuit. Cela me rassurait, la vie
continuait au delà des murs de ma chambre. C'était comme le
veilleur du guet qui autrefois arpentait les rues en criant :''Dormez
braves gens. Tout va bien. Je veille pour vous.''...
Aujourd'hui
les soeurs ont disparu, le couvent a été transformé en centre de
conférences. Les enfants ont toujours peur la nuit, mais le carillon continue-t-il à sonner tous les quart
d'heure?
mardi 12 avril 2016
dimanche 10 avril 2016
Ecole Maupertuis - Je rentre avec les rangs...
J’avais
passé près de huit mois à Paris chez Charles et Féli, papy et
mamy, mes grand'parents maternels. (Rue Lepic 1 , Rue Lepic 2) Mes parents, toujours au Tchad, avaient souhaité que je passe
quelques mois chez mes grand’ parents paternels jusqu’à leur
retour. C’est ainsi qu’en janvier 51, Félicie vint au Mans
confier son trésor sacré à bonne maman, Guyonne, et bon papa,
Joseph.
Félicie
avait, certes, commencé à me dégrossir un peu l’esprit en
m’apprenant à lire, à écrire et à compter. Mais dès mon
arrivée au Mans les choses plus sérieuses allaient débuter ! A
bientôt sept ans, il devenait plus que temps que j’aille à
l’école. Dans ma famille paternelle la scolarité était une chose
assez simple. Pour les filles, le primaire c’était l’institution
St Julien et le secondaire N.D. de Sion. Pour les garçons on
démarrait par l’école Maupertuis et pour l’entrée en 6ème on
passait au collège Ste Croix.
Je
fis donc mon entrée à Maupertuis à la reprise des cours en
janvier. (Cette mauvaise habitude de commencer mon année scolaire au
milieu de celle des autres m’a poursuivi pratiquement toute ma
scolarité…). Je me revois très bien arriver, accompagné du
directeur Mr Demoy, dans une salle où trônait un gros poêle à
charbon. Une vingtaine d’écoliers en blouse grise s’étaient
levés dès notre entrée.
‘’Asseyez-vous
mes enfants. Je vous présente un nouveau petit camarade. Il est un
peu dépaysé, il arrive d’Afrique’’.
Le
brouhaha fut immédiat. Le claquement sec d’une règle sur un
bureau sur l’estrade le fit cesser.
‘’Soyez
gentils avec lui. Il s’appelle Renaud.’’
Et
j’entends très distinctement une voix aigrelette fuser du fond de
la salle :’’ Quat’ chevaux’’. Rires, raclements de pieds,
quat’ chevaux, quat’ chevaux… Nouveau claquement de règle,
nouveau silence. En partant il me confie à mon instituteur, Monsieur
Xavier. Le premier homme, en dehors de ma famille, que j’ai aimé.
Nous devons être de dizaines, des centaines à lui devoir beaucoup.
Je me suis bien adapté à ce nouveau milieu. Je n’avais jamais eu
autant d’amis. On a continué un moment à m’appeler ‘’quat’
chevaux’’ et puis on est passé à autre chose.
Il
y avait chaque matin un rituel dont le souvenir me fait monter
l’émotion aux yeux. Bonne maman avait fait avec moi trois ou
quatre fois le chemin de la maison à l’école pour que je puisse y
aller seul. Sans grand danger, sauf devant la maison il n’y avait
pas de rue à traverser. Ainsi donc tous les matins à 9h moins 10 je
tirais le lourd portail qui donnait sur la rue. Ma grand’ mère qui
avait ouvert la fenêtre du petit salon, regardait avec moi à droite
et à gauche, et me disait : ‘’ Tu peux y aller mon petit
Renaud’’. Je traversais en courant pour me retrouver sur le
trottoir d’en face, devant la petite église de la Visitation. Je
remontais sur 20 mètres la rue Maignan en me retournant deux fois
pour dire au revoir à ma grand’ mère. Et puis juste avant de
tourner à gauche dans la rue Ste Croix je me retournais une dernière
fois et je criais : ‘’BONNE MAMAN ! JE RENTRE AVEC LES RANGS !’’
Elle me faisait un signe de la main pour me faire comprendre qu’elle
avait entendu. Content de l’avoir rassurée je descendais la rue
Ste Croix jusqu’à l’avenue Léon Bollée. Là, à gauche puis
encore à gauche pour entrer dans l’impasse Maupertuis.
A
midi, sous la surveillance de trois instituteurs, des rangs se
formaient pour aller déposer au plus près de chez eux les enfants.
Le même rituel se reproduisait l’après-midi. C'était le
ramassage scolaire avant la lettre.
Jamais
ma grand’ mère ne m’a fait défaut pour un de mes départs pour
l’école. Elle devait vouloir être sûre que je rentrais bien avec
les rangs.
J’étais
à Maupertuis depuis trois semaines. Un matin ma grand’ mère me
dit : ‘’ Ce soir, Renaud, tu ne rentres pas avec les rangs. Je
viendrai te chercher à l’école.’’ A sept ans, on n’aime pas
beaucoup qu’on change ses habitudes. Et c’est un peu bête que je
me retrouvais au coin de la rue Ste Croix. Je me retournais une
dernière fois vers ma grand’ mère à sa fenêtre et, ne sachant
que dire, je haussais les épaules en écartant légèrement les
bras. Le soir à cinq heures et demi, les rangs étaient partis et
j’étais assis dans le couloir en face du bureau du directeur avec
qui ma grand’ mère avait rendez-vous. Ce n’est que des années
plus tard qu’elle m’a raconté, avec un grand sourire, cet
entretien.
‘’ Alors,
monsieur, comment se comporte notre petit Renaud ?’’
‘’ Bien,
madame, bien. Il est très sage. Un peu rêveur parfois, on peut le
comprendre. Mais il s’adapte bien à son nouvel environnement et à
ses petits camarades.’’
‘’ Et
pour ce qui est de son travail ?’’
‘’Oh
! bien sûr il a un peu de retard. Mais il est intelligent, il est
assez mûr pour son âge, il comprend vite. Il le rattrapera son
retard.’’
‘’ Donc,
vous êtes satisfait de lui ?’’
‘’ Mais
tout à fait ! ‘’
‘’Alors
comment se fait-il que depuis un mois il n’ait pas eu une médaille,
ni même une image pour le récompenser et l’encourager ? ‘’
‘’En
effet ! Je me demande comment cela a pu nous échapper’’ Il avait
légèrement rougi. Mais je peux vous assurer que samedi prochain il
aura sa médaille, peut-être pas la médaille d’honneur pour la
première fois, et ses images.’’
C’est
ainsi que le dimanche suivant j’allais à la grand’ messe de la
cathédrale, encadré à main gauche par bonne-maman et à main
droite par bon-papa, en arborant sur ma poitrine une médaille avec
son ruban bleu que j’aurai le droit de porter pendant une semaine.
vendredi 8 avril 2016
Le petit prince - A. de St Exupéry - Dessine moi un mouton
Un peu de lecture ça peut pas faire de mal
Le petit prince
Antoine de Saint Exupéry
Lu par Bernard Giraudeau
jeudi 7 avril 2016
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