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samedi 31 octobre 2015
vendredi 30 octobre 2015
Le cinéma c'est aussi de la musique - Angélique - Michel Magne
Je
défie quiconque de ne pas avoir un petit sourire mi-ironique, mi-ému
en entendant cette musique et en voyant ces images... Cela fait
presque partie de notre mémoire collective.
Je
me souviens un soir d'été à Ca-Gallo, petit village de l'Italie
profonde, nous remontions avec des amis l'unique rue du village et
nous entendions cette musique sortir des fenêtres ouvertes.
La
rencontre d'un personnage et d'une actrice est rarissime. Bon
d'accord c'est pas Rita Hayworth et Gilda, mais c'est pas mal quand
même et c'est du vrai cinoche. Et puis il y a la rencontre au sommet
des poitrines de Michèle Mercier et de Giulano Gemma... On ne sait
laquelle choisir... Allez ne boudons pas notre plaisir...
jeudi 29 octobre 2015
mercredi 28 octobre 2015
mardi 27 octobre 2015
Abécédaire - F comme Foi
…
comme Foi. Au départ je voulais faire quelque chose sur le Doute.
Mais le D était déjà utilisé par le mot Désordre. Quoique le
désordre et le doute ne soient pas sans relation. Allons-y donc pour
la foi.
Je
n’ai rien contre la Foi, les croyances. Ce qui me gêne, ce sont
les actes de foi qu’on nous demande pour accéder à la Vérité.
Sois beau, belle et crois ! Un jour tu comprendras !
Et
pourtant on doute de tout. De la fidélité de son conjoint, de son
garagiste, de ce que l’on a dans son assiette, de la qualité de
l’eau, de l’air qu’on respire, des prévisions météo, des
hommes politiques et de leurs promesses, des histoires et des
serments d’amour, de la pérennité de son boulot, de la
possibilité de retrouver un job, de l’avenir de ses enfants… la
liste est longue.
Mais
dès qu’on aborde le domaine de la foi, des croyances religieuses,
plus de place pour le doute. Dieu existe ! Non ! Il y a une vie après
la mort ! Non, on retourne au néant ! Ces affirmations sont assénées
avec d’autant plus de force que ni les uns, ni les autres n’ont
le plus petit début d’un commencement de preuve et ne sont pas
près d’en avoir un ! Intégristes religieux et fanatiques athées
unissez-vous ! Ces certitudes sont à l’origine de la plupart de
nos emmerdements. S’ils doutaient un peu plus les hommes feraient
sans doute moins de conneries.
‘’Je
suis car je doute’’… Personnellement je me méfie de ceux qui
ne doutent de rien, surtout pas d’eux-mêmes !
dimanche 25 octobre 2015
samedi 24 octobre 2015
La rencontre Proust - Joyce : un rendez-vous raté
Le
18 mai 1922, les deux écrivains assistaient à un dîner mondain
donné, au Majestic, par les mécènes Sydney et Violet Schiff en
l'honneur de Stravinsky, de Diaghilev et des membres des Ballets russes,
pour fêter la première du ''Renard'' de Stravinsky.
Joyce,
qui arriva en retard, n'était pas en habit, et Proust garda son
manteau de fourrure toute la soirée.
Ce
qui se passa quand on les présenta fut rapporté plus tard par Joyce
à l'un de ses amis:
"Notre
conversation s'est résumée au mot "non". Proust m'a
demandé si je connaissais le duc d' Untel. J'ai répondu "non".
Notre hôtesse a demandé à Proust s' il avait lu telle ou telle
partie de Ulysse. Proust a répondu "non". Et ainsi de
suite."
Après
le dîner, Proust monta dans son taxi avec ses hôtes, Violet et
Sydney Schiff. Sans rien demander, Joyce se joignit à eux. Son
premier geste fut d'ouvrir la fenêtre et son second d'allumer une
cigarette, deux gestes qui pour Proust pouvaient se révéler
mortels. Pendant le trajet, Joyce observa Proust sans prononcer une
parole, tandis que celui-ci bavardait sans arrêt mais n'adressait
pas un mot à Joyce. Lorsqu'ils arrivèrent à son appartement, rue
Hamelin, Proust prit Schiff à part et le pria de demander à Mr
Joyce d'accepter que le taxi le ramène chez lui.
Ce
que fit le taxi. Les deux hommes ne devaient jamais se revoir.
Si
l' anecdote a un côté absurde, c'est parce qu'on pense à ce que
les deux écrivains auraient pu se dire. Il n'est pas rare qu'une
conversation finisse en cul-de-sac, mais il est plus surprenant et
beaucoup plus regrettable que cela se produise entre les auteurs de Ulysse et d' A la recherche du temps perdu quand ils se retrouvent
sous les lustres du Majestic.
jeudi 22 octobre 2015
mercredi 21 octobre 2015
lundi 19 octobre 2015
Ursus Wehrly ou l'obsession du rangement
Ursus
Wehrli est un artiste suisse fanatique du rangement, il s’amuse à
prendre en photos de scènes quotidiennes avant des les soumettre à son obsession du rangement.
Sa
technique s'attaque aussi aux œuvres d'art...
Si
vous aimez jetez un coup d’œil sur cette vidéo où il parle très
drôlement de son œuvre.
dimanche 11 octobre 2015
Le ''musical'' du lundi Folies Bergère
Pour
cause du ''Condamné à mort'' le ''musical'' du lundi c'est
dimanche.
Bon,
c'est pas Busby Berkeley ou Bob Fosse... Mais il y a des boys, des
girls, des plumes, du strass. On reconnaîtra au passage Eddie
Constantine dont on a oublié qu'il fut un grand crooner, la sublime
Zizi, l'éblouissante Nadia Grey, l'un peu oubliée Edith Georges, la
piquante future baronne Nadine Tallier et puis... l'Escalier !
Alors ne boudons pas notre plaisir !
samedi 10 octobre 2015
Le petit plaisir du dimanche
Pour
cause du ''Condamné à mort'' le plaisir du dimanche c'est samedi...
Bon,
d'accord,c'est pour ceux qui ont plus de t'huit ans... mais on ne
sait jamais ça en fera peut-être sourire un ou deux...
vendredi 9 octobre 2015
jeudi 8 octobre 2015
mercredi 7 octobre 2015
Images indélebiles
Nous
sommes de la matière dont nos rêves sont faits.
Certaines
images sont plus indélébiles que d'autres...
Tant qu'il y aura des hommes
Fred Zinneman (1953)
B. Lancaster - D. Kerr
Tant qu'il y aura des hommes
Fred Zinneman (1953)
B. Lancaster - D. Kerr
Ernest et Francis - 2
Ils
se connaissaient depuis le début des années 20. C'est à la
Closerie des lilas que Francis Scott avait lu à Ernest son roman
Gatsby le magnifique. La Closerie, le Ritz, le Harry's Bar de la rue
Daunou et la librairie de Sylvia Beach ''Shakespeare and Co'' étaient
parmi les endroits préférés d'Ernest. Avec quelques boites de nuit
et le restaurant ''Chez Michaud''
Un
soir de juin 1934 ou 35, je ne sais plus, Francis Scott demande à
Ernest de le rencontrer. Il veut lui parler de quelque chose de
grave... Ernest lui donne rendez-vous chez ''Michaud''. Ce restaurant
se trouvait alors au coin de la rue Jacob et de la rue des Saints
Pères. Ernest habitait tout près. Au 9 rue de l'Université où il
avait James Joyce comme voisin. Quelle époque.
Pendant
tout le repas Francis Scott semblait mal à l'aise. Il tournait
autour du pot. Ernest, en bon chasseur, l'a laissé venir. Après le
repas, ils sont allés boire un verre dans une ou deux boîtes de
nuit. Ils sont arrivés ici vers une heure du matin. Le bar était
vide. Ils se sont installés pas très loin de moi. Je n'écoutais
pas mais j'ai entendu. L'alcool aidant, les barrières psychologiques
de Francis Scott tombaient une à une. Et il finit par lâcher :''
Mon problème c'est Zelda. Je n'ai jamais couché avec une autre
femme. Elle met en doute ma virilité et m'affirme que monté comme
je suis je ne pourrai jamais rendre une femme heureuse. Je ne connais
aucune femme vers qui me tourner pour apaiser mes doutes. Tu es mon
ami et toi tu connais les femmes...'' Un cigare dans une main, un
verre dans l'autre, Ernest est resté silencieux. Dans son oeil
mouillé de whisky le regard était compatissant, comme si cet appel
au secours éveillait quelque chose de douloureux au fond de
lui-même. Puis il s'est levé. Il a pris Francis Scott par les
épaules et ils sont partis vers les toilettes pour une inspection
minutieuse et réciproque de la cause du problème. A son retour
Ernest avait un grand sourire. ''Tout est normal Francis. Ce n'est
pas la taille au repos qui compte. Et ça dépend aussi de l'angle
sous lequel on le regarde...'' Je ne connais pas l'opinion de Francis
Scott sur cette étude comparée, mail il n'avait pas l'air
convaincu. J'ai vu alors l'homme d'action réapparaître chez Ernest.
Il s'est levé d'un bond et s'est dirigé vers la réception: ''J'ai
besoin d'une voiture de l'hôtel et d'un chauffeur pour deux ou trois
jours. C'est possible?'' '' Bien sur monsieur! Vous partez quand?''
''Maintenant!'' ''Vous allez où?'' ''Pour commencer Monte Carlo où
vous pouvez nous réserver deux chambres. Et une pour le chauffeur
bien sûr.''
Le
reste c'est le chauffeur qui me l'a raconté à son retour.
Après
une nuit à Monte Carlo direction Florence et la piazza della
Signioria. Vers 16h ils étaient au pied de le statue du David de
Michel Ange. ''Regarde Francis! Le plus bel homme du monde. Tu as vu
la taille de son sexe? Et pourtant les hommes et les femmes du monde
entier viennent ici pour l'admirer. Zelda ne cherche qu'à te
détruire.''
J'ai
eu beaucoup de peine en apprenant la mort de Francis Scott en 1940,
ruiné, dans la misère. Certains ont tout ce qu'il faut pour être
heureux mais ne sont pas doués pour le bonheur.
Ce
fut un grand chagrin quand j'ai appris le suicide d'Ernest. Lui aussi
avait atteint la limite au-delà de laquelle son ticket n'était plus
valable. Toute sa vie il avait voulu donner l'image de la virilité
et peu à peu il était devenu impuissant. Je me suis souvent demandé
si ce voyage à Florence n'était pas autant destiné à convaincre
son ami qu'à se rassurer lui-même. Et si le héros du ''Vieil homme et la mer'',
incapable d'attraper le poisson de ses rêves avec son hameçon trop
petit et mal fichu n'était qu'une parabole...
PS. Plus prosaïquement c'est au département des antiquités gréco-romaines qu'Ernest a conduit Francis pour le rassurer. Mais comme nous sommes dans des ''vies rêvées'' j'ai trouvé qu'un voyage à Florence était plus dans la folie du temps et de ces personnages...
mardi 6 octobre 2015
Ernest et Francis - 1
Ernest
Hemingway et Francis Scott Fitzgerald
''Bar
Hemingway''. Le Ritz lui devait bien ça.
En
août 1944, il était correspondant de guerre et suivait l'armée du
général Leclerc qui allait délivrer Paris. Il déboule un matin
sous sa tente de commandement et lui demande de lui fournir un blindé
de reconnaissance, 3 jeeps et une douzaine d'hommes. ''Pour en faire
quoi?'' ''Libérer le Ritz!'' ''Vous êtes un comique, monsieur.
Retournez à votre machine à écrire et laissez moi faire mon
boulot.'' Mais le 25 août je l'ai ''entendu'' arriver dans le bar.
Il avait un drôle d'uniforme mi-civil, mi-militaire, un révolver à
la ceinture, un calot sur la tête, un cigare aux lèvres. Il m'a
crié :''Bertin, je suis de retour! Mon Bloody Mary s'il te plait.''
Et il a éclaté d'un énorme rire. C'est moi qui avait inventé pour lui ce
cocktail, sans odeur mais pas sans goût, vodka et jus de
tomate, pour que sa femme, cette ''satanée Mary'' (Bloody Mary) ne
sente rien dans son haleine...
Un
barman doit tout voir, tout entendre et savoir se taire. Je ne serais
pas resté aussi longtemps à cette place si je n'avais pas eu ces
qualités. Mais aujourd'hui, il y a prescription. Je suis
probablement un des derniers témoins du temps où Paris était une
fête et le bar du Ritz le centre du monde. J'y ai vu défiler tout
ce que Paris avait de célébrités des arts et des lettres, de la
politique, des affaires, du monde et du demi-monde.
Mais
je garde une tendresse particulière pour deux personnages. Ernest et
Francis Scott. Jamais je ne me serais permis de les appeler par leur
prénom. Mais aujourd'hui!!
Ils
étaient amis et pourtant il était difficile d'imaginer deux
personnalités aussi éloignées l'une de l'autre. La force de la
nature et le dandy délicat, le correspondant de guerre et l'habitué
de l'Hôtel du Cap et d'Eden Roc, le romancier fougueux et puissant
de l'Adieu aux armes et Pour qui sonne le glas et le romancier
raffiné de Gatsby le magnifique et de Tendre et la nuit, l'amoureux
de l'amour et des femmes et l'homme d'une seule femme.
Mais
ils étaient les deux plus beaux représentants de ce que l'on a
appelé ''la génération perdue''. Le côté va-t’en guerre de
l'un et le cynisme de l'autre cachaient leur scepticisme et des failles
profondes. Et le tragique de leur fin les a réunis.
J'ai
souvent pensé qu'il y avait une forme d'ambiguïté dans leurs
rapports. En relisant ‘’Paris est une fête’’ j'ai retrouvé
cette description de Francis Scott: '' C'était un adolescent dont le
visage oscillait entre la joliesse et la beauté. Il avait des
cheveux ondulés, très blonds, un regard vif et cordial et une
bouche délicate aux lèvres allongées, typiquement irlandaise, qui
dans un visage féminin aurait été la bouche de la beauté. Une
bouche troublante pour qui ne connaissait pas Scott, plus troublante
encore pour qui le connaissait... Scott était un homme qui
ressemblait à une fille''.
A suivre demain...
lundi 5 octobre 2015
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