Les énigmes de l’histoire de France
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Rennes le Château La faute de l’abbé Saunière
nos familles,
nos amis proches et lointains,
bref, à tous ceux qu’on aime
et comme c’est Noël à ceux qu’on aime un peu moins.
Maamoun – Renaud
On vous embrasse
Ecoutez les grands romans d’aventures qui ont enchanté votre adolescence et que, j’en suis sûr, vous redécouvrirez aujourd’hui avec plaisir : L’Ile au trésor, Les Chevaliers de la Table Ronde, 20 000 lieues sous les mers, Ivanhoé, Les 1001 nuits, Le Comte de Monte Cristo, les 3 Mousquetaires, La Guerre du feu, Les mines du roi Salomon, Jane Eyre, Le chien des Baskerville, Le Bossu etc, etc.
Il pleut, il fait froid dehors, éteignez votre télé, un bon fauteuil, une bière ou un whisky et repartez pour de belles aventures...
Les adaptations de ces romans d'environ 40' lues par de comédiens professionnels ne perdent rien de leur charme.
Aujourd’hui le roman la plus célèbre aventure de Sherlock Holmes ‘’Le Chien des Baskerville’’
Son allure impériale, sa voix et sa diction si particulières l’avaient prédisposée aux rôles de grande mondaine dominée parfois par l’âge, la maladie ou le destin, Chéri, la Dame aux camélias, l’Aigle à deux têtes, mais faite pour régner sans partage de sa toute hautaine coquetterie. Abandonnant ces emplois consacrés, elle a su habiter l’âme et le corps exténué de Phèdre et faire chanter Racine. Elle a su abandonner ses fameuses brisures de voix modulant simplement son registre grave avec une lenteur hallucinée.
Il est vrai qu’au XXIème siècle on ne joue plus ainsi, mais quel plaisir de l’entendre déclamer :
« C’est Vénus toute entière à sa proie attachée ».
Voici la scène 3 de l’acte I ; la scène de l’aveu avec Marian Seldes dans le rôle d’Oenone.
ŒNONE
Madame,
au nom des pleurs que pour vous j’ai versés,
Par vos faibles
genoux que je tiens embrassés,
Délivrez mon esprit de ce
funeste doute.
PHÈDRE
Tu
le veux ? lève-toi.
ŒNONE
Parlez :
je vous écoute.
PHÈDRE
Ciel !
que lui vais-je dire ? et par où commencer ?
ŒNONE
Par
de vaines frayeurs cessez de m’offenser.
PHÈDRE
Ô
haine de Vénus ! Ô fatale colère !
Dans quels
égarements l’amour jeta ma mère !
ŒNONE
Oublions-les,
madame ; et qu’à tout l’avenir
Un silence éternel
cache ce souvenir.
PHÈDRE
Ariane,
ma sœur ! de quel amour blessée
Vous mourûtes aux bords
où vous fûtes laissée !
ŒNONE
Que
faites-vous, madame ? et quel mortel ennui
Contre tout
votre sang vous anime aujourd’hui ?
PHÈDRE
Puisque
Vénus le veut, de ce sang déplorable
Je péris la dernière et
la plus misérable.
ŒNONE
Aimez-vous ?
PHÈDRE
De
l’amour j’ai toutes les fureurs.
ŒNONE
Pour
qui ?
PHÈDRE
Tu
vas ouïr le comble des horreurs…
J’aime… À ce nom fatal,
je tremble, je frissonne.
J’aime…
ŒNONE
Qui ?
PHÈDRE
Tu
connais ce fils de l’Amazone,
Ce prince si longtemps par
moi-même opprimé…
ŒNONE
Hippolyte ?
Grands dieux !
PHÈDRE
C’est
toi qui l’as nommé !
ŒNONE
Juste
ciel ! tout mon sang dans mes veines se glace !
Ô
désespoir ! ô crime ! ô déplorable race !
Voyage
infortuné ! Rivage malheureux,
Fallait-il approcher de tes
bords dangereux !
PHÈDRE
Mon
mal vient de plus loin. À peine au fils d’Égée
Sous les
lois de l’hymen je m’étais engagée,
Mon repos, mon bonheur
semblait être affermi ;
Athènes me montra mon superbe
ennemi :
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un
trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne
voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon
corps et transir et brûler :
Je reconnus Vénus et ses
feux redoutables,
D’un sang qu’elle poursuit tourments
inévitables !
Par des vœux assidus je crus les
détourner :
Je lui bâtis un temple, et pris soin de
l’orner ;
De victimes moi-même à toute heure
entourée,
Je cherchais dans leurs flancs ma raison
égarée :
D’un incurable amour remèdes impuissants !
En
vain sur les autels ma main brûlait l’encens !
Quand ma
bouche implorait le nom de la déesse,
J’adorais Hippolyte ;
et, le voyant sans cesse,
Même au pied des autels que je
faisais fumer,
J’offrais tout à ce dieu que je n’osais
nommer.
Je l’évitais partout. Ô comble de misère !
Mes
yeux le retrouvaient dans les traits de son père.
Contre
moi-même enfin j’osai me révolter :
J’excitai mon
courage à le persécuter.
Pour bannir l’ennemi dont j’étais
idolâtre,
J’affectai les chagrins d’une injuste
marâtre ;
Je pressai son exil ; et mes cris
éternels
L’arrachèrent du sein et des bras paternels.
Je
respirais, ŒNONE ; et, depuis son absence,
Mes jours moins
agités coulaient dans l’innocence :
Soumise à mon
époux, et cachant mes ennuis,
De son fatal hymen je cultivais
les fruits.
Vaines précautions ! Cruelle destinée !
Par
mon époux lui-même à Trézène amenée,
J’ai revu l’ennemi
que j’avais éloigné :
Ma blessure trop vive aussitôt a
saigné.
Ce n’est plus une ardeur dans mes veines
cachée :
C’est Vénus tout entière à sa proie
attachée.
J’ai conçu pour mon crime une juste terreur ;
J’ai
pris la vie en haine, et ma flamme en horreur ;
Je voulais
en mourant prendre soin de ma gloire,
Et dérober au jour une
flamme si noire :
Je n’ai pu soutenir tes larmes, tes
combats :
Je t’ai tout avoué ; je ne m’en repens
pas.
Pourvu que, de ma mort respectant les approches,
Tu ne
m’affliges plus par d’injustes reproches,
Et que tes vains
secours cessent de rappeler
Un reste de chaleur tout prêt à
s’exhaler.
Les énigmes de l’Histoire de France
6
Anne d’Autriche et Jules Mazarin
Une liaison intime de l’esprit
On dit souvent que la télé rend bêtes ceux qui la regarde. Ce n’est pas toujours vrai…
Il y a quelques jours sur une chaine du câble j’ai entendu un commentaire de Clément Viktorovitch, professeur de rhétorique à Sciences-po, sur une intervention de J.P. Raffarin, le défonceur de portes ouvertes bien connu, en parlant d’antanaclase (?????).
Vous pensez bien que je me suis précipité sur mon ami le Robert …
Et voilà le résultat… Je simplifie :
L'antanaclase (substantif féminin), du grec anti (contre) et anaklasis (répercussion) est une figure de style qui consiste en une répétition d'un mot ou d'une expression en lui donnant une autre signification également reçue mais toujours de sens propre. C'est une figure de la polysémie qui vise un effet humoristique, proche du jeu de mots. Elle est très proche de la paronomase et surtout de la syllepse de sens.
Il existe l'antanaclase elliptique (proche du zeugma) qui est une tournure de phrase dans laquelle un mot est utilisé une seule fois (elliptique) mais avec deux sens différents. L'annomination est une variante de l'antanaclase.
L'antanaclase opère une transformation morpho-syntaxique de type homophonique ou polysémique de répétition à l'identique. C'est un jeu de mots sur deux homophones qui ne sont pas synonymes. Elle porte sur le sens propre des mots, contrairement à une autre figure similaire, la syllepse, qui porte elle sur les sens propres et figurés (exemple : feu et amour). À l'origine « antanaclase » désignait la répétition d'un mot, mais dans des sens opposés. L'acception s'est ensuite élargie pour englober la notion de polysémie des mots formant la figure.
Bon, ça va, ou vous voulez que je répète ???
Entre nous le fait de connaître ou d'avoir compris ce que ce mot signifie n'implique pas qu'on l'utilise ne serait-ce qu'une fois dans sa vie...
Marcel Proust
Six extraits de
Les Plaisirs et les Jours
VI
La fin de la jalousie
lu par Guillaume Gallienne
Six extraits de
Les Plaisirs et les Jours
V
Un dîner en ville
lu par Guillaume Gallienne
Six extraits de
Les Plaisirs et les Jours
IV
Portraits de peintres et de musiciens
lu par Guillaume Gallienne
Marcel Proust
Six extraits de
Les Plaisirs et les Jours
III
Mondanité et mélomanie de
Bouvard et Pécuchet
lu par Guillaume Gallienne
Six extraits de
Les Plaisirs et les Jours
II
Fragment de comédie italienne
lu par Guillaume Gallienne
J'aime les forêts obscures, les mousses sombres sous les branches des troncs, les recoins secrets, les plages de sable brun, les grands lacs noirs comme des yeux, les mamelons charnus et frémissants à la moindre caresse du vent, les pitons bruns veinés de bleu, les volcans en éruption, les chaudes pluies dorées de l'été, les gouffres insondables, les grottes nacrées où les lèvres vont se rafraîchir, les collines en pente douce vers des plaines où il fait bon s'allonger, les troncs d'arbre comme des cuisses bien plantés sur le sol et portant à leur sommet des fruits à se damner, les arômes épicés plus que les brouets blonds, les déserts brûlants cachant des oasis enivrantes. J'aime les purs sang qui font battre le cœur au rythme de leur galop et qui s'ébrouent vous brûlant de leur écume vous laissant quasi morts et qui penchent leur col pour vérifier que le feu de votre visage n'est pas que celui de la course folle!
J'aime le cheval qui murmure à l'oreille de l'homme...
Marcel Proust
Six extraits de
Les Plaisirs et les Jours
I
La mort de Baldassare Silvande
Vicomte de Sylvanie
lu par Guillaume Gallienne
Prenons le temps de Trenet
C’est lundi ? Un coup de mou ?
Un Trenet et ça repart
63
Landru (1963)
par. et mus. C. Trenet
Du
fond de ma nuit grise
Je
repense à Venise
A
cette ombre marchant le long du grand Canal
Travestie
et masquée. Un soir de carnaval.
Je
suivais à deux pas
De
calle en piazza
Elle
dansait en marchant
Entraînant
son amant
Dans
une tarentelle
Légère
et sensuelle
Le
jeu lui plaisait bien et j'étais consentant.
Elle
se réfugia au fond d'une encoignure
Tandis
que j'approchais elle se colla à moi
et
me dit d'une voix trop grave''embrasse moi''
Je
baisais cette bouche rouge comme une blessure
Dans
un accès de fièvre
J'ai
eu le sentiment en embrassant ces lèvres
De
baiser celles
De
tous ceux, toutes celles
Que
je n'ai jamais eus
Et
que je n'aurais plus
Colombine
masculine
Arlequin
féminin
Marquise
ou bien marquis
Peu
m'importe qui est qui
''Mon
masque tient
Garde
le tien
Car
j'aimerais demain ne pas te reconnaître
Dans
Venise ce soir seul l'amour règne en maître
Alors
qui que tu sois
Aime
moi''
Un
sombre spadassin une dague à la main
Sorti
de nulle part lui transperça le cœur
''Non !
Tu n'aimeras plus ni ce soir ni demain''
Et
partit en courant en criant sa douleur.
Elle
se détacha tout doucement de moi
Et
tomba sur le sol dans un froissement de soie...
Immobile
En
haut du Campanile
La
lune s'est noyée dans ce sang qui se fige
Au
bord du grand Canal je fus pris d'un vertige
Une
ombre me saisit par la main
''Non
pas ce soir
Viens
chanter aimer et boire
Tu
pleureras demain''
Et
j'entrais dans la farandole
Au
loin une gondole
Glissait
dans la nuit noire de Venise la folle.
Les Plaisirs et les Jours
Retour de Marcel Proust, tel qu’en lui-même, avec son premier ouvrage ‘’les Plaisirs et les jours’’. C’est un recueil de poèmes en prose et de nouvelles publié en 1896 avec une préface d’Anatole France. Mais je ne vous apprends rien.
Cette version audio est malheureusement incomplète et ne comprends que les 6 extraits proposés ici:
- La mort de Baldassare Silvande , vicomte de Sylvanie,
- Fragments de comédie italienne,
- Mondanité et mélomanie de Bouvard et Pécuchet.
- Portraits de peintres et de musiciens,
- Un dîner en ville,
- La fin de la jalousie.
Manquent à l’appel :
- La préface d’Anatole France,
- La lettre dédicace de Proust à son ami Willy Heath
- Violante ou la mondanité,
- Mélancolique villégiature,
- Confession d’une jeune fille,
- Les secrets, rêveries et couleurs du temps.
PS Si certains souhaitent lire ces extraits manquants, il vous suffit de me le dire ?
En attendant je passe la voix à l’incontournable Guillaume Gallienne qui nous accompagnera de lundi à samedi.